Et, tandis que les termes iode 131, plutonium, fuite du réacteur, zone interdite, liquidateur accompagnaient chacune de mes pensées, que le spectre de Tchernobyl m’habitait chaque jour davantage, il y eut Fukushima, le 11 mars 2011. L’accident eut lieu alors que j’écrivais le chapitre 7 de mon roman. Je décrivais alors l’état physique d’un enfant dévoré par l’atome.
Une bien sinistre coïncidence. Un horrible choc.
J’ai été incapable d’écrire sur toute cette période où le monde était suspendu aux réacteurs nucléaires de la centrale japonaise. Je voyais ces hommes que l’on envoyait au plus proche du désastre, malgré la fuite d’éléments hautement radioactifs et je me suis dit : « Ça s’est passé exactement de la même façon, il y a vingt-cinq ans. » L’évacuation, les liquidateurs, le nuage radioactif, les pastilles d’iode pour saturer la glande thyroïde… J’ai alors compris que, malgré le progrès, la technologie, et une sécurité tout de même meilleure, l’homme était toujours autant désarmé face à l’atome. Je n’ose imaginer le visage du monde d’aujourd’hui, si le cœur de l’un des réacteurs avait fondu et s’était retrouvé à l’air libre. Heureusement, contrairement à Tchernobyl, il y avait des enceintes de confinement qui ont évité le pire.
J’ai alors repris l’écriture, mais quelque chose avait changé. Le passé m’avait rattrapé et j’ai longuement hésité à poursuivre dans la voie que je m’étais fixée. En définitive, je m’en suis tenu à mon plan initial, faisant néanmoins quelques allusions à Fukushima, parce qu’il fallait évidemment en tenir compte.
J’ai commencé ce roman en étant persuadé qu’il n’y aurait plus jamais de Tchernobyl.
Je l’ai terminé avec le goût de l’atome sur les lèvres.
Né en 1973 à Annecy, Franck Thilliez, ancien ingénieur en nouvelles technologies, vit actuellement dans le Pas-de-Calais. Il est l’auteur de Train d’enfer pour Ange rouge (2003), La Chambre des morts (2005), Deuils de miel (2006), La Forêt des ombres (2006), La Mémoire fantôme (2007), L’Anneau de Moebius (2008) et de Fractures (2009), tous disponibles chez Pocket. La Chambre des morts , adapté au cinéma en 2007, a reçu le prix des lecteurs Quais du Polar 2006 et le Prix SNCF du polar français 2007.
L’ensemble de ses titres, salués par la critique, se sont classés à leur sortie dans la liste des meilleures ventes. Les deux premières aventures communes de Franck Sharko et Lucie Henebelle, Le Syndrome E et GATACA (toutes deux publiées au Fleuve Noir puis chez Pocket), sont en cours de traduction dans 13 pays et la version anglaise du Syndrome E a été publiée aux États-Unis en août 2012. Atomka est son 11 eroman après Vertige , paru au Fleuve Noir en 2011.
Officiers de police judiciaire.
Identité judiciaire.
Institut médico-légal.
Puces que l’on peut acheter sans fournir de pièce d’identité.
Endroit de l’écriture où je me trouvais à une certaine date devenue très importante depuis. Vous comprendrez mieux en lisant la note de fin, à ne découvrir qu’après avoir lu toute l’histoire. ( Note de l’auteur )
Fichier national automatisé des empreintes génétiques.
Office central pour la disparition inquiétante de personnes.
Technicien en identification criminelle.
Système de traitement des infractions constatées.
Terme du jargon policier qui désigne l’IGS, l’Inspection générale des services.
Brigade anticriminalité.
L’attaché de sécurité intérieure est un haut gradé de la police ou de la gendarmerie, employé par l’ambassade de France sur le territoire concerné — ici, la Russie. Il gère, entre autres, la coopération entre les services de police étrangers et français, dans le cadre d’enquêtes internationales.
Brigade de recherche et d’intervention.