Maryse Rivière - Peur sur Montmartre

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Peur sur Montmartre: краткое содержание, описание и аннотация

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Le 18
arrondissement de Paris est le théâtre de crimes inexpliqués. La signature du tueur, comme un dessin d'enfant, laisse les enquêteurs perplexes. Quand des féticheurs s'en mêlent, la panique est à son comble.
Du monde de la rue à celui de l'édition, le passé trouble des victimes recèle bien des zones d'ombre. Et cette bande des quatre, ces honnêtes commerçants de la butte Montmartre, que dissimulent-ils derrière l'apparence d'une vie bien rangée ?
Meurtres rituels, machination, vengeance ? Les hommes de la brigade doivent se confronter à des situations inattendues.
Le jeune capitaine Escoffier devra accepter de faire face à ses propres démons pour dénouer l'enquête.
Maryse Rivière a obtenu le Prix du Quai des Orfèvres en 2015 avec
(Fayard).

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— Deux ans de labeur pour réunir ces photographies, les préparer, les encadrer avec soin. Tout ce travail pour rien, à cause de vous, répliqua le photographe.

— Je n’aime pas beaucoup votre ton, Jean-Christophe.

— Non seulement je vous ai payée pour éditer Clémentine mais vous me volez mon vernissage, vous mettez votre grain de sel dans ma vie professionnelle et ma vie privée. Vous me pourrissez l’existence, vous convoquez une ribambelle de journalistes, vous invitez vos amis, vos relations de merde, tout ça gratos, et vous aimeriez que je me dandine devant vous, en vous remerciant. Avez-vous la moindre idée du coût de cette expo ? Vous mériteriez que je vous fasse la peau ! s’exclama-t-il en la pointant du doigt.

Il avait élevé le ton et les visages se tournaient dans leur direction. Le photographe entra dans une colère tapageuse. Il défia les regards, et son visage écarlate doubla de volume. Nadine Pascoli, sourire aux lèvres, leva son verre en direction des invités. Les conversations reprirent de plus belle, alimentées par l’esclandre de l’artiste lésé dont on évita désormais la fréquentation et le regard. Les traces de peinture sur les photographies soulignaient la déconfiture du peintre- photographe doublement humilié par son échec et la honte de s’être donné en spectacle. Jean-Christophe Plantey se sentait dépossédé et minable mais il n’avait pas la force de résister à cette force qui le tirait vers le bas : il s’y vautra en avalant des rasades de Chivas.

Le propriétaire de La Rotonde, Peter Wagner, se dirigea vers l’éditrice qui, très entourée, donnait le change comme si rien ne s’était passé.

— Un appel pour vous, dit-il.

— Pour moi, vous êtes sûr ? s’étonna-t-elle.

— Oui, un homme demande à parler à l’éditrice Nadine Pascoli. C’est bien vous, non ? s’énerva le galeriste.

Après avoir discuté brièvement avec son interlocuteur au téléphone, Nadine Pascoli quitta la galerie enfumée et bruyante. À deux pas de là, rue Eugène-Carrière, son appartement abritait également sa maison d’édition. Elle franchit le porche de l’immeuble, l’air soucieux. Sur un des piliers, une plaque de cuivre annonçait : Les Éditions Nadine Pascoli, 4 eétage.

En dehors de Clémentine et de Peter Wagner, personne ne remarqua le départ de l’éditrice. On continua de s’empiffrer et de s’envoyer des compliments émaillés de « Oh ! » de « Ah ! » de « Ah bon, vraiment ! ».

Peu après 19 h 30, ce petit monde s’égailla dans toutes les directions pour réveillonner dans Paris ou ses environs. Clémentine et le galeriste effectuèrent un rangement sommaire, tandis que Plantey vidait les fonds de bouteilles au goulot. Le photographe traîna sa misère d’artiste et sa soûlerie au bras de sa compagne, chez un couple d’amis dans le 12 earrondissement ; il ne devait garder qu’un souvenir imprécis de son réveillon.

4

Vers 21 heures, Lucien Despoisses, alias Lulu, pilotait obstinément son caddie « emprunté » au Franprix du boulevard Barbès, soliloquant :

— Ceux qui sont pas descendus bien bas, y connaissent rien, y connaissent pas la vie !

Des véhicules le frôlaient au milieu du boulevard comme s’il n’existait pas. Il leur répondait par des bordées d’injures.

La ville entière s’énervait comme une fille hystérique. C’était toujours la même histoire à la veille d’une fête. Dans quelques heures, la capitale réveillonnerait et Lulu imaginait les rivières de pinard qui se déverseraient, auxquelles il ne goûterait même pas. C’était le sort d’un clochard, céleste de surcroît, et ce statut n’était pas accessible à n’importe qui. Ce n’est pas le premier venu qui peut accepter de tomber si bas qu’il ne possède rien, ni abri, ni objet, ni vêtement, rien, sinon la vague impression d’exister. Lulu préférait n’avoir rien. Il avait eu, avait tout perdu et ne prétendait plus à rien. Il se vantait d’avoir eu des « lettres », dans sa première vie, et citait souvent Eschyle en clamant :

— Depuis que j’ai plus rien, j’suis devenu un homme !

Il n’était plus très sûr que l’auteur de cette formule fût Eschyle mais l’essentiel était de s’en convaincre, d’ailleurs nul n’avait l’idée d’aller vérifier les propos d’un soûlard. C’était difficile parfois de rester fidèle à cet idéal de néant, sans laisser les regrets ou l’amertume vous gagner, mais Lulu s’accrochait bravement. Au début, ça n’avait pas été un choix délibéré, plutôt un dérapage incontrôlé, une longue glissade, un immense trou d’air, une descente progressive aux enfers. Il y avait la vie avant, et la vie après, un peu comme on change de continent ou d’identité. Quand il fut si bas qu’il ne pouvait plus remonter, Lulu décida de rester là où il était parce qu’il pensait qu’à cet endroit plus personne ne viendrait l’emmerder. Mais il s’était trompé. Certes, il s’était libéré de la violence ouatée de la vie sociale mais avait découvert une autre brutalité, celle de la rue, des sans domicile fixe, un univers tout aussi féroce.

SDF : l’appellation le mettait en colère. Il devenait tout rouge et sa couperose se violaçait davantage quand on prononçait ce terme en sa présence. Il préférait le vieux nom de clochard, ou clodo, et s’était approprié le surnom de « clochard céleste » depuis qu’il avait entendu l’expression dans une conversation de bistro. Il souriait aux gens qui l’évitaient sur les trottoirs, comme si c’était une maladie ce qu’il avait. Lui aussi avait été un mari, un père, un employé modèle, jusqu’à s’y épuiser. Il savait bien comment tout ça se terminerait : un jour, un inconnu trébucherait sur son corps dans un caniveau ou sur un trottoir, et ce serait la fin…

Il faisait nuit noire. En cette nuit de Noël, le SAMU social avait déjà effectué deux tournées, et Lulu avait reçu un duvet et accepté trois verres de vin chaud. Le duvet sautillait dans le caddie avec une grosse paire de tennis toutes neuves ramassée dans une poubelle. Il avait aussi trouvé un petit guéridon en mauvais état qu’il refilerait au brocanteur pour quelques pièces, de quoi s’acheter plusieurs bouteilles de rouge chez l’épicier. En avançant, il songeait que les objets comme les humains avaient un destin. Ce guéridon par exemple avait atterri comme lui sur l’asphalte, après des années de bons et loyaux services, simplement parce que son propriétaire avait décrété qu’il ne lui était plus d’aucune utilité. Heureusement qu’il était là, lui, Lulu, pour donner aux choses une dernière chance !

Depuis qu’il dormait sous le périphérique, il était vraiment tranquille. C’était tellement bruyant qu’on lui foutait la paix, il n’avait plus besoin de se battre pour préserver son bout de trottoir. Un Polack lui avait demandé l’hospitalité, quelques jours auparavant. Parce qu’il était vieux et que ses pieds étaient brûlés, Lulu avait accédé à sa demande, pour trois ou quatre nuits seulement : « Après, faudra décaniller ! », avait-il ajouté. Quelques cartons, des couvertures faisaient l’affaire. On remballait tout au lever du jour, dans des sacs Tati taille maxi ou des sacs-poubelle, et on vadrouillait toute la journée avec son barda, pour pas se le faire piquer.

De loin, Lulu vit que le Polack était déjà installé sous les cartons, ne laissant dépasser que deux gros godillots fatigués. Il lui dirait, à ce fils de pute, qu’il fallait pas trop prendre ses aises, que c’était pas parce qu’il avait eu pitié qu’il fallait prendre toute la place et tous les cartons. Il lui dirait aussi qu’il fallait enlever ses godasses, la nuit, pour laisser respirer les pieds : ça évitait la gangrène.

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