Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Avenue 9 de Julio. L’axe principal de Buenos Aires offrait un catalogue complet de l’architecture de la capitale. Constructions grandioses mêlant les styles, les époques, les matériaux. Arbres foisonnants, nobles et feuillus : tipuanas, sycomores, lauriers effleurant les façades de leurs ombres légères. Toute la ville vibrait. Evoquait un claquement de cymbales dans le soleil d’hiver.

Jeanne ne voyait pas que cela. Au fil des rues, des bâtiments, des porches, ses souvenirs revenaient. Le parfum des chèvrefeuilles brassé par le vent tiède du printemps. Les brumes bleu et mauve des jamcamndas aux feuilles plus légères que les fleurs de coton. La rumeur des voitures, le soir, qui faisait corps avec la nuit sur la place San Marin, au pied des lauriers géants…

Elle avait indiqué au chauffeur un hôtel dont elle se souvenait, dans le quartier Retiro, au nord-est de la ville. L’hôtel Jousten, rue Arroyo. La rue, surtout, l’avait marquée. Une artère qui s’enfouissait sous les arbres comme une rivière sous des saules, en tournant — ce qui est plutôt rare dans cette ville dessinée selon le plan d’un échiquier.

Arroyo 932. Jeanne régla le taxi. Féraud ne sortait pas facilement son porte-monnaie. Le froid les surprit. A l’ombre, il ne faisait que quelques degrés au-dessus de zéro. Et elle n’avait toujours pas acheté de pull… Cette ambiance hivernale était très différente de ce qu’elle avait connu lors de son premier voyage. Mais la rue était toujours aussi belle. Les immeubles, surplombant les cimes des arbres, étaient d’une noblesse extraordinaire. Pierres de taille, angles arrondis, balcons ciselés : douceur et bienveillance à tous les étages…

Dans l’hôtel, deux chambres étaient libres. Au même étage, mais pas mitoyennes. Tant mieux. Ils n’étaient pas là pour batifoler. Même si l’idée, au Guatemala, avait semblé naturelle. Cela paraissait déjà loin…

Jeanne prit une douche. Après dix bonnes minutes de jets crépitants, elle sortit de la cabine réchauffée, régénérée, et s’habilla en superposant encore une fois tee-shirts et polos légers. Elle avait donné rendez-vous à Féraud à midi dans le lobby.

L’objectif était clair.

Retrouver la trace de l’amiral Palin et du colonel Pellegrini.

66

Jeanne donna au chauffeur l’adresse de Clarin, le journal de gauche de Buenos Aires — elle avait acheté un exemplaire dans un kiosque. Elle espérait qu’une permanence en ce dimanche leur permettrait d’accéder aux archives.

Les bureaux du siège étaient situés avenue Corrientes, à l’est, dans le quartier de San Nicolas. Le taxi traversa un centre d’affaires désert, où se dressait la tour des Anglais, plantée sur son fragment de pelouse. Autour, des buildings à l’américaine projetaient leurs ombres froides. Le quartier exprimait une solitude déchirante, tragique, qui provoquait une inquiétude presque métaphysique.

La voiture plongea dans des rues plus étroites, et plus fréquentées. L’autre visage de Buenos Aires. Porches sombres, balcons clos par des grillages, étroites fenêtres coiffées par des buissons en fleur. Et partout, le soleil. Allongé. Alangui. Assoupi. Mais toujours sur le qui-vive. Ici, l’éclat d’une vitre qu’on ouvre. Là, une carrosserie qui file. Là encore, le miroitement d’une sculpture d’acier plantée sur un parterre de gazon. Jeanne se souvint des obscures recherches d’Emmanuel Aubusson, à propos de la citation de Rimbaud : « L’éternité… la mer allée avec le soleil ». Buenos Aires, c’était « l’hiver allé avec le soleil »…

Ils atteignirent l’avenue Corrientes, longue artère cadrée par des immeubles sombres et rectilignes. Les contrastes y étaient si durs, si forts, que tout paraissait peint en noir et blanc. Jeanne avait vu juste : une équipe assurait une permanence. La salle des archives était une pièce sans fenêtre éclairée par des tubes luminescents, traversée de comptoirs soutenant des ordinateurs.

En quelques clics, Jeanne accéda à la mémoire du journal. Féraud se tenait derrière elle, silencieux, attentif. Elle se demandait s’il parlait assez bien l’espagnol pour suivre ce qui se passait. Elle commença la recherche par l’amiral Alfonso Palin. Et n’obtint pas grand-chose.

L’officier avait occupé de hautes fonctions au sein de la célèbre Escuela de Mecánica de la Armada (ESMA), principal centre de détention, de torture et d’extermination de la « sale guerre ». Puis il avait supervisé d’autres centres de détention illégaux fonctionnant en plein Buenos Aires : Automotores Orletti, El Banco, El Olimpo… C’était lui, racontait l’article, qui avait institué la diffusion de la musique dans ces centres pour couvrir les hurlements des prisonniers. En 1980, il était devenu le chef du secrétariat à l’Information de l’État. Il prenait alors ses ordres directement de Jorge Rafaël Videla. Il aurait dû être en tête de liste des officiers accusés par les gouvernements démocratiques qui avaient succédé aux dictatures, mais Palin s’était évaporé après la guerre des Malouines, en 1984.

Depuis cette époque, plus une ligne n’avait été écrite sur lui. A l’évidence, l’amiral s’était exilé. Jeanne n’était pas étonnée. Tout portait à croire qu’il s’était installé de longue date en Europe. En Espagne ou en France.

La seule trouvaille était un portrait photographique, avec d’autres officiers. Chaque membre du groupe se tenait bien raide dans son uniforme. Certains portaient des lunettes noires et arboraient des postures de mafieux. Ils ressemblaient à leurs propres caricatures.

Jeanne se tourna vers Féraud.

— Lequel est-ce ?

Le psychiatre, troublé, tendit l’index. Palin ressemblait à l’être qu’elle avait imaginé. Un homme grand, maigre, sec comme du bois mort. Dans les années quatre-vingt, il avait déjà les cheveux gris, épais, coiffés en arrière. Des yeux bleus froids et deux grandes rides en tenaille qui encadraient sa figure comme des pinces à glace. Jeanne tenta de se le représenter beaucoup plus vieux, en costume civil, dans le cabinet de Féraud. Plutôt flippant, comme patient…

Elle imprima le cliché puis lança une nouvelle recherche. Vinicio Pellegrini. A ce nom, l’ordinateur se déchaîna. Une pléthore d’articles s’afficha. Le colonel semblait avoir participé à tous les procès, bénéficié de toutes les amnisties, puis il était retourné dans le box des accusés sous l’actuel gouvernement, qui ne plaisantait pas avec les criminels de la dictature. Pellegrini était sur tous les coups. Coups bas. Coups fourrés. Mais aussi coups d’éclat. L’homme, bien que désormais assigné à résidence, était une star à Buenos Aires.

Jeanne commença à lire puis se souvint de Féraud. Elle se retourna et surprit dans ses yeux la confusion. Le problème de la langue, mais aussi de l’histoire politique du pays. Elle-même était perdue. S’ils voulaient vraiment comprendre quelque chose à cet imbroglio, ils devaient d’abord se rafraîchir la mémoire. Se replonger dans les trente dernières années de l’Argentine. Ces juntes militaires qui avaient reculé les limites de l’horreur.

Les archives de Clarin proposaient des dossiers de synthèse regroupant des articles à propos de sujets spécifiques. Elle choisit : « Justice, dictatures et réformes. » Ouvrit la série d’articles et fit la traduction simultanée à voix haute pour son partenaire.

Les faits.

Mars 1976. Le général Jorge Rafaël Videla, commandant en chef de l’armée de terre, renverse Isabela Perón, dernière compagne de Juan Domingo Perôn, alors présidente de la République. A partir de cette date, plusieurs généraux se succèdent au pouvoir. Videla, de 1976 à 1981. Roberto Viola, pour quelques mois. Leopoldo Galtieri, de 1981 à 1982, artisan de la guerre des Malouines, contraint de démissionner après la défaite de l’Argentine. Il cède la place à Reynaldo Bigogne, obligé à son tour, en 1983, d’abandonner le pouvoir en faveur, enfin, d’une république démocratique.

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