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Pierre Lemaitre: Cadres noirs

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Pierre Lemaitre Cadres noirs
  • Название:
    Cadres noirs
  • Автор:
  • Издательство:
    Éditions Calmann-Lévy
  • Жанр:
  • Год:
    2010
  • Город:
    Paris
  • Язык:
    Французский
  • ISBN:
    978-2702140703
  • Рейтинг книги:
    5 / 5
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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois… Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages. Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité. S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite. Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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PIERRE LEMAITRE

Cadres noirs

À Pascaline.

À Marie-Françoise, avec toute mon affection.

« J’appartiens à une génération malchanceuse, en équilibre instable entre les temps anciens et modernes et qui se sent mal à l’aise ici et là.

De plus, comme vous l’avez sûrement remarqué, je suis un homme sans illusion. »

G. Tomasi di Lampedusa, Le Guépard

AVANT

1

Je n’ai jamais été un homme violent. Du plus loin que je remonte, je n’ai jamais voulu tuer personne. Des coups de colère par-ci par-là, oui, mais jamais de volonté de faire mal vraiment. De détruire. Alors là, forcément, je me surprends. La violence c’est comme l’alcool ou le sexe, ce n’est pas un phénomène, c’est un processus. On y entre sans presque s’en apercevoir, simplement parce qu’on est mûr pour ça, parce que ça arrive juste au bon moment. Je savais bien que j’étais en colère, mais jamais je n’aurais pensé que ça se transformerait en fureur froide. C’est ça qui me fait peur.

Et que ça se porte sur Mehmet, franchement…

Mehmet Pehlivan.

C’est un Turc.

Il est en France depuis dix ans, mais il a moins de vocabulaire qu’un enfant de dix ans. Il n’a que deux manières de s’exprimer : il gueule ou il fait la gueule. Et quand il gueule, il mélange du français et du turc. Personne ne comprend rien, mais tout le monde voit très bien pour qui il nous prend. Aux Messageries pharmaceutiques, où je travaille, Mehmet est « superviseur » et, selon une règle vaguement darwinienne, chaque fois qu’il monte en grade, il se met aussitôt à mépriser ses anciens collègues et à les considérer comme des sortes de lombrics. J’ai souvent rencontré ça dans ma carrière, et pas seulement avec des travailleurs migrants. Avec beaucoup de gens qui venaient du bas de l’échelle, en fait. Dès qu’ils montent, ils s’identifient à leurs patrons avec une force de conviction dont les patrons ne rêveraient même pas. C’est le syndrome de Stockholm appliqué au monde du travail. Attention : Mehmet ne se prend pas pour le patron. C’est presque mieux, il l’incarne. Il « est » le patron dès que le patron n’est pas là. Évidemment, ici, dans une entreprise qui doit employer deux cents salariés, il n’y a pas de patron à proprement parler, il n’y a que des chefs. Or Mehmet se sent trop important pour s’identifier à un simple chef. Lui, il s’identifie à une sorte d’abstraction, un concept supérieur qu’il appelle la Direction, ce qui est vide de contenu (les directeurs, ici, personne ne les connaît) mais lourd de sens : la Direction, autant dire le Chemin, la Voie. À sa façon, en montant l’échelle de la responsabilité, Mehmet se rapproche de Dieu.

Je commence à 5 heures du matin, c’est ce qu’on appelle un petit job (quand on emploie le mot « job », on ajoute toujours petit, à cause du salaire). La tâche consiste à trier des cartons de médicaments qui partent ensuite vers des pharmacies de banlieue. Moi, je n’étais pas là pour le voir, mais il paraît que Mehmet a fait ça pendant huit ans avant de devenir « superviseur ». Aujourd’hui il a la fierté de commander trois lombrics, ce qui n’est pas rien.

Le premier lombric s’appelle Charles. Drôle de prénom pour un SDF. Il a un an de moins que moi, il est maigre comme un clou et il boit comme un trou. On dit qu’il est SDF pour faire court mais en fait il a un domicile. Et sacrément fixe. Il vit dans sa voiture, elle ne roule plus depuis cinq ans. Il dit que c’est son « immobile home », c’est son genre d’humour, à Charles. Il porte une montre de plongée large comme une assiette avec des tas de cadrans. Et un bracelet vert fluo. Je ne sais pas du tout d’où il vient ni ce qui l’a conduit dans cette situation extrême. Il a des côtés marrants, Charles. Par exemple, il ne sait pas combien de temps il est resté inscrit sur les listes d’attente des HLM, mais il compte avec précision le délai écoulé depuis qu’il a renoncé à renouveler sa demande. Cinq ans, sept mois et dix-sept jours au dernier décompte. Ce qu’il calcule, Charles, c’est le temps qui s’est écoulé depuis qu’il n’a plus aucun espoir d’être relogé. « L’espoir, dit-il en levant l’index, est une saloperie inventée par Lucifer pour que les hommes acceptent leur condition avec patience. » Ça n’est pas de lui, j’ai déjà entendu ça quelque part. J’ai cherché la citation, je ne l’ai pas retrouvée. Ça montre quand même que derrière ses allures de pochtron, Charles a de la culture.

L’autre lombric est un jeune type, Romain, un gars de Narbonne. Comme il avait connu un certain succès au club théâtre de son lycée, il a rêvé de devenir acteur et, juste après le bac, il est monté à Paris, mais n’a jamais trouvé le moindre cachet parce qu’il roule les r comme d’Artagnan. Comme Henri IV. Avec cet accent rocailleux, il me dit que : « Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort… », ça fait marrer tout le monde. Il a pris des cours pour ça qui n’ont donné aucun résultat. Il a enchaîné les petits boulots lui permettant de se présenter à tous les castings où on ne voulait jamais de lui. Un jour, il a compris que son fantasme ne deviendrait jamais réalité. Romain, acteur de cinéma, c’était cuit. Et puis, la plus grande ville qu’il connaissait était Narbonne. Paris l’a vite écrasé, anéanti. Il a commencé à ressentir des spleens d’enfance et des tristesses régionalistes. Sauf qu’il n’a pas voulu revenir chez lui les mains vides. Il tâche de faire sa pelote et ne rêve plus que d’un seul rôle, celui du fils prodigue. Dans ce but, il cumule tous les petits boulots qu’il peut trouver. Une vocation de fourmi. Les heures qui lui restent, il les passe sur Second Life, MSN, MySpace, Twitter, Facebook et un tas d’autres réseaux, des endroits, je suppose, où on n’entend pas son accent. D’après Charles, il est très doué en informatique.

Je travaille trois heures chaque matin, ce qui me rapporte 585 euros brut (quand on parle d’un petit salaire, on ajoute toujours le mot brut, à cause des charges). Je rentre à la maison vers 9 heures. Si Nicole part un peu en retard, on a la chance de se croiser. Quand on y arrive, elle me dit : « Je suis en retard » et elle m’embrasse sur le nez avant de refermer la porte derrière elle.

Ce matin donc, Mehmet était furieux. Comme sous pression. J’ai imaginé que sa femme lui avait fait des misères. Sur le quai où sont alignés les caisses et les cartons, il marchait rapidement, à pas saccadés. Il tenait son listing tellement serré que ses articulations étaient toutes blanches. On sent que ce gars-là a d’énormes responsabilités et que ses problèmes personnels tombaient mal. J’étais pile à l’heure, mais dès qu’il m’a vu, il a hurlé une suite de borborygmes. Être à l’heure, à mon avis, n’est pas une preuve suffisante de motivation. Lui, il arrive au moins une heure à l’avance. Ses hurlements n’étaient pas intégralement compréhensibles, mais j’ai saisi l’essentiel, à savoir que pour lui, je suis un trou-du-cul.

Bien que Mehmet en fasse tout un plat, le boulot en soi n’est pas très compliqué. On trie des paquets, on les met dans d’autres cartons, sur des palettes. Normalement, les codes des pharmacies sont inscrits en gros sur les paquets, mais quelquefois, je ne sais pas pourquoi, le numéro est absent. Romain dit qu’une imprimante doit être mal réglée. Dans ce cas-là, on peut retrouver le code dans une longue suite de caractères imprimés en tout petit sur une étiquette. Ce sont les onzième, douzième et treizième caractères. Moi, il me faut mes lunettes et c’est tout un bordel. Je dois les attraper dans ma poche, les chausser, me baisser, compter les caractères… Ça fait perdre du temps. Et si on me voyait faire, ça fâcherait la Direction. Or justement, ce matin, le premier paquet que j’ai attrapé n’avait pas de code. Mehmet s’est mis à hurler. Je me suis penché. C’est à ce moment-là qu’il m’a botté le cul.

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