Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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— Deux.

— Trois.

— Deux et demi.

— Trois.

— OK, trois millions trente.

Cousin marque la surprise, et comme je reste de glace :

— D’accord, dit-il.

— Un nom !

— Pascal Lombard.

Merde. Un ancien ministre de l’Intérieur. Je suis sur le cul. Je revois très bien sa tête à ce type. Pur produit de la politique véreuse. Pas mal de talent, un passé limoneux, un cynisme à toute épreuve, quelques gamelles historiques dont la justice n’est jamais parvenue à démêler les ficelles, menacé depuis quinze ans mais continue de pérorer haut et fort à l’Assemblée en faisant un bras d’honneur à la morale publique. Constamment réélu. Un exemple. Deux ou trois fils dans les affaires et dans la politique.

— Quoi ?

— Un délit d’initié. 1998. Lors de la fusion avec Union Path Corp. Tout ce qu’il y a de plus classique : quand il a appris par Dorfmann l’annonce de la fusion, il a fait acheter en masse des actions par ses fils et trois mois plus tard, quand la fusion a été annoncée, il a tout revendu.

— Bénéfice ?

— Quatre-vingt-seize millions de francs.

Je décroche le téléphone de bord. Je compose le numéro de Nicole. Fontana dès la première sonnerie.

— Passez-moi ma femme.

— J’espère que vous avez de bonnes nouvelles pour moi.

— J’en ai. Elles sont excellentes !

— Je vous écoute.

— Pascal Lombard. Union Path. 1998. Quatre-vingt-seize millions.

Silence sur la ligne. Je lui laisse le temps de percuter. Pas nécessaire d’être à la DST pour saisir qu’on est sur une sale affaire. C’est notoire, le nom de Pascal Lombard est un sésame pour le paradis des fripouilles. Le silence de Fontana me donne d’ailleurs raison. Il essaye quand même :

— Ne jouez pas avec moi, Delambre.

J’ai l’impression d’entendre du bruit derrière lui. C’est plus fort que moi :

— Je veux ma femme ! Passez-la-moi !

Ma voix a rempli la voiture. Paul Cousin, qui me regarde, me trouve de plus en plus halluciné.

— Désolé, Delambre, tente Fontana, mais mon client n’a rien reçu et le délai est épuisé.

— Qu’est-ce que j’entends, là, derrière vous ? C’est quoi ?

Il n’aime pas l’échec, Fontana. Et pour le moment, ça se passe mal pour moi mais aussi pour lui. C’est sur ça qu’il faut tabler. Il s’est engagé vis-à-vis de son client et ça part en quenouille. Je confirme :

— Vous allez le rappeler, votre client. Vous allez parler avec Alexandre Dorfmann personnellement et vous lui dites simplement de ma part : « Pascal Lombard. Union Path. 1998. »

Je reprends un peu d’élan, je laisse filer des secondes.

J’arme :

— Si vous lui dites simplement ça, c’est la fin de vos problèmes, Fontana. Parce que ça va le calmer immédiatement.

J’épaule :

— Mais si vous ne voulez pas l’appeler, il va être très très très en colère contre vous.

Je tire :

— Et à ce moment-là, pensez bien à la puissance de Dorfmann : mes problèmes ne seront absolument rien à côté des vôtres.

Silence.

Bon signe. Je respire. Il va le faire. Bien manœuvré.

— Je vous rappelle où ?

— C’est moi qui vous rappelle, avant ça vous me passez ma femme.

Fontana hésite. Il n’aime pas ça, se faire conduire.

— Je vous ai dit : passez-moi ma femme !

— Allô.

J’ai Nicole. Pas de peur. C’est au-delà de ça. Exténuée, comme morte.

— Alain ? Tu es où ?

— Je suis là, mon cœur, je suis avec toi. Tout est terminé.

Ma voix s’étrangle un peu, je tente de lui redonner de l’assurance, de l’assise.

— Pourquoi ils me gardent ? demande Nicole.

— Ils vont te relâcher, je te le promets. Ils t’ont fait mal ?

— Ils vont me relâcher quand ?

Sa voix est inhibée par la peur, pleine de vibrations. Hypertendue, comme cyanosée.

— Ils t’ont fait mal ?

Nicole ne répond jamais. Elle m’interroge, mélange d’angoisse et de découragement. Sa pensée revient sans cesse au même point :

— Qu’est-ce qu’ils veulent ? Tu es où…?

Pas le temps de répondre, le téléphone change de main.

— Rappelez-moi dans dix minutes, dit Fontana.

Il raccroche. Mon estomac est saisi d’un mouvement brutal qui fait monter une nausée. Pendant ce temps-là, Paul Cousin tapote des doigts sur le volant.

— J’ai beaucoup de travail, monsieur Delambre. Je propose que nous finalisions notre accord, qu’en dites-vous ?

C’est ça, finalisons. Il me propose de nous mettre rapidement d’accord sur les modalités pratiques de notre transaction. Il entube son patron avec le même professionnalisme qu’il le sert.

Un grand professionnel.

Moi, les quelques mots de Nicole m’ont sacrément secoué.

— Mais avant, juste une chose, demande Cousin.

— Oui, quoi ?

Je suis plutôt absent.

— Pourquoi… trente mille ?

— Trois millions par virement.

Je tape du plat de la main sur le tableau de bord.

— Plus votre bagnole. Je pars avec.

51

— Désolé, je n’ai reçu aucune instruction dans ce sens.

— Fontana, je vous emmerde !

Je hurle. Sur l’autoroute vers Paris, je roule à cent quatre-vingts en frappant du plat de la main sur le volant de toutes mes forces. La voiture ne bouge pas d’un poil. J’en profite pour klaxonner un type qui se traîne devant moi à cent soixante.

— La donne a changé, espèce de merdeux !

À cet instant précis, même si je le voulais, j’aurais du mal à me souvenir de la terreur que m’inspirait Fontana il y a encore très peu de temps. Je sais que je vais gagner, je le sens au bout des doigts, mais ce que je veux, plus que tout au monde, c’est Nicole.

J’enchaîne :

— Les ordres maintenant, c’est moi qui les donne, tu m’entends, trouduc ?

Reste silencieux, le trouduc. Aux seuls noms de Pascal Lombard et d’Union Path, Alexandre Dorfmann n’a pas mis plus de quarante secondes à lui donner instruction de suspendre toute action jusqu’à ce qu’il m’ait personnellement rencontré. Il m’attend à son bureau dans moins de deux heures. Je pourrais même m’offrir le luxe d’arriver avec quarante minutes de retard, je suis certain qu’il déplacerait ses rendez-vous pour m’attendre. J’ai monté le son du téléphone de bord et, tandis que je zigzague à près de deux cents pour dépasser tout ce qui bouge, je continue de hurler :

— Et je peux même te dire comment ça va se terminer, le pitbull. Dans une heure, tu vas relâcher ma femme et rentrer à la niche. Et je peux t’assurer que s’il lui manque un seul cheveu, tes exploits au Soudan, ça va ressembler à Bernard et Bianca !

Les mots me manquent.

— Alors tu notes mes instructions, connard, et tu exécutes. Je veux trois photos de ma femme, immédiatement. La première de son visage, la deuxième de ses mains et la dernière, je la veux en pied. Tout entière. Tu fais ça avec ton portable et sur les photos, je veux la date d’aujourd’hui et l’heure. Tu m’envoies ça au…

Je cherche le numéro. Il faut fouiller dans le téléphone. Je lâche une main, je me penche vers l’appareil, je presse une touche, une seconde, « ça marche comment cette saloperie… ». Une sirène surpuissante fait vibrer l’habitacle de la voiture, je relève la tête aussitôt. La voiture a dangereusement dérivé sur les voies de droite et glisse à toute vitesse vers un semi-remorque hollandais qui tape de toutes ses forces sur sa corne de brume à quatre tons, j’ai à peine le temps de me rendre compte de la situation, je tourne brutalement le volant dans un sens pour m’éloigner du camion et dans l’autre pour contourner une voiture sur laquelle je fonds à la vitesse de la lumière. Il ne m’est même pas venu à l’idée de freiner. Le compteur indique cent quatre-vingt-trois kilomètres-heure.

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