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Pierre Lemaitre: Cadres noirs

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Pierre Lemaitre Cadres noirs
  • Название:
    Cadres noirs
  • Автор:
  • Издательство:
    Éditions Calmann-Lévy
  • Жанр:
  • Год:
    2010
  • Город:
    Paris
  • Язык:
    Французский
  • ISBN:
    978-2702140703
  • Рейтинг книги:
    5 / 5
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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois… Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages. Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité. S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite. Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Il était un peu plus de 5 heures du matin.

Je m’appelle Alain Delambre, j’ai cinquante-sept ans.

Je suis cadre au chômage.

2

Au début, ce boulot du matin aux Messageries pharmaceutiques, je l’ai pris pour m’occuper. Du moins, c’est ce que j’ai dit à Nicole mais ni elle ni les filles n’ont été dupes. À mon âge, on ne se lève pas à 4 heures du matin pour 45 % du SMIC dans le seul but de faire bouger ses articulations. C’est compliqué, cette histoire. Enfin non, pas tant que ça. Au début, on n’avait pas besoin de ce salaire, maintenant si.

Il y a quatre ans que je suis au chômage. Ça fera quatre ans en mai (le 24 mai, je me souviens bien de la date).

Comme ce boulot n’est pas suffisant pour arrondir des fins de mois parfois très aiguës, je fais d’autres petites choses. Durant quelques heures, ici ou là, je porte des cagettes, j’emballe des trucs dans du papier bulle, je distribue des prospectus, un peu de ménage industriel la nuit dans des bureaux. Quelques boulots saisonniers aussi. Depuis deux ans, je fais le Père Noël chez Trouv’tout, un supermarché spécialisé dans les appareils ménagers d’occasion. Je ne dis pas toujours à Nicole ce que je fais, parce que ça lui ferait du mal. Pour justifier mes absences, je varie les prétextes. Comme c’est moins facile quand c’est un job de nuit, je me suis fabriqué de toutes pièces un groupe de copains chômeurs avec qui je suis censé jouer au tarot. Je dis à Nicole que ça me détend.

Avant, j’étais DRH dans une entreprise de près de deux cents salariés. Je m’occupais du personnel, de la formation, je supervisais les salaires, je représentais la direction devant le comité d’entreprise. Je travaillais chez Bercaud, une entreprise de bijoux fantaisie. Dix-sept ans à enfiler des perles. C’était la blague favorite de pas mal de gens, ça, on disait : « Chez Bercaud, on enfile des perles. » Il y avait tout un tas de blagues très marrantes sur les perles, les bijoux de famille, etc. C’était de la plaisanterie corporatiste, si on veut. La rigolade a cessé en mars, quand on nous a annoncé que Bercaud était racheté par les Belges. J’aurais pu être en compétition avec le DRH du groupe belge, mais quand j’ai su qu’il avait trente-huit ans, j’ai commencé mentalement à rassembler mes affaires. Je dis « mentalement », parce qu’au fond je vois bien que je n’étais pas du tout prêt à le faire matériellement. Il a pourtant fallu que je m’y mette : ça n’a pas traîné. L’annonce du rachat a été faite le 4 mars. La première charrette a eu lieu six semaines plus tard, j’ai fait partie de la seconde.

En quatre ans, à mesure que mes revenus se sont liquéfiés, mon état d’esprit est passé de l’incrédulité au doute, puis à la culpabilité, et enfin au sentiment d’injustice. Aujourd’hui, je me sens en colère. Ça n’est pas un sentiment très positif, ça, la colère. Quand j’arrive aux Messageries, que je vois le sourcil broussailleux de Mehmet, la longue silhouette chancelante de Charles et que je pense à tout ce que j’ai dû traverser jusqu’ici, une colère terrible se met à gronder en moi. Il ne faut surtout pas que je pense aux années qui m’attendent, aux points de retraite qui vont me manquer, aux allocations qui s’amenuisent, à l’accablement qui nous saisit parfois, Nicole et moi. Il ne faut pas que je pense à ça parce que, malgré ma sciatique, je me sens des humeurs de terroriste.

Depuis quatre ans qu’on se connaît, forcément, je considère mon conseiller du Pôle emploi comme l’un de mes proches. Il m’a dit récemment, avec une sorte d’admiration dans la voix, que j’étais un exemple. Ce qu’il veut dire, c’est que j’ai renoncé à l’idée de trouver du travail, mais que je n’ai pas renoncé à en chercher. Il croit voir là le signe d’un fort caractère. Je ne veux pas le démentir, il a trente-sept ans et il faut qu’il conserve ses illusions le plus longtemps possible. Mais en fait, je suis plutôt soumis à une sorte de réflexe d’espèce. Chercher du travail, c’est comme travailler, comme je n’ai fait que ça toute ma vie, ça s’est incrusté dans mon système neurovégétatif, quelque chose m’y pousse par nécessité, mais sans projet. Je cherche du travail comme les chiens reniflent les réverbères. Sans illusion, mais c’est plus fort que moi.

C’est comme ça qu’il y a quelques jours, j’ai répondu à une annonce. Un cabinet de consultants cherche à recruter un assistant RH pour une grosse boîte. Le travail consiste à participer au recrutement du personnel cadre, à établir les profils de poste, conduire les évaluations et rédiger les bilans des tests, participer à l’établissement du bilan social, etc., c’est exactement ce que je sais faire, ce que j’ai fait pendant des années chez Bercaud. « Polyvalent, méthodique, rigoureux, il sera doté de véritables qualités relationnelles. » C’est tout mon portrait professionnel.

Quand j’ai lu ça, j’ai rassemblé mes photocopies et envoyé mon CV. Sauf évidemment qu’ils ne précisent pas s’ils sont prêts à embaucher un type de mon âge.

Parce que ça tombe sous le sens : c’est non.

Tant pis. J’ai quand même envoyé ma candidature. Je me demande si ce n’est pas pour continuer de mériter l’admiration de mon conseiller du Pôle emploi.

Quand Mehmet m’a botté le cul, comme j’ai poussé un cri, tout le monde s’est retourné. Romain en premier, Charles avec beaucoup plus de difficulté parce que, lorsqu’il arrive le matin, il a déjà plusieurs blancs secs dans le cornet. Je me suis relevé d’un bond. Comme un jeune homme. C’est là que je me suis rendu compte que je dépassais Mehmet de presque une tête. Jusqu’ici, comme il était chef, je n’avais jamais fait attention à sa taille. Mehmet lui-même n’en revenait pas de m’avoir botté le cul. Il semblait totalement dégrisé de sa colère, j’ai vu ses lèvres trembler, il clignait des yeux et cherchait ses mots, je ne sais pas dans quelle langue. Et là, j’ai fait un truc pour la première fois de ma vie : j’ai penché la tête en arrière, très lentement, comme si j’admirais le plafond de la chapelle Sixtine, et je l’ai ramenée en avant d’un grand coup sec. Comme je l’ai vu faire à la télévision. Un coup de boule, ça s’appelle. Charles, en tant que SDF, s’est souvent fait tabasser, il s’y connaît. « Un beau geste technique », m’a-t-il dit. Pour un débutant, il paraît que c’était très bien. Mon front a écrasé le nez de Mehmet. Avant de ressentir le choc dans mon crâne, j’ai entendu un craquement sinistre. Mehmet a hurlé (en turc, cette fois, j’en suis sûr), mais je n’ai pas pu profiter réellement de mon initiative, parce qu’il s’est tout de suite pris la tête dans les mains et il est tombé à genoux. Normalement, dans un film, j’aurais pris un peu d’élan et je lui aurais allongé un grand coup de pied en pleine gueule, mais j’avais tellement mal au crâne que moi aussi je me suis pris la tête dans les mains et que je suis tombé à genoux. Nous étions tous les deux à genoux, face à face, la tête dans les mains, penchés vers le sol. Tragédie dans l’univers du travail. Tableau grandiose.

Romain s’est précipité, il ne savait plus où donner de la tête. Mehmet pissait le sang. Le samu est arrivé en quelques minutes. On a fait des déclarations. Romain m’a dit qu’il avait vu Mehmet me botter le cul, qu’il serait témoin et que je n’avais pas à m’en faire. Je n’ai rien dit, mais mon expérience me fait penser que ça ne sera certainement pas aussi simple que ça. J’avais envie de vomir. Je suis allé aux toilettes. Pour rien.

Enfin, non, pas pour rien : dans le miroir, j’ai vu que j’avais une entaille et un gros hématome sur le front. J’étais livide, égaré. Pitoyable. Un instant, j’ai eu l’impression que je commençais à ressembler à Charles.

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