Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Il a calmé le vigile.

Nous sommes sur le parking de la raffinerie. Voiture luxueuse. Cousin a posé ses deux mains sur le volant. C’est la position de quelqu’un qui prend sur lui de se montrer patient mais qui signale clairement qu’il ne faudrait pas abuser de la situation. Je demande :

— Vous ne pouvez pas arrêter ça ?

Cette climatisation me frigorifie. Je suis gelé. C’est bien son style, à Cousin, le froid polaire. Je l’imagine se frotter le poitrail sous la neige. Son côté révérend Dimmesdale.

Tableau de bord de luxe, voiture de luxe.

— Bagnole de fonction ?

Cousin ne bouge pas. Évidemment, voiture de fonction. C’est la seconde fois que je le vois d’aussi près : son cerveau a un volume absolument étourdissant. Vraiment, ça fout les jetons. Tout ça me sert à me concentrer. Je prends sur moi pour ne pas me lancer tout de suite dans la bagarre. Plus que vingt minutes. Le saint des causes perdues vient de me rattraper par les cheveux, je ne peux pas faire comme avec le vigile et rater mon dernier coup. Je prends mon élan. Je me concentre sur la terreur de Nicole.

Je ne peux pas rater cet instant ultime.

Cousin s’impatiente.

— Je n’ai pas que ça à faire ! lâche-t-il enfin d’un ton cassant.

Si c’était absolument vrai, nous ne serions pas là, dans sa voiture à l’arrêt, sous une pluie battante, le jour où la région se mobilise contre le plan social qu’il est chargé d’appliquer avec l’aide des forces de l’ordre. Ça ne tient pas.

Je ne dis rien parce que je sais que Cousin est inquiet. Malgré l’envie que j’ai d’aller vite, très vite, c’est le meilleur moyen de tout gâcher.

La dernière fois que Cousin m’a vu, c’était hier dans le box des accusés. Il a déposé en ma faveur sur ordre de son patron. Et il me trouve, vingt-quatre heures plus tard, en train de casser la gueule au vigile de son usine en grève, l’air passablement disloqué. Ça ne présage rien de bon. Si je suis là, c’est pour réclamer. Or ça l’étonne, saint Paul. Depuis que je l’ai vu entrer dans la salle d’audience, je sais qu’il est très en colère contre moi. Parce qu’il a bien compris qu’il s’était fait baiser. Seulement il ne sait pas à quelle hauteur et ça l’intrigue. Ça le démange de savoir. En fait, c’est lui qui devrait réclamer. Il m’a rendu des services. Il a participé activement à ma libération et je suis, à l’évidence, le protégé de son patron qui fait des pieds et des mains en ma faveur. Mais il ne sait pas quoi réclamer, Cousin. Me trouver là, aux abois, c’est le monde à l’envers. Ma patience finit par payer. Il a carburé, Cousin.

— Pendant la prise d’otages, demande-t-il, vous m’avez laissé partir volontairement, n’est-ce pas ?

— Disons que je ne m’y suis pas opposé.

— Vous auriez pu me tirer dessus.

— Ça n’était pas mon intérêt.

— Parce que vous aviez besoin que quelqu’un s’enfuie et prévienne la police. N’importe qui. Moi ou un autre.

— Oui, mais j’ai préféré que ce soit vous.

Je regarde ma manche de veste, ça saigne encore, je me l’applique de nouveau sur le crâne en serrant très fort. Ça l’énerve, Cousin, de me voir faire ma tambouille. Ça l’oblige à attendre. Je me force à prendre du temps, c’est très dur parce que j’ai le regard qui ne cesse de traîner vers la montre de bord. Nicole. Les minutes s’égrènent. Je reprends, l’air distrait :

— Ça m’a fait plaisir que vous deveniez le héros de la journée aux yeux de votre patron. C’est ce qu’il vous fallait pour être réintégré dans cette boîte pour laquelle vous bossiez bénévolement depuis des années. Ça m’a plu que ce soit vous qui vous lanciez le premier. Vous étiez mon préféré. Mon favori. Solidarité de chômeurs, en quelque sorte.

Cousin retourne ça dans l’immensité de son crâne.

— Qu’est-ce que vous avez pris à Exxyal ?

— Comment vous savez ça, vous ?

— Allons !

Il est offusqué, Cousin.

— Alexandre Dorfmann organise une conférence de presse pour claironner qu’Exxyal retire toutes ses plaintes, il exige de ses cadres des dépositions favorables le jour de votre procès… Pas difficile de comprendre que vous le tenez. Alors moi je vous demande : avec quoi ?

C’est le grand moment. Il me reste quinze minutes. Je ferme les yeux. Je regarde Nicole. Tout mon courage est en elle. Je pose ma question calmement :

— Quelle tête il va faire, Dorfmann, quand il va apprendre que nous étions d’accord tous les deux ?

— D’accord sur quoi ? D’accord sur rien !

Il est outré, Cousin. Il crie.

— Oui, d’accord sur rien. Mais ça, il n’y a que vous et moi qui le savons. Si je lui dis que nous étions d’accord ensemble pour le baiser, il va croire qui ? Vous ou moi ?

Cousin se concentre. Je livre mon hypothèse :

— À mon avis, il va vous laisser vous débrouiller avec Sarqueville parce que c’est un boulot de merde. C’est les deux mains dans le cambouis. Généralement, les P-DG n’aiment pas trop. Mais ensuite, quand vous aurez viré tout le monde, c’est vous qu’il va virer. Et cette fois, il n’y aura pas un brave chômeur en fin de droits pour vous tirer la tête hors de l’eau.

Sa colère doit prendre à peu près toute la boîte crânienne, c’est dire…

— Et on aurait été d’accord… sur quoi ?

Je sors la mitrailleuse lourde.

— Je suis parti avec la caisse. Je compte lui dire que vous en avez la moitié.

Il pourrait être scandalisé, mais pas du tout. Il pense, Paul Cousin. C’est un manager. Il analyse la situation, dénombre les hypothèses, définit les objectifs. À mon avis, il gagnerait du temps à se dire qu’il l’a dans le cul. Je tâche de l’aider :

— Vous l’avez dans le cul, mon Cousin.

Je l’aide parce que je suis dans l’urgence absolue. J’espère que Fontana n’a pas collé une horloge sous les yeux de Nicole. Il en est capable. Il est capable de compter les minutes, les secondes. Je recharge la mitrailleuse lourde.

— Je vous donne trois minutes.

— Ça m’étonnerait.

Il va recadrer. Reste huit minutes. Nicole.

— Vous êtes parti avec combien ? demande-t-il.

— Tsst tsst tsst.

Il a essayé. C’était prévisible.

— Vous voulez quoi ? demande-t-il.

Excellente application du principe de réalité.

— Une sale affaire d’Exxyal. Une très sale affaire. Dorfmann, je veux le faire exploser en vol. Vous me donnez ce que vous voulez, je ne suis pas regardant. Un pot-de-vin à sept chiffres, une livraison honteuse, un contrat avec un pays terroriste, un dessous-de-table crapuleux, je m’en fous.

— Et pourquoi je saurais ça, moi ?

— Parce qu’il y a vingt ans que vous êtes là. Que vous en avez passé plus de quinze au sommet. Et que vous êtes tout à fait du genre à baigner dans ce genre de saloperies. Sinon, vous ne seriez pas ici, à Sarqueville. Je ne vous demande pas tout le dossier, vous me donnez deux pages significatives. Rien de plus. Vous avez deux minutes.

Quitte ou double.

— Comment me garantissez-vous la confidentialité ?

— Il faut que ça vienne d’un serveur informatique, c’est tout. J’ai pénétré le système d’Exxyal. Tout ce qui s’y trouve, je peux l’avoir cueilli. Je ne vous demande pas de document top secret, même pas confidentiel. Tout ce que je veux, c’est une information clé, je me charge du reste.

— Je vois.

Futé, le Cousin. Et même encore plus que je pensais, parce qu’il enchaîne :

— Trois millions, dit-il.

Décidément, c’est un pragmatique. Il lui a fallu quelques secondes pour analyser le cas qui se présente, comparer les avantages et comprendre qu’il allait jouer sur le velours. Trois millions d’euros. Je ne sais pas comment il est arrivé à ce chiffre. Il sait que je suis parti avec la caisse. Il a fait une estimation. Dans son esprit, ça correspond à quel pourcentage ? Je m’interrogerai une autre fois. Il faut boucler.

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