Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Fin des extraits.

Et fin de la conversation.

Lucie prend son sac, tape rageusement sur la porte qui s’ouvre aussitôt et elle disparaît sans se retourner.

C’est mieux comme ça.

Après un tel déluge, je lui aurais tout expliqué et ça n’aurait rien arrangé du tout.

Car enfin, qu’est-ce que je peux lui expliquer ? Est-ce que je peux lui dire : « J’ai devant moi un procès à l’issue duquel je risque de terminer ma vie en prison et une énorme somme d’argent sur un compte caché que j’ai de moins en moins de chances de transmettre à mes filles parce que les gens qui veulent la récupérer sont beaucoup plus méchants et beaucoup plus puissants que je l’avais imaginé » ?

Lui dire que je n’avais pas réellement pensé à tout ça ?

Merde, je ne suis pas un gangster, j’essaye seulement de survivre !

Comment Lucie va-t-elle me défendre si elle apprend que j’ai pété les plombs, que j’ai essayé de me barrer avec la caisse noire d’une compagnie pétrolière ? En plus, j’ai choisi un paradis fiscal, je ne peux quand même pas lui dire où : c’est aux Caraïbes, à Sainte-Lucie, elle va m’étriper !

Cet argent, si j’arrive à en garder une toute petite partie, je le donnerai aux filles le jour où je serai condamné.

C’est mon seul but. Je n’échapperai pas à une peine lourde. Je vais crever ici. Mais au moins, elles auront un peu d’argent si j’arrive à leur en laisser. Elles feront ce qu’elles voudront avec, moi à ce moment-là, je serai mort.

Mort vivant mais plutôt mort.

Nicole n’est pas venue depuis près d’un mois. Avec ces histoires dans la presse, les reportages télé, elle doit avoir suffisamment à faire comme ça. Mais surtout, je pense que Nicole me fait la tête.

Cellule individuelle. Protection. La télévision seulement quand je veux. J’allume sur Euronews : « … 25 gérants de fonds spéculatifs qui ont empoché chacun 464 millions de dollars par an… » Je zappe sur LCI : « Les aides de l’État auraient ainsi permis aux entreprises de licencier près de 65 000 salariés cette année. » J’éteins. Je me repose un peu pour la première fois depuis longtemps. J’ai l’impression qu’il y a des années que je suis ici, ça ne fait que quelques mois.

Moins de six.

Le soixantième de ce que je risque.

Les journalistes sont des malins. Hier, un détenu me croise à la bibliothèque et me remet discrètement un billet : une offre financière pour une interview exclusive. Le lendemain, je le croise de nouveau. Je l’interroge. Il ne sait rien, il a reçu cent euros pour me remettre ce papier qu’il tient d’un type qui n’en sait pas plus que lui. Rien que ce papier a dû coûter un billet de mille pour me parvenir. C’est dire que je suis une bonne affaire médiatique. D’autres extraits de mon histoire sont parus dans la presse. Mais celui qui aura une interview décrochera la timbale. J’ai fait répondre : qu’on me donne un prix. En fait, quel que soit le prix, je vais l’accorder, mais je ne veux plus rien faire tant que je n’ai pas revu Lucie.

Je l’ai appelée, j’ai laissé un message. Je lui demande pardon. Je lui dis que je vais lui expliquer. Je lui demande de venir me voir. Je lui dis : ne me laisse pas. Ce n’est pas ce que tu crois. Je lui dis que je l’aime. Et c’est totalement vrai.

En attendant sa venue, je peaufine une explication recevable. J’aimerais tellement lui dire que je me bats pour elle, pour elles, que je ne me bats déjà plus pour moi. L’amour n’est qu’une variante du chantage.

Dans Le Monde , mon affaire est l’objet d’analyses dans la rubrique Horizon. C’est le ministre du Travail qui se fend d’une réponse. Marianne titre sur « Les désespérés de la crise ». J’ai négocié 15 000 euros payables d’avance à Nicole pour une interview exclusive. Ils m’ont fait parvenir les questions, je travaille les réponses au millimètre. Nous nous sommes mis d’accord pour une parution sous huitaine. Je vais passer ainsi une seconde couche sur ma notoriété naissante. Maintenant que j’ai choisi cette voie, il faut que je fonce. Rester dans l’actualité, faire les titres. Pour les gens, je ne suis encore qu’un fait divers. Je dois devenir quelqu’un de réel, un homme en chair et en os, avec un visage, un nom, une épouse, des enfants et une tragédie ordinaire qui pourrait arriver à n’importe quel lecteur. Je dois devenir universel.

On m’annonce un parloir pour le lendemain.

Fontana.

Je suis serein en longeant les couloirs. Si j’ai été mis à l’abri des autres détenus, c’est que ma stratégie est la bonne. Et si elle est bonne pour l’administration, elle doit être bonne aussi pour Exxyal.

Mais ce n’est pas Fontana.

C’est Mathilde.

Rien que la voir m’arrête dans mon élan. Je n’ose même pas m’asseoir en face d’elle. Elle me sourit. Je tourne la tête pour éviter son regard. J’ai dû pas mal changer physiquement parce qu’elle se met à pleurer presque tout de suite. Elle me prend dans ses bras et me serre fort. Derrière nous, le gardien frappe sur le métal avec sa clé. Mathilde se détache de moi. On s’installe. Elle reste très jolie, ma fille. J’ai énormément de tendresse pour elle parce que je lui ai pris beaucoup, parce que je lui ai posé des problèmes insolubles et qu’elle est encore là. Pour moi. Ça m’émeut terriblement. Elle m’explique qu’elle n’a pas pu venir plus tôt et s’apprête à s’enferrer dans une histoire inutile. D’un geste je lui réponds que ça n’est pas nécessaire, que je comprends. Mathilde m’est reconnaissante.

Le monde à l’envers.

— J’ai plus de nouvelles de toi par les journaux que par le téléphone, dit-elle en se risquant à l’humour.

Puis :

— Maman t’embrasse.

Elle ajoute :

— Gregory aussi.

Mathilde, c’est quelqu’un qui dit toujours ce qu’il faut dire. Parfois, c’est agaçant. Là, ça fait du bien.

Ils n’ont pas pu acheter leur appartement. Elle dit que ça n’a pas d’importance. En plus de tout ce qu’elle m’a prêté et que j’ai perdu, ils ont aussi perdu une grosse partie de leur acompte parce qu’ils n’ont pas pu confirmer la vente le jour J.

— Il va falloir économiser de nouveau. C’est pas grave…

Elle tente un nouveau sourire, totalement raté.

En fait, une partie de sa vie a sombré dans le naufrage de son père, mais Mathilde, à force d’enseigner l’anglais, doit avoir acquis des réflexes un peu britanniques : dans la tempête, elle garde son sang-froid. Elle s’est arrêtée de pleurer presque tout de suite. Elle fait front. La devise de Mathilde doit être : « De la dignité en toutes circonstances. » Depuis son mariage, elle ne porte plus mon nom. Elle est de ces femmes qui raffolent de l’idée de prendre celui de leur mari. Du coup, elle est sans doute protégée et ses collègues ne savent-ils pas que le pauvre mec dont les journaux parlent est son père. Mais je suis certain que s’ils le savaient et lui en parlaient, Mathilde ferait front avec courage, qu’elle assumerait des actes qu’au fond elle réprouve en se disant que « la famille, c’est ça ». Je l’aime comme elle est, elle a été formidable envers moi : j’ai cassé la gueule de son mari, elle m’a gentiment prêté tout ce que je lui demandais pour me ruiner, que réclamer de plus ?

— Lucie pense que tu peux obtenir les circonstances atténuantes, m’explique-t-elle.

— Elle t’a dit ça quand ?

— Hier soir.

Je respire. Lucie va revenir. Il faut que j’arrive à la joindre.

— J’ai vieilli tant que ça ?

— Non, pas du tout !

Ça veut tout dire.

Mathilde me parle de sa mère. Elle est triste. Très remuée. Elle va revenir. Bientôt, a-t-elle dit.

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