Georges-Jean Arnaud - Les lacets du piège

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Vergara aurait voulu se boucher les oreilles pour ne pas entendre les fracas successifs de la voiture dé sport s'écrasant de rocher en rocher avant d'atteindre le fond du précipice, mais ses mains étaient encombrées des pancartes routières qu'il se hâtait d'enlever. Chiva s'impatientait déjà, installé dans son panier qu'il allait descendre à la force du poignet jusqu'à l'épave de la voiture.
En bas, le cul-de-jatte se débrouillerait. merveilleusement malgré son infirmité pour fouiller les portefeuilles, les sacs à main, entasser les jumelles, les appareils de photo et de cinéma, tous les objets de valeur.
Jadis, il y avait des gens qui envoyaient les navires se fracasser sur les côtes inhospitalières. On les appelait des naufrageurs. Vergara et Chiva étaient devenus les naufrageurs de la route.

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La serveuse arriva et resta stupéfaite.

— Le señor pas content ?

— Pas du tout, répondit Odile. Mais laissez sa glace. Je me charge de la manger à sa place.

— Le señor est allé vers la gauche ou vers la droite ?

Odile sourit.

— C’est important ?

— Oui, señora. À droite, c’est vers la place et ce n’est pas grave.

Perplexe, un peu inquiète, elle demanda :

— Et à gauche ?

— Vers la rivière. Il y a des Gitans et, à cette heure, il vaut mieux ne pas les déranger. Ici, durant la sieste, c’est comme la nuit.

— Je n’ai pas vu quelle direction il prenait, mentit-elle.

Comme la serveuse restait devant elle, elle se força pour lui sourire.

— Je vous remercie.

Señora, ils sont capables de tout en ce moment. On les chasse de partout et ils sont furieux. Le señor n’a pas l’air patient. Je l’ai vu faire avec les enfants qui s’approchaient trop de votre belle voiture. S’il en fait autant avec les gosses des Gitans, cela peut lui apporter des ennuis très désagréables.

Le sourire figé de la Française ne l’autorisait pas à en dire davantage et elle s’éloigna. Odile mangea lentement sa glace à coups de petite cuillère réguliers. Lorsqu’elle eut terminé, Roger n’avait pas reparu.

Roger s’était dirigé vers la gauche, c’est-à-dire vers la rivière où campaient les Gitans. Peut-être aurait-elle pu le rattraper lorsque la serveuse lui avait parlé du danger existant. Elle n’avait pas bougé et même elle avait envie de manger la deuxième glace. Doucement, elle attira la coupe jusqu’à elle, l’attaqua du bout de la cuillère. D’ailleurs, Roger n’aurait jamais accepté de rebrousser chemin. Il méprisait tout le monde et les pauvres en particulier. Dans sa bonne ville de Rouen, les pauvres n’existaient pas. Il n’y avait que des fainéants. Et, pour lui, l’Espagne entière crevait de faim dans sa paresse.

Elle sourit. Au bout de trois ans, il venait de lui proposer le mariage et elle avait répondu :

— Faisons d’abord un voyage en Espagne.

Comme si, obscurément, elle avait senti que ce pays révélerait l’homme. En quelques journées de voyage pénible, de chaleur, de poussière et d’inconfort, il était complètement dépouillé. Ne restait qu’un petit homme aigre, prétentieux et indésirable.

Du coin de l’œil, elle aperçut la serveuse derrière le rideau de perles noires. Cette fille s’inquiétait certainement plus qu’elle pour Roger. Ils n’allaient quand même pas le tuer. L’humilier peut-être, l’exaspérer. Il reviendrait vers elle gluant de transpiration à laquelle collait la poussière, la bouche sèche et mauvaise, l’œil fuyant. Déjà, la veille, il s’était emporté contre un garçon dans un restaurant. Jusqu’à ce qu’il réalise que l’homme campé devant lui comme un toréro orgueilleux ne le craignait nullement.

— Ils sont plus serviles sur la côte, avait-il conclu.

Elle termina la glace, but le verre d’eau glacée et chercha une cigarette dans son sac.

« Comment peux-tu fumer par une chaleur pareille ? » lui reprochait-il souvent.

La petite bonne fit tinter les perles du rideau derrière elle, mais elle resta sans réaction.

Soudain, il apparut, marchant rapidement. Lorsqu’il fut tout près d’elle apparurent les taches de poussière et même de boue sur sa chemise et son pantalon. Il lui jeta un regard plein de colère, se laissa tomber sur son siège.

— Appelle la bonne.

Mais celle-ci arrivait, cherchait le regard de la Française. Le sien était plein de reproche.

— Dis-lui que je veux une bière très fraîche. Fraîche et non tiède. Dis-le-lui bien.

Odile répéta en espagnol. Une immense déception donnait à sa voix un ton uni et sans chaleur. La serveuse les regardait de façon étrange. Elle alla chercher ce qu’on lui demandait.

— Tu es tombé ? demanda Odile.

— Non. De sales voyous m’ont jeté de la boue qu’ils ramassaient dans la rivière… Enfin dans l’espèce de ruisseau qui coule là-bas. J’ai voulu en corriger un et les pères ont surgi. Ils n’attendaient que ça. Six Gitans. Je bois ma bière et je vais me plaindre à la garde civile. C’est inadmissible.

— Quoi donc ?

— Certains avaient des bâtons et deux s’amusaient à ouvrir et à refermer l’un de ces affreux couteaux espagnols. Ils m’ont encerclé.

La bonne apporta la bouteille de bière. Elle était couverte de buée. Il ricana :

— Lorsqu’on insiste, ils comprennent parfaitement ce que l’on désire. Mais il ne faut pas se laisser faire.

Son visage lisse, délicatement bronzé par le ski, le yachting et le golf perdait sa sereine assurance. À force de crisper les mâchoires, deux rides de haine encadraient sa bouche. Il se versa un plein verre de bière et le but d’un trait.

— Je vais aller trouver la garde civile. Ils m’ont menacé et l’un d’eux m’a soutiré de l’argent. Si je n’avais pas donné ces billets, je ne serais pas revenu.

— Tu as eu peur ? s’étonna-t-elle.

— Ils étaient six. Que pouvais-je faire ?

— Tu t’es cru menacé. Ils n’auraient jamais rien tenté. Tu t’es laissé impressionner.

Il vida le reste de bière, l’avala et se leva.

— Nous partons. Je dépose plainte et nous filons.

— Impossible. Il y aura une enquête et tu seras obligé de rester dans ce village et d’attendre que ces Gitans soient jugés. Si on t’autorise à repartir, il te faudra revenir un jour.

— Attendre ici ?

Son regard tomba sur les mouches que les traces de bière sur la table avaient attirées.

— Tant pis. Nous partons. Ce soir, nous prendrons un bain à Torre del Mar.

Odile jeta sa cigarette et secoua ses cheveux blonds.

— Inutile. Je n’ai aucune envie d’aller aussi vite et je suis venue pour visiter cette région.

Il se pencha vers elle, les deux poings sur la table.

— Tu cherches à prolonger mon supplice. La chaleur, la poussière et le soir des chambres sans eau courante ? Voilà ce qui te plaît, maintenant ? Mais que veux-tu prouver ?

— Rien. Je crois seulement qu’il faut mériter la mer, le confort et la joie de vivre. Traverser un pays à cent de moyenne sans un coup d’œil pour arriver dans une station balnéaire luxueuse, ressemblant à n’importe quelle autre de France, d’Italie ou d’ailleurs, je ne vois pas ce qu’il y a d’enivrant dans ce programme. Nous pouvons bien sacrifier quelques jours à un pays qui nous offre ensuite des jours et des nuits de plaisir.

Il haussa les épaules, alluma une cigarette.

— Tu es folle ? Ou plutôt, non. Blasée, et tu essayes de réchauffer en toi un reste de sensiblerie idiote. Et alors ? Tu regarderas leurs gosses bouffés aux mouches, leurs infirmes ignobles qui se traînent dans la poussière en laissant une trace comme des limaces, leurs Gitans inquiétants… Et qu’auras-tu fait pour eux ?

— Je ne les aurai pas ignorés.

— Splendide ! Je comprends que tu aies voulu faire du théâtre autrefois et que ça n’ait pas marché.

— Mufle ! fit-elle sans cesser de sourire.

— Et puis, dans quelques jours, tu iras te baigner dans l’eau tiède du sud, et tu frissonneras délicieusement en pensant que dans l’arrière-pays fermentent des colères et des haines incroyables ?

— Je me sentirai un peu moins coupable peut-être, mais ce n’est pas certain. Tout ce que nous ne voulons plus chez nous, la crasse, la misère, la mendicité, les sans-domicile-fixe, c’est comme si nous les avions parqués ici, fixés dans ce pays où la police a ordre de ne pas leur laisser dépasser certaines limites territoriales. Et le touriste rassuré ne rencontre plus sur la zone côtière que de braves travailleurs pas trop malheureux de leur sort.

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