Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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— Je te présente Nicolas. Il fait tout pour avoir l’air d’un gringo, mais au fond de lui, c’est un vrai K’iché !
— Un K’iché ?
— Une des ethnies qui vit autour du lac. Le plus beau lac du monde, chiquita ! Habité depuis trois mille ans par les Mayas. Rien n’a pu les changer. Ni les jésuites. Ni les protestants. Ni les Ladinos et leurs massacres. (Elle lui fit un clin d’œil.) Si tu dois trouver quelque chose, c’est au fond de ce cratère !
52
Jeanne s’était trompée. Antigua n’était pas sur les hautes terres. Les altas tierms commençaient après. Bien plus loin. Bien plus hautes. Bien plus froides. Elle grelottait maintenant dans la voiture, se promettant d’acheter un pull à Atitlán, un châle, n’importe quoi pour affronter ces températures polaires. Elle ne s’attendait pas à ça sous les tropiques.
Blottie au fond du siège passager, elle observait le paysage. Des franges de forêt mixte, mi-conifères, mi-feuillus, se déployaient sur les flancs des volcans, contrastant violemment avec les coulées de lave noire. Au-dessus, les nuages bas s’évaporaient en fragments de brume. Les volcans, les montagnes, les forêts y perdaient leur sommet. Un paysage rêveur, la tête dans les nuages…
Jeanne observait les Indiens qui marchaient le long de la route. À chaque village, ils portaient un costume différent. Tressages complexes, colorés, chaleureux, explosant dans l’air gris comme des boutons de fleurs, encore trempés de rosée.
— Avec des gugusses pareils, comment voulez-vous que le pays évolue ? Ils vivent encore au Moyen Age !
Jeanne faisait la sourde oreille. Depuis le départ, Nicolas ne cessait de critiquer les Indiens, arriérés, hypocrites, obtus, superstitieux. Il avait beau être un K’iché, il était surtout un Ladino haineux et méprisant, considérant les Mayas pas plus haut que les cafards qu’on trouve sous les pierres.
Il ne lâchait son discours raciste que pour attaquer un autre thème qui lui tenait à cœur : la médiocrité des autres habitants d’Amérique centrale. Les Nicaraguayens étaient au point mort. Les Costa-Ricains n’avaient aucune culture. Les Panaméens étaient des « vendus » à la solde des États-Unis. Etc.
Jeanne se réfugia dans le sommeil. Elle fut réveillée par le froid. Frissonnante, elle se retourna et fouilla dans son sac posé sur le siège arrière. Elle trouva un polo en mailles fines qui lui permettrait d’attendre un village pour vraiment s’équiper.
— Vous avez vu ces ploucs ?
Nicolas désignait des journaliers entassés à l’arrière d’une camionnette à ciel ouvert, qui roulait devant eux. Ils portaient tous le costume traditionnel. Petits coqs bariolés, ils étaient assis sur des tas de pommes, de bananes ou d’autres fruits, l’air maussade.
— Vous savez pourquoi ils font la gueule ?
— Ils ont froid ?
— Pas du tout. Ce sont de jeunes mariés. Ils convoient des fruits. C’est un rite initiatique. Avant le voyage, ils se sont abstenus d’activité sexuelle.
— Pourquoi ?
— Pour que leur énergie sexuelle se transmette aux fruits et les fasse mûrir. Si les fruits parviennent à maturation à leur arrivée, alors ils ont passé le rite avec succès. C’est y pas trop con, comme idée ?
Jeanne ne répondit pas. Elle se dit qu’à son stade d’abstinence, elle aurait pu faire mûrir un verger entier… Mais elle commençait à se lasser des persiflages de son chauffeur. Il parut le sentir. Il ajouta sur un ton plus calme :
— On arrive à Sololá. La capitale du département.
Des maisons d’adobe, de ciment, de parpaings. Des affiches publicitaires. Des boutiques modernes qui, avec leurs couleurs, leurs néons, leurs articles inutiles, donnaient l’impression d’une poubelle renversée… Malgré cette pollution visuelle, malgré le temps humide et gris, des détails évoquaient clairement les tropiques. Les gargotes ambulantes surtout, tenues par des adolescentes en pull troué, exhalaient des spirales de fumée sombre, distillaient des effluves de charbon de bois, d’huile frite et de maïs grillé qui résumaient en mode mineur ce versant du monde…
— Dans quelques kilomètres, on sera sur le lac.
Les costumes avaient encore changé. Pour les hommes, panta-courts brodés, chemises de Far West, et toujours des chapeaux texans blancs, extra-large. Les femmes étaient bleu, rose, mauve… Elles portaient du bois sur le dos, un bébé sur le ventre, et leur châle plié sur la tête — l’ imago mundi, l’image du cosmos.
— Nous sommes en zone quiché, commenta Nicolas, soudain doctoral. Les Quiches sont eux-mêmes divisés en plusieurs communautés linguistiques, tout autour du lac : les Kakchiquels, les Tzutuhils, les K’ichés… Enfin, c’est compliqué.
Jeanne lui glissa sournoisement :
— K’iché, c’est votre origine, non ?
Il ne répondit pas. Le lac venait d’apparaître, au détour d’un virage. La surface de l’eau, absolument lisse, possédait le caractère soyeux et argenté du pelage d’un félin, panthère ou jaguar. Mais ses bords étaient si lointains qu’ils disparaissaient dans le brouillard. On ne discernait pas non plus, dans la brume, les trois volcans censés veiller sur lui. Jeanne était déçue. Elle s’attendait à un paysage de carte postale finement dessiné. Un lac serti parmi des plis de forêt et de basalte. Tout ce qu’elle découvrait, c’était une immensité monocorde se perdant dans les nuages.
Il planait aussi ici une atmosphère d’inquiétude. Deux forces semblaient à l’œuvre. La naissance. L’origine du monde maya. Avec ses vapeurs et ses légendes. Mais aussi la mort. Sa destruction et son agonie. Jeanne savait qu’autour de ce cratère, la répression militaire contre la guérilla indienne avait été une des plus violentes. Ce paysage de lac suisse avait été le théâtre d’un vrai génocide.
Nicolas stoppa la voiture. Invita Jeanne à sortir. Puis il ouvrit les bras, face au lac.
— Le centre du monde maya. Le nombril de la terre et du ciel ! Tu trouveras tout ce que tu cherches ici, juanita. Les ethnies les plus traditionnelles du Guatemala. Les dieux mayas les plus anciens. Mais aussi des mystiques, des routards, des hippies, des junkies… Atitlán, c’est notre Goa à nous !
Jeanne ne comprenait pas ce brusque enthousiasme. Elle ne fit aucune remarque. La nuit tombait. Et avec elle, la peur. Elle savait de moins en moins où elle en était. Ni où elle allait. Ni même ce qu’elle cherchait autour de ce cratère…
Ils remontèrent en voiture. Longèrent les flancs brun-vert des collines. Jusqu’à trouver un hôtel enfoui dans une pinède. Une construction de bois, façon ranch, tournée vers le lac. Un vrai « spot » destiné aux touristes mais, pour l’instant, ils n’avaient croisé aucun visiteur.
Nicolas s’arrêta devant le portail et s’entretint, par sa vitre ouverte, avec un homme d’une quarantaine d’années à la peau tannée, à l’abri d’un large chapeau. Ils parlaient entre eux si rapidement, avec un tel accent, que Jeanne ne comprit pas un mot. Elle devinait que le cow-boy était le gérant ou le propriétaire de l’hôtel.
Nicolas repartit le long du sentier, en direction du ranch.
— Cet homme, fit Jeanne, c’était un Maya ou un Ladino ?
— Juanita, fit Nicolas avec une nuance d’admiration, t’as pas vu ses yeux ?
— Qu’est-ce qu’ils avaient ?
— Ils étaient bleus.
Il avait mentionné ce détail comme s’il avait décrit une des merveilles du monde. Nicolas était redevenu un pur Ladino, rêvant de peau claire et de modernisme à l’américaine.
53
Une fois dans sa chambre — une pièce tapissée de bois comme une cabine de bateau, ouverte sur des jardins en forme de jungle —, Jeanne consulta sa boîte vocale et ses SMS. Elle avait plusieurs messages. Reischenbach, qui lui demandait de le contacter en urgence. Et un autre appel. Celui qu’elle attendait le moins : Thomas.
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