Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Je hurle à Fontana le numéro du téléphone de bord.

— Je te donne cinq minutes ! Ne m’oblige pas à rappeler sinon, je te promets, tout ce que je vais extorquer à ton patron, je le remets dans le commerce pour te faire arracher les couilles !

Je reprends mon slalom sur les quatre voies. Il faut se calmer. Me faire flasher par un radar, aucune importance, mais me faire arrêter par les flics n’est pas la bonne stratégie. Je me scotche sur la voie de gauche. Je décélère. Cent cinquante kilomètres-heure. Raisonnable. Toutes les dix secondes, je scrute l’écran du téléphone. J’ai hâte de voir les photos de Nicole. J’imagine mal Fontana se précipiter pour me donner satisfaction. J’ai quelques minutes devant moi.

Pour me détendre, j’observe l’habitacle de la voiture de Cousin. Le luxe. Tout ce qui se fait de mieux. Une vraie merveille de la technologie française, le cynisme absolu pour un massacreur de site industriel. Je tripote les commandes du GPS, je cherche une station. Je tombe sur France Info. « … John Arnold, un trader de trente-trois ans, a gagné l’an dernier entre 2 et 2,5 milliards de dollars. Viennent ensuite… » Je coupe. La Terre tourne toujours dans le même sens et à la même vitesse.

Je vérifie dans les options que le double appel est activé et je compose le numéro de Charles. Une sonnerie, deux, trois, quatre.

— Allô !

Mon bon Charles. Certes, sa voix ne respire pas la fraîcheur, mais le ton y est, flottant et généreux.

— Salut, Charles !

— Ah c’est toi oh bah merde si je m’attendais d’où que t’appelles ?

Tout ça dans la même foulée. Il est content, Charles. Ça fait plaisir de dépenser du téléphone pour lui, on se sent récompensé de son effort.

— Je suis sur l’autoroute vers Paris.

L’information doit faire le tour du petit cervelet en nageant le crawl dans le kirsch. Je n’attends pas la prochaine question, j’explique, Cousin, Fontana, Dorfmann.

— Ah bah merde ! répète Charles en boucle à la fin de mon exposé.

Il est médusé par ma performance. Je continue de guetter l’appel de Fontana et le temps me semble extraordinairement long. Je demande à Charles où il se trouve.

— Comme toi, sur l’autoroute.

Bon Dieu, Charles est au volant !

— Un coup de pot monstre, poursuit-il. J’appelle mon pote et devine son beau-frère habite un patelin à douze bornes de la station-service où on est tombés en panne il m’a fait le plein avoue que c’est du pot non ?

— Charles… Tu conduis ?

— Bah, je fais de mon mieux.

J’en suis soufflé.

— Je suis prudent, tu sais, me rassure Charles. Je reste sur la voie de droite et je ne dépasse pas le soixante.

La meilleure façon de se faire percuter par l’arrière et repérer par les flics.

— Mais… tu es à quelle hauteur, sur l’autoroute ?

— Là, je ne peux pas vraiment te dire parce que les panneaux sont écrits en petit, tu vois.

J’imagine. Et à l’instant précis où je lui réponds, j’aperçois au loin devant moi, sur la voie de droite, sa voiture écarlate, avec ses immenses pare-chocs chromés, suivie d’un dense nuage de fumée blanche, comme un panache. Je décélère légèrement et, arrivé à sa hauteur, je klaxonne. Il semble tout petit, comme tassé, on dirait que le volant est au niveau de sa tête.

Il lui faut plusieurs secondes pour apprécier la situation.

— C’est toi ! Ah bah merde ! hurle-t-il dès qu’il me reconnaît.

Il est fou de joie. Il me fait son petit signe d’Indien. Il se marre.

— Je ne traîne pas, Charles, je suis attendu.

— T’emmerde pas pour moi, répond-il.

J’aurais plein de choses à lui dire. Je lui dois beaucoup. Je lui dois énormément. Si tout se termine bien, Charles, je vais changer sa vie, je vais lui offrir une maison avec une cave pleine de kirsch. Tant de choses à lui dire.

Je remets les gaz. Et je file. En quelques secondes, le panache blanc et la trace rouge de sa voiture ne sont plus que deux points confondus dans mon rétroviseur arrière.

— Maintenant, tout devrait bien se passer, Charles.

— Oh bah oui, dit-il, c’est du nanan.

« Du nanan », il n’y a plus que lui au monde pour utiliser encore des expressions comme celle-là. Je conclus :

— Je rencontre Dorfmann, juste le temps de lui clouer les testicules sur son bureau, je récupère Nicole et tout est terminé.

Il est sidéré, mon Charles. Et heureux.

— Je suis drôlement content pour toi, mon pote. Tu le mérites !

Entendre Charles me dire une chose pareille me démonte complètement. Être aussi sincèrement content pour l’autre, jamais je n’aurais cette abnégation.

— Tu l’as sacrément baisé l’autre con comment il s’appelle déjà Montana ?

— Fontana.

— C’est ça ! hurle Charles.

Et il se marre de nouveau tellement ça lui semble jubilatoire.

Ma réussite ne fait pas de doute. Le rendez-vous accordé par Dorfmann est en soi un ordre de retraite, une demande d’armistice à peine déguisée. Je vais libérer Nicole et la retrouver à la maison. Je vais pouvoir tout lui expliquer. Nous allons toucher la récompense à laquelle nous avons droit. Le juste prix pour tous nos malheurs. Notre vie de chien va prendre fin. Je veux que Charles soit avec nous. Nicole va l’adorer.

— Oh bah non, dit Charles, après tout ça faut que tu restes avec ta dulcinée t’as pas besoin de quelqu’un pour tenir la chandelle !

J’insiste.

— Je veux que tu sois là, Charles. C’est important pour moi.

— T’es sûr ?

Je fouille dans mes poches, je déplie le papier que m’a donné Fontana et je lui donne l’adresse.

— Attends, dit Charles.

Puis :

— Euh, tu répètes ?

Je redonne l’adresse, ce qui fait hurler Charles.

— Ah t’avoueras que c’est marrant j’ai habité ce quartier-là quand j’étais môme enfin plus vraiment môme disons jeune.

Ça va faciliter les choses.

— Bon attends, enchaîne Charles, il faut quand même que je note le numéro de la rue parce que ça je suis pas sûr de le retenir.

Je l’imagine tanguer longuement de droite à gauche puis plonger vers la boîte à gants.

— Non !

Dans l’état où il est, s’il ne reste pas totalement concentré sur sa conduite, c’est la catastrophe.

— Te casse pas, Charles, je t’envoie ça par SMS.

— C’est comme tu veux.

— Alors on fait comme ça. On dit : vers 20 h 30, OK ? Il faut que je te laisse, maintenant. Je compte sur toi, promis, hein ?

La première photo, ce sont ses mains, sur lesquelles j’ai fait une vraie fixation. C’est sans doute parce que les miennes me font encore très mal et qu’à conduire ainsi pour la première fois depuis des mois, je prends conscience qu’elles ne marcheront plus jamais comme avant, certains doigts seront raides jusqu’à ma mort et même après. Je reconnais son alliance. Ça me fait une désagréable impression, ces deux mains ouvertes, exposées, comme dans l’attente du marteau. La seconde photo est marquée du bon jour et de la bonne heure mais ce n’est pas la bonne Nicole. Celle que j’avais, avant, ma Nicole de toujours, est remplacée par une femme d’une cinquantaine d’années aux cheveux grisonnants, aux traits tirés, qui se tient debout face à l’objectif dans un mélange de crainte et de défaitisme. Nicole est usée par les épreuves. En quelques heures, elle est devenue une femme âgée. Ça me serre le cœur. Elle ressemble aux portraits des otages qu’on voit à la télévision, ceux du Liban, de Bolivie, du Tchad, avec un regard inexpressif, vidé par la fébrilité. Sur la troisième image, sa pommette gauche est marquée par une plaie autour de laquelle s’étale un hématome violet. Un coup de poing. De matraque, peut-être.

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