Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Ces dernières années, elles avaient fondé une nouvelle association, Les Grands-Mères de la place de Mai, versée dans un domaine spécifique : identifier et récupérer les enfants volés par la dictature. Entre 1976 et 1983, on avait confié les bébés nés de prisonnières enceintes à des « familles honorables », c’est-à-dire de droite. Parfois, un officier donnait un nourrisson à sa femme de ménage stérile. D’autres avaient organisé un vrai trafic, vendant les gamins à de riches familles. Des centaines d’enfants avaient ainsi perdu leur identité, leur origine, accueillis dans le camp des bourreaux de leurs propres parents.

Les « Abuelas » avaient organisé une vaste campagne de sensibilisation, exhortant tous les trentenaires argentins ayant un doute sur leur origine à venir faire une prise de sang dans leurs bureaux. On comparait ensuite leur ADN avec celui des disparus du régime — c’est-à-dire avec le sang des grands-mères, toutes parentes des victimes. Ces comparaisons avaient permis d’identifier de nombreux enfants volés et de leur rendre leurs parents véritables — du moins leur nom.

Les mères et grands-mères de l’association étaient devenues les meilleures spécialistes de leurs ennemis. Elles avaient constitué des dossiers, des fonds d’archives, des organigrammes. Elles connaissaient leurs adresses à Buenos Aires. Leurs combines pour échapper à la justice. Leurs magouilles financières. Leurs réseaux d’avocats. Le contact idéal pour retrouver Vinicio Pellegrini. Le problème était toujours le même : on était dimanche et leur bureau risquait d’être fermé.

Le taxi s’arrêta devant le 157 de la rue Piedras. Jeanne, une nouvelle fois, régla la course et lança un regard agacé à Féraud. Ce qu’elle vit la calma. Blême, tendu, décoiffé, le psychiatre avait l’air accablé. Il faisait dix ans de moins que lorsqu’elle l’avait connu, le premier soir, au Grand Palais. Il ressemblait à un étudiant tout juste embarqué par les CRS, après avoir reçu un coup de matraque sur le crâne. Elle se souvint qu’il avait lu le matin même, dans l’avion, le journal de Pierre Roberge. A quoi s’ajoutaient maintenant les exactions argentines. C’était beaucoup pour un psychiatre de salon…

Un instant, elle admira la beauté de ses traits, ses yeux noirs, ses sourcils bien dessinés d’acteur mexicain. Vraiment un beau mec. Mais inapte pour une enquête de terrain. Ce spectacle la toucha. Malgré elle, elle tendit la main pour recoiffer une de ses mèches. Elle regretta aussitôt ce geste de tendresse. Pour faire bonne mesure, elle lui frappa l’épaule et cria en ouvrant sa portière :

Vamos, companero !

La rue Piedras était froide et déserte. Les immeubles paraissaient inhabités. Ils n’avaient pas le code du 157. Ils durent attendre dix minutes avant que quelqu’un sorte du bâtiment. Ils avaient froid. Ils avaient chaud. Ils portaient en eux, comme une maladie, leur nuit chiffonnée et les heures de vol inconfortables.

A l’intérieur, l’atmosphère de solitude continuait. Couloir interminable. Murs gris. Sol brun piqué de carrés blancs. Des portes en série. Toutes identiques. Ils trouvèrent l’ascenseur. Un monte-charge clos par une grille. Troisième étage. Nouveau couloir. Nouvelle succession de portes. Celle des « Madrés » était au bout. Une photo en noir et blanc de la Plaza de Mayo était collée dessus.

Jeanne sonna. Pas de réponse. Ils étaient bons pour rentrer à l’hôtel, trouver un petit restaurant et jouer les touristes jusqu’au lendemain matin. Au bout de quelques secondes pourtant, un verrou claqua. La porte s’ouvrit. C’était absurde mais Jeanne s’attendait à voir apparaître une vieille femme, mi-madone, mi-sorcière.

Le personnage sur le seuil n’avait rien à voir avec ce cliché. Un homme d’une quarantaine d’années portant chemise à rayures roses, pantalon à pinces de bonne coupe, mocassins à glands. Un banquier plutôt qu’un militant bénévole.

Jeanne donna son nom, celui de Féraud, expliqua qu’ils venaient de Paris pour… L’homme l’interrompit dans un français rocailleux :

— Paris ? Je connais bien Paris ! (Il éclata de rire.) J’y ai fait une partie de mes études. La Sorbonne ! Georges Bataille ! La cinémathèque !

Le ton était donné. Un intello. Mûr pour un bobard sur mesure : le projet d’un livre écrit à quatre mains sur la justice face aux dictatures. L’homme écouta à peine. Il recula et repartit d’un éclat de rire, haut et fort.

— Entrez ! Je m’appelle Carlos Escalante. Je suis journaliste, moi aussi. On m’a laissé les clés des bureaux pour mener mes propres recherches.

Ils pénétrèrent dans une pièce tapissée de casiers en fer, de tiroirs de bois, d’armoires en contreplaqué. Des archives serrées montaient jusqu’au plafond. Sur les portes, des affiches portaient les mots « Desaparecidos » ou « Busear el hermano ».

Par courtoisie, Jeanne demanda :

— Vous travaillez sur quoi ? Les disparus des dictatures ?

— Non. Les enfants volés. Les maternités clandestines. Jeanne lança un coup d’œil à Féraud : une chance pour leur enquête. Escalante surprit leur échange.

— Le sujet vous intéresse ?

— Nous comptons consacrer un chapitre à ce problème, oui. Je crois savoir que plusieurs coupables ont été condamnés…

— Il faut s’entendre sur l’identité des coupables. Et sur la nature des délits…

Carlos Escalante les invita à s’asseoir autour d’une table centrale, qui supportait plusieurs ordinateurs. L’Argentin avait un côté affable, souriant et jovial, en totale rupture avec l’objet de la conversation. L’exposé commença :

— Ce qui est intéressant, c’est que les crimes contre des mineurs sont imprescriptibles en Argentine. Les amnisties ne les concernent pas. Ces histoires d’enfants volés ont donc permis de confondre des généraux qui avaient échappé aux autres accusations. Même Carlos Rafaël Videla a été condamné en 1998. Il a été jugé comme l’auteur intellectuel de l’enlèvement des gosses, de la suppression de leur état civil, de la falsification de leur identité. Aujourd’hui, ces affaires prennent un tour bizarre. Certains enfants attaquent même en justice leurs parents adoptifs…

Jeanne se prit à imaginer cet univers cauchemardesque. Des femmes qui accouchaient dans des lieux de torture. Des enfants qu’on offrait comme des chocolats pour Noël. Des bourreaux qui élevaient la progéniture de leurs propres victimes. Des trentenaires qui traînaient maintenant leurs parents adoptifs dans le box des accusés et s’identifiaient à des ossements retrouvés dans le désert ou sur les plages atlantiques d’Uruguay…

— Les militaires, ils sont en prison ?

Escalante éclata à nouveau de rire. Il ne s’était pas assis. Petit, il parlait haut, le menton levé, comme s’il voulait lancer ses phrases au-dessus d’un mur.

— Personne ne fait de la prison en Argentine ! On reste chez soi, c’est tout.

— Parmi les cas que vous avez étudiés, avez-vous entendu parler d’un enfant nommé Joachim ?

— Quel est son nom de famille d’origine ? celui de ses parents adoptifs ?

Elle hésita, puis mentit :

— Je ne l’ai pas.

— Je peux faire des recherches, si vous voulez. Qui est-ce ?

— Un enfant dont nous avons entendu parler. Nous ne savons même pas s’il existe. Réellement.

Le journaliste fronça les sourcils. Elle prit un virage à 180 degrés pour éviter toute question :

— En réalité, nous cherchons l’adresse du colonel Vinicio Pellegrini.

Son sourire revint :

— El Puma ? Pas compliqué. Il suffit de lire les journaux. Rubrique « people ». Mais je peux vous trouver ça ici.

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