Maryse Rivière - Peur sur Montmartre

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Peur sur Montmartre: краткое содержание, описание и аннотация

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Le 18
arrondissement de Paris est le théâtre de crimes inexpliqués. La signature du tueur, comme un dessin d'enfant, laisse les enquêteurs perplexes. Quand des féticheurs s'en mêlent, la panique est à son comble.
Du monde de la rue à celui de l'édition, le passé trouble des victimes recèle bien des zones d'ombre. Et cette bande des quatre, ces honnêtes commerçants de la butte Montmartre, que dissimulent-ils derrière l'apparence d'une vie bien rangée ?
Meurtres rituels, machination, vengeance ? Les hommes de la brigade doivent se confronter à des situations inattendues.
Le jeune capitaine Escoffier devra accepter de faire face à ses propres démons pour dénouer l'enquête.
Maryse Rivière a obtenu le Prix du Quai des Orfèvres en 2015 avec
(Fayard).

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Le 24 décembre ne se prêtait pas au style de ventes qu’il préférait mais c’était toujours bon pour la trésorerie. Au dernier moment, on s’apercevait qu’on avait oublié le cadeau de papy ou de belle-maman et l’on venait en hâte acheter le best-seller, le livre-bateau, l’hagiographie d’un grand homme, les confidences d’une princesse. Le genre qu’il détestait le plus, c’était tout de même le best-seller : l’industrie du livre le rebutait. Il voyait naître de jeunes auteurs aux dents de loup qui envisageaient leur carrière littéraire comme des chefs d’entreprise ou des chefs de guerre, ce qui revient au même, et n’ayant en tête qu’un seul souci : figurer en tête des box-offices. Le libraire encaissait la vente avec une petite moue au coin des lèvres et l’acheteur au goût de béotien ne s’éternisait guère. Il lui préférait les habitués du Point-Virgule, les fouineurs, les amoureux du livre qui s’installaient dans la boutique. Les rebuts, les invendus, véritables trésors pour amateurs, formaient les trois quarts du stock de cette librairie qui ne ressemblait pas vraiment à une librairie mais davantage à un dépôt, à une caisse géante de bouquiniste. C’était un lieu désordonné où flottait l’odeur charnelle du papier vieilli, passé entre des dizaines de mains gourmandes et oublieuses.

— Rentrez chez vous, Yann ! fit-il à son assistant en fin d’après-midi.

— Vous êtes sûr que vous n’aurez plus besoin de moi, monsieur Lavigne ?

— Certain. Votre famille vous attend, allez-y. Je fermerai de bonne heure. De toute façon, il n’y a pas un chat. Les affaires vont mal, soupira-t-il.

Yann sourit. Cette manie qu’ont les libraires, pensa-t-il, de ronchonner contre l’air qu’ils respirent, les éditeurs, la grande distribution, les clients qui n’apprécient pas la littérature ou se font trop rares. À se demander s’ils sont vraiment faits pour tenir commerce.

— Alors, joyeux Noël ! lança Yann, sur un ton à la fois ironique et affectueux.

— Vous aussi, Yann. Faites la bise à Lisa et au bout de chou.

Lavigne éprouvait une affection paternelle envers son assistant au point qu’il songeait secrètement à lui céder son affaire le moment venu. Ce garçon sobre et discret lui plaisait. Il était bourré de connaissances littéraires qu’il n’avait pas pris le temps de digérer et qui jaillissaient par moments de sa bouche, comme un feu d’artifice. Il était d’une grande efficacité : ponctuel, travailleur, rigoureux, effacé, qualités indispensables pour tenir une grosse affaire comme celle du Point-Virgule.

Cette enseigne allait comme un gant à la personnalité de son propriétaire : Thibault Lavigne donnait l’impression de naviguer entre deux courants, deux signes de ponctuation, ni tout à fait un point, interdisant une suite éventuelle, ni tout à fait une virgule, ouverte aux palabres. Entre les deux, difficile de choisir. D’ailleurs ce n’était pas lui qui avait baptisé le magasin mais la bande des quatre, par consensus. Le libraire pouvait compter sur ses trois amis, comme lui, piliers du 18 earrondissement, pour l’aider dans cet exercice délicat.

On avait délibéré pour la forme, autour d’une bouteille de chiroubles offerte par le caviste.

— Pourquoi ne l’appellerais-tu pas « Aux Guillemets » ou « Entre Parenthèses », ta librairie, avait proposé Gérard Sentenac. Les noms, c’est ma spécialité.

En bon bouquiniste, Sentenac nourrissait une passion pour les livres en général, mais son dada c’était l’étymologie et l’onomastique ou science des noms propres. À longueur de journée, il traquait l’origine des noms comme d’autres la poussière et les microbes.

— Tu te foutrais pas de moi, Gérard, par hasard ? Pourquoi pas « Apostrophes » pendant qu’on y est. Ça te rappelle pas quelque chose, non ? s’était énervé le libraire.

— Et alors ? avait renchéri François Caton, caviste de son état, c’est pas un monopole après tout. Ce serait pas mal, « Apostrophes », un nom comme celui-là attirerait sûrement la clientèle.

Lavigne n’avait pas rétorqué, mais son silence valait tous les mépris. Victor Lebrognec, le brocanteur, avait alors placé sa trouvaille sur un ton solennel :

— J’ai une meilleure idée. Moi, je verrais bien : « Au Point d’Interrogation », avait-il dit en accompagnant sa suggestion d’un ample mouvement du bras, comme s’il montrait l’enseigne à un public imaginaire.

Des regards consternés avaient convergé en même temps sur Victor. On s’attendait à une riposte bien sentie de la part de Thibaut mais, contre toute attente, cette proposition avait été retenue par le maître de cérémonie, légèrement modifiée toutefois.

— C’est pas con ton idée mais sans vouloir te vexer, j’aimerais mieux « Au Point- Virgule ». Ça me ressemble davantage. Je ne me trouve pas une gueule de point d’interrogation, ni d’exclamation d’ailleurs, alors qu’en point-virgule…

— Adopté à l’unanimité !

Et l’on avait arrosé la bonne idée du brocanteur jusque tard dans la nuit.

Le point-virgule offrait deux choix et si c’était une question de respiration, ce souffle-là convenait parfaitement à Lavigne. Les fidèles de la librairie, à l’angle de la rue Lamarck et de la rue Damrémont, ressemblaient au propriétaire : ils restaient parfois des heures à tripoter les bouquins, à les retourner comme des fruits lourds, à se salir les mains, à discourir sans rien acheter.

Le 18 earrondissement aussi allait bien au libraire : il y était né. Il ne se sentait pas vraiment parisien, plutôt un citoyen de Montmartre-Clignancourt. Quand il lui arrivait de partir dans les beaux quartiers, il disait sur un ton théâtral : « Je descends à la capitale ! », comme s’il venait de sa cambrousse. Jusqu’à Barbès-Rochechouart, il était chez lui, au-delà, il n’était plus très à l’aise. Le grouillement humain autour de la butte le rassurait. À l’inverse, l’ambiance retenue, l’absence de bruit dans les quartiers résidentiels l’angoissaient. Il travaillait, il vivait, il aimait sur un territoire restreint qui s’étendait de la porte de Clignancourt au boulevard de Clichy. Comme lui, ses amis vivaient autour de la butte : le brocanteur tenait boutique à deux pas de la librairie dans la rue Damrémont, le caviste était installé rue du Mont-Cenis. Quant au bouquiniste, il habitait aux Abbesses et descendait tous les après-midi quai de Gesvres où il ouvrait ses caisses de livres, selon les caprices du temps (en dessous de zéro et au-dessus de trente-trois degrés, les boîtes restaient fermées).

En cette veille de fête, un homme poussa la porte, peu avant la fermeture.

— Je cherche de la documentation sur la période de mai 68, annonça-t-il.

C’était insolite cette demande, un soir de réveillon, mais rien n’étonnait plus le libraire. De loin, Lavigne pointa une étagère du doigt, sans se déplacer.

— Vous trouverez sûrement votre bonheur dans la partie sociologie et histoire, de ce côté-ci.

L’intrus approchait de la quarantaine. Sous une veste de coupe italienne, un col roulé noir accentuait les traits de son visage et le velours de son regard que des lunettes cerclées cachaient à peine, lui donnant un petit air suranné, un peu fragile. Lavigne l’observa par-dessus ses binocles. De toute évidence, l’homme était trop jeune pour avoir connu la révolte estudiantine, aussi le libraire fut-il tenté d’en savoir un peu plus sur la démarche du visiteur. Mais quelque chose dans son allure l’en dissuada, quelque chose qui ne lui plaisait pas : une façon de prendre les livres, de les poser, une manière désinvolte de faire courir son index sur les rayonnages. Le client quitta les lieux sans avoir rien acheté.

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