Fred Vargas - Ceux qui vont mourir te saluent

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Claude, Tibère, Néron, les trois étudiants, les trois « empereurs », promènent leur nonchalance inquiète dans les rues de Rome.
Des dessins de Michel-Ange ont été volés à la Bibliothèque vaticane !
Henri Valhubert, le grand expert d'art parisien — et père de Claude — est assassiné un soir de fête devant le palais Farnèse.
Que venait-il faire à Rome et comment a-t-il pu boire de la ciguë ?
Fred Vargas est archéologue.
Ceux qui vont mourir te saluent
L'Homme aux cercles bleus

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Ruggieri observait Laura Valhubert pendant qu’un homme repoussait le drap qui couvrait le corps de son mari. Lui, il l’avait déjà vu, et il savait que le mort avait gardé la bouche ouverte, et qu’il était très pénible à regarder. Laura Valhubert avait voulu rester debout. Elle serrait ses bras contre elle, le menton baissé, contractant sa résistance. Ruggieri l’avait laissée allumer une cigarette bien que ce fût absolument interdit par le règlement. Il n’avait pas osé l’en empêcher. Il considérait avec attention le profil qu’elle découvrait de temps en temps en repoussant ses cheveux, il regardait la détermination assez provocante de toute son attitude, et il guettait en même temps la fragilité qui lui faisait serrer ses lèvres avec ses dents. Il n’avait pas trop su quoi lui dire. Il n’avait à peu près dit que des conneries, lui semblait-il. En fait, il se sentait impressionné par Laura Valhubert.

Elle examina le visage du mort et détourna la tête lentement.

— Entendu, c’est lui, dit-elle à voix grave. Est-ce qu’on en a fini ici ?

Elle écrasa sa cigarette au sol et en sortit une autre. Ruggieri la laissa l’allumer.

— Oui. Vous pouvez rentrer, dit-il. Nous verrons le reste demain. La voiture vous attend dehors.

Ruggieri secoua la tête, mécontent. « La voiture vous attend dehors », voilà ce qu’il avait trouvé à dire. Comme si la voiture pouvait l’attendre dedans.

Elle lui fit un signe de tête et quitta la salle à pas longs et incertains.

Resté seul, Ruggieri replaça machinalement le drap sur la tête du mort. Il fallait reconnaître que Laura Valhubert l’avait touché, il fallait bien le reconnaître. Non pas parce qu’elle était veuve et qu’elle était secouée, mais seulement par sa façon d’être qui était vraiment quelque chose. Il aurait bien voulu la réconforter en la prenant par l’épaule, ce qu’il avait fait par automatisme bien des fois en de telles circonstances. Ruggieri aimait les gestes, et surtout les gestes appuyés. Mais pour rien au monde il n’aurait osé faire un geste ce soir. Claude, Tibère et Néron qui attendaient cette femme comme le Messie. Le visage bouleversé de Claude à la gare, tout à l’heure, son explosion de larmes, la main de Laura dans ses cheveux et les paroles qu’elle lui avait chuchotées. Quelque chose comme : « On est là tous les deux comme deux cons maintenant, mon petit ange, qu’est-ce qu’ils ont fait à ton père ? » Bien sûr. Il comprenait mieux maintenant toute cette impatience autour de son arrivée. Peut-être bien qu’Henri Valhubert avait été tué pour un Michel-Ange volé, mais il n’empêche que sa femme avait dû provoquer des passions impossibles et qu’il allait sans doute falloir compter avec ça. Pour en avoir déjà essuyé trois et demie, l’inspecteur Ruggieri avait un faible pour les passions impossibles, en même temps qu’une légère nausée.

La porte claqua dans le silence et Ruggieri leva la tête. Richard Valence traversait la salle. C’était une salle carrelée où tout résonnait.

— Vous arrivez trop tard, dit Ruggieri. Elle vient de repartir.

— Réaction ?

— De la raideur et un certain effroi. Corps tendu, équilibre chancelant, tremblement des doigts et des lèvres, voix rauque, deux cigarettes. Aucun défi, simplement un effort pour rester droite. Elle était très belle.

— Est-ce que ça a de l’importance ? coupa Valence.

— À mon sens, ça en a une énorme, répondit Ruggieri avec brutalité.

— Ah oui ?

Valence écarta le drap d’une main brusque. Ce visage était éprouvant à regarder.

— Des hommes ont dû devenir cinglés pour elle, dit Ruggieri.

— Et après ?

— Après ils peuvent tuer.

Valence haussa les épaules. Ruggieri l’observait sans rien dire.

— Qu’est-ce qu’il y a, Ruggieri ? Vous cherchez à voir si, moi aussi, ce visage horrible me fait trembler ? Ça vous apprendrait quoi ? Voici ma main, si ça vous amuse. Examinez-la aussi longtemps que ça vous plaira…

— Je vous en prie, monsieur Valence. On ne va pas jouer à ça entre nous. Vous êtes résistant, personne n’en doute.

— C’est une erreur, Ruggieri. Je suis détaché, c’est tout. Quant à Laura Valhubert, que ses doigts tremblent ou non ne change rien : cela ne fait que nous apprendre qu’elle n’est pas détachée. Mais il ne faut pas confondre l’émotion avec la fragilité, et la fragilité avec l’innocence. Vous comprenez, Ruggieri ? Il arrive aussi que les loups tremblent.

— Pourquoi dites-vous tout ça ?

— À titre général et parce qu’en l’espace de quelques minutes silencieuses, elle vous a déjà perturbé. Je vous mets en garde contre vous-même, c’est tout. Il s’agit d’un meurtre. Femme éternelle ou pas femme éternelle.

— Elle était en France, dit Ruggieri en durcissant le ton.

Ce n’était tout de même pas ce type débarqué du matin qui allait lui donner des leçons de vigilance sur les flics et les femmes éternelles.

— Je le sais bien, dit Valence en souriant. C’était théorique, rassurez-vous. Une démonstration au passage sur la vulnérabilité des enquêteurs.

— Si on s’en tenait là pour ce soir ?

— Juste un mot. J’ai eu des raisons de soupçonner un éditeur romain, peu importe son nom, un habitué de la Vaticane, d’avoir touché à des croquis inédits. J’ai été le voir en fin d’après-midi. C’est un gros, assez démoniaque. Mais je n’ai aucune raison de croire qu’il aurait pris personnellement des risques en volant à la Vaticane. Le dessin inédit qui m’inquiétait a été acquis légalement dans une collection privée, il m’en a fourni la preuve. Gardons toujours ça en mémoire, mais à mon sens, la piste n’est pas bonne. Cette histoire de manuscrit, ce n’est pas un coup pour un gros.

— Comment pouvez-vous dire des choses pareilles ? Ça n’a pas de sens.

— N’empêche.

— Vous tenez toujours pour l’hypothèse du voleur assassinant Valhubert pour sa sécurité ?

— Pour le moment. Et vous ?

— Moi, je vais me coucher.

Richard Valence rentra à pied parce qu’il se sentit tout d’un coup trop mal à l’aise pour prendre une voiture. Il refusa de se faire déposer par Ruggieri. Il en avait assez de Ruggieri. Ce soir, Rome lui semblait d’une tristesse sans fond, et il ne comprenait pas pourquoi. Il y avait dans sa tête des images confuses qui le faisaient souffrir, il ne pouvait pas les nommer, et donc pas les brider, et, surtout, il ne savait pas comment faire pour les enlever. Il arriva presque en courant à son hôtel. L’essoufflement sembla lui faire du bien. En se couchant, il allait mieux. Le lendemain, c’était fini.

XV

Mgr Lorenzo Vitelli arriva tôt au Vatican. Quelque chose l’avait tracassé toute la nuit. La Bibliothèque était encore déserte, à l’exception de Maria qui avait déjà commencé à classer des fiches. Elle n’avait pas l’air en forme aujourd’hui, Maria. L’évêque inspecta les rayons et consulta longuement le livre des emprunts pour les derniers mois.

En revenant à son bureau, il appela Richard Valence. Un garçon lui répondit que M. Valence n’était pas encore descendu, est-ce qu’il fallait le réveiller ?

— Non, dit Vitelli.

Si. Il aurait dû le réveiller. Il était déjà dix heures. Cependant il n’avait pas envie de tenter l’expérience. C’était absurde sans doute, mais Vitelli reposa le téléphone. Richard Valence avait il ne savait quoi qui le rendait redoutable, et, si Vitelli ne craignait nullement cet homme, il n’aimait pas non plus les violences inutiles. En dépit de cette gêne légère, Valence lui plaisait, lui plaisait beaucoup même. Il était surtout soulagé de pouvoir grâce à lui éviter d’en passer par la police officielle. Il ne s’imaginait pas se présentant chaque jour au bureau de police pour déposer sa délation quotidienne. Avec Valence, les choses avaient moins de crudité. Hier, au cours d’une entrevue avec quelques confrères, où l’on avait bien sûr débattu de ces vols, le scripteur Prizzi avait dit qu’il ne fallait pas avoir de scrupules dans cette affaire, et que se les exagérer outre mesure confinerait à une complaisance mortificatrice et flagellatoire, prélude à la prétention mystique. Le scripteur Prizzi avait des discours exténuants.

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