Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Escalante fit rouler son siège à roulettes à la manière d’un dentiste affairé. Il se mit à fouiller dans un tiroir en fer.
— Voilà. Ortiz de Ocampo 362. Le quartier le plus chic de Buenos Aires : Palermo chico.
— Vous pensez qu’il acceptera de nous parler ?
— Et comment ! Pellegrini est aux antipodes des autres généraux. C’est une grande gueule. Un provocateur. Et même un type assez charismatique. Au moins, il ne manie pas la langue de bois.
Jeanne et Féraud se levèrent comme un seul homme. Le journaliste les imita, tendant le Post-it sur lequel il avait noté l’adresse.
— Vous pouvez y aller maintenant. Vous êtes sûrs de le trouver, avec ses amis. Le dimanche, c’est le jour de Vasado ! Rien de plus sacré chez nous que le barbecue !
68
Des steaks grillés. Des churrascos fumants. Des saucisses ruisselantes. Du boudin calciné… Tout ça grésillait, crépitait, flambait sur un barbecue long de plusieurs mètres. Pour son asado, Vinicio Pellegrini avait vu les choses en grand.
Le Palermo Chico est situé au nord-ouest de la ville. Villas à la française, hôtels particuliers, manoirs anglais se serrent sous les arbres et la vigne vierge. Le lierre ruisselle même des câbles électriques, comme pour mieux cacher les précieuses demeures et les cahutes des gardiens.
Caméras. Interphone. Vigiles. Chiens. Détecteurs de métaux. Fouille au corps. Jeanne et Féraud avaient passé toutes ces étapes jusqu’à accéder aux jardins de Pellegrini. Leur nationalité française avait fait office de « patte blanche ». La villa était plus moderne que les autres bâtisses du quartier. Un bloc clair aux lignes strictes à la Mallet-Stevens, agrémenté de tourelles carrées et de verrières d’artiste. Jeanne songea à l’assignation à résidence de Pellegrini : c’était la plus belle prison qu’elle ait jamais vue.
Ils s’approchèrent. Sur les pelouses, se déployaient des saules pleureurs, des chênes centenaires, des sycomores souverains. Dessous, des cuisiniers déguisés en chefs français, toque et tablier blancs, manipulaient des montagnes de viande. Les invités de Pellegrini patientaient tranquillement, assiette à la main…
Jeanne pensait rencontrer ici des généraux en uniforme, des mamies en tailleur. Encore un cliché… L’ensemble tenait plutôt d’une garden-party dans un club-house de Miami. Les hommes avaient une moyenne d’âge élevée mais étaient bien conservés, sapés chic, cuits au soleil argentin. Ils portaient des pantalons à pinces, des polos Ralph Lauren, des chaussures de golf. Quant aux femmes, elles avaient l’air d’être leurs petites-filles. Beaucoup étaient déjà liftées et arboraient cette expression tirée, asiatique, des visages taillés au bistouri. Les bimbos étaient vêtues en Gucci, Versace ou Prada et semblaient avoir toutes postulé, il n’y avait pas si longtemps, pour le titre de Miss Argentine ou Miss Amérique latine.
Les dictatures conservent, se dit Jeanne. Ces officiers qui avaient tué, torturé, séquestré, et étaient poursuivis depuis trente ans par la justice de leur pays, se portaient comme des charmes. Ils attendaient tranquillement leur procès en sachant que, de toute façon, la justice argentine serait plus lente que la Grande Faucheuse.
Jeanne eut un regard vers Féraud. Il fixait la débauche de viande superposée sur les grils.
— Ça ne va pas ?
— Je… je suis végétarien.
Vraiment, ce psychiatre était fait pour conquérir l’Argentine comme elle pour participer à un concours de tee-shirts mouillés.
— Voilà donc mes petits Français !
Ils se tournèrent vers la voix qui venait de crier en espagnol. Un colosse aux cheveux gris taillés très court, vêtu d’une laine polaire bleu sombre et d’un jean large de bonne coupe, marchait vers eux. Vinicio Pellegrini portait ces signes caractéristiques : fines lunettes plaquées or, moustache qui évoquait une petite brosse de paille de fer. Ces lignes métalliques accentuaient encore les angles droits de son visage. Gueule musclée de prédateur, en parfait état de marche. Le Puma devait avoir dans les soixante-quinze ans. Il en paraissait vingt de moins.
— Qu’est-ce qui vous amène, muchachos ?
Il tenait dans la main droite une assiette supportant une pièce de bœuf aussi large qu’une pizza. Dans l’autre, un verre de vin rouge qui évoquait une pinte de sang frais. Un ogre épanoui. Jeanne imaginait la tête de Pellegrini quand les Mères de la place de Mai venaient manifester devant chez lui. Il devait lâcher ses chiens sur les vieilles femmes ou les chasser au karcher.
Elle résuma la raison de leur visite. L’enquête. Le livre. Les généraux. Le bluff habituel.
— Ho, ho, ho, roucoula-t-il sans la moindre gêne, des amateurs de souvenirs, hein ?
Il chercha du regard un coin tranquille où s’installer. Il désigna une table en teck à l’ombre d’un sycomore. Chacun choisit sa chaise.
L’officier haussa les sourcils en apercevant leurs mains vides.
— Vous ne mangez pas ?
Jeanne piocha une empanada — sorte de chausson farci à la viande — dans un panier posé au centre de la table. D’un signe, elle invita Féraud à l’imiter. Le psy fit non de la tête.
— Qui vous a donné mon adresse ?
— Le bureau des Mères de la place de Mai.
— Des putes !
— Nous n’avons vu que…
— Toutes des putes ! (Il brandit son couteau.) Sous la coupe de cette autre pute de Cristina Kirchner ! Vous savez que cette salope a accordé un budget pharaonique à ces vieilles folles ? Alors que le pays est au bord du gouffre !
Cristina Fernandez Kirchner avait succédé à son propre mari à la présidence du pays. Jeanne se souvint que le couple avait réformé la Cour suprême et déclaré les lois d’impunité inconstitutionnelles. Tout pour plaire au vieux Pellegrini.
— Les Folles de Mai sont des arnaqueuses. Leurs fils sont toujours vivants. Ils prospèrent tranquillement en Europe !
Le mensonge était énorme mais Jeanne n’était pas étonnée que de telles rumeurs circulent à Buenos Aires. D’ailleurs, la colère de Pellegrini semblait s’exercer pour la forme.
— Parmi les personnalités que nous voulons évoquer dans notre livre, reprit-elle sans se décontenancer, il y a l’amiral Alfonso Palin…
Le Puma attaqua son steak. Il cisaillait la chair saignante avec entrain.
— Je vous souhaite bonne chance, fit-il en avalant un morceau. Personne ne l’a vu depuis au moins vingt ans.
— Mais vous l’avez connu, non ?
— Bien sûr. Un vrai patriote. Il occupait un poste important au siège des services de renseignement de l’armée argentine. Un pilier de la guerre antisubversive.
— Que pouvez-nous dire sur lui ? Sur le plan personnel ? Pellegrini mâchait énergiquement sa viande. Cette opération paraissait solliciter une bonne partie de son cerveau. Mais une autre zone réfléchissait. Cherchait les mots pour décrire l’amiral Palin.
— Il avait un défaut, répondit-il après avoir bu une gorgée de vin. C’était un cul-béni. Toujours fourré à l’église. Très proche des milieux catholiques.
— Ces convictions faisaient-elles bon ménage avec son action… militaire ?
— A votre avis ? Palin avait du sang sur les mains. Beaucoup. Et il devait faire avec… Même si les autorités catholiques, à l’époque, encourageaient l’extermination des subversifs.
Le colonel avait de nouveau la bouche pleine. Du bœuf. Du vin. Du carburant pour la chaudière.
— Je me souviens d’une histoire, fit Pellegrini. Au début de la dictature, en 1976, Palin a participé aux premiers vuelos. Vous savez ce que c’est, non ?
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