Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Frontière du Guatemala. Même manège qu’à la douane précédente. Abandon du véhicule. Passage à pied. Tampons. Récupération de la voiture suivante — de nouveau un 4 x 4 Mitsubishi… Jeanne changea auprès d’un moustachu édenté ses dollars et ses cordobas en quetzales —, la monnaie guatémaltèque. Elle devait parcourir encore 200 bornes pour dépasser Guatemala City, puis 50 de plus pour atteindre Antigua, capitale historique du pays. C’était là-bas que se trouvait le monastère du prêtre assassin.

Le soleil ne l’attendit pas pour se lever. Quand elle reprit la route, il pointait son disque cuivré au-dessus de la jungle. Sa première vision guatémaltèque fut une forêt qui fumait. Un brouillard épais et argenté noyait la base des arbres et stagnait à mi-corps. Les cimes, les buissons, les plaines se mélangeaient dans cette vapeur et rappelaient ces paysages dilués, empourprés et brumeux de la peinture chinoise.

On était vendredi 13 juin. Elle espérait que cela ne lui porterait pas la poisse… Maintenant, elle remontait le temps. Les Mayas, peuple des origines, étaient là, placides, intemporels, malgré les 4x4 qui filaient à fond sur la route. Les hommes arboraient des boléros bariolés et des chapeaux texans blancs. Les femmes marchaient pieds nus. Chacune d’elles portait le corsage brodé traditionnel, le huipil couleur d’arc-en-ciel. Jeanne se souvenait de ses lectures : ce vêtement représentait la cosmogonie maya. Un univers peuplé de dieux innombrables, fonctionnant par cycles répétés, comme les rouages d’une horloge sans contour ni cadran.

Malgré elle, Jeanne ralentit. Pour observer leurs visages. Ce qu’elle vit lui procura un sourd réconfort. Ces êtres ne se situaient pas dans le paysage, ils étaient le paysage. Leurs faces brunes et dorées étaient polies par des millénaires de soleil et de pluie, d’accalmies et de cyclones, qui les avaient façonnées à l’image de leurs légendes. Les hommes de maïs…, murmura-t-elle.

Jeanne atteignit Guatemala City aux environs de midi. Le déluge avait repris. La ville portait son histoire à visage découvert. Comme un guerrier affiche ses cicatrices. Une urbanisation anarchique. Une agglomération grossie à la diable, au fil de migrations convulsives, elles-mêmes provoquées par des séismes, des cyclones, des crues antédiluviennes… Une capitale boursouflée, chaotique, ruisselante…

Elle plongea dans le bourbier et tenta de se repérer. En vain. On ne savait plus si la boue tombait du ciel ou si elle jaillissait de la terre. Jeanne ne cessait de penser à cette phrase, écrite par Georges Arnaud en exergue au Salaire de la peur. Une des plus fortes qu’elle ait jamais lues : « Qu’on ne cherche pas dans ce livre cette exactitude géographique qui n’est jamais qu’un leurre : le Guatemala, par exemple, n’existe pas. Je le sais, j’y ai vécu. » C’était la sensation qu’elle éprouvait à cet instant. Pas une ville, pas un pays. Juste un enfer. Une sorte de fusion d’hommes, de misère et de pollution, qui allait peut-être donner quelque chose un jour mais qui en était encore au stade du magma, de l’organique…

Elle trouva la route des hautes terres avec soulagement. L’idée même d’altitude laissait espérer des notions telles que « aération », « purification », « quintessence »… En quelques kilomètres, le paysage changea complètement. Des plaines enlisées, des terres boueuses, elle passa à une atmosphère de montagnes avec sapinières, sommets lointains et fraîcheur bienfaisante. Et aussi, quelquefois, une exubérance tropicale qui jaillissait comme pour rappeler où on se trouvait…

A 14 heures, Jeanne atteignit Antigua. Guatemala City était un enfer. Antigua était le « vert paradis des amours enfantines ». Une ville préservée, qui avait été, au XVII esiècle, la capitale de toute l’Amérique centrale. On reculait ici de deux ou trois siècles. Aucun bâtiment moderne. Aucun immeuble à étages. Des rues pavées où ne passaient qu’au compte-gouttes les voitures, roulant au pas. Et des églises. Partout. Égrenant tous les styles, tous les siècles. Des églises blanches, jaunes ou rouges, baroques ou néoclassiques, arborant les lignes strictes d’une hacienda ou au contraire les ornements d’un décor d’opérette mexicaine.

Le ciel était bas, encore gorgé de pluie. La ville semblait noyée par l’humeur sombre des volcans alentours. Ce temps maussade, couleur mercure, jurait avec l’architecture ensoleillée des églises et les murs peints, en bleu, rose ou mauve des maisons. Quant aux rues, elles étaient si rectilignes qu’elles faisaient penser à des flûtes à bec, jouant des mélodies de fleurs et de couleurs. Jeanne tomba sur la plaza Mayor.

Des arbres plantés en quinconce, des galeries voûtées sur quatre côtés, des ornements de fer forgé à chaque fenêtre — Zorro n’avait plus qu’à bondir d’un des balcons où ruisselaient des roses et des pétales de lauriers. Elle jeta un coup d’œil à son plan et comprit le système. Les avenidas traversaient la ville du nord au sud alors que les calles divisaient d’ouest en est… Elle n’eut aucun mal à repérer l’église qu’elle cherchait : L’Iglesia y Convento de Nuestra Señora de la Merced. Là où avait séjourné Pierre Roberge, le prêtre d’origine belge — Eva Arias lui avait donné ces précisions — qui avait dévoré à pleines dents une Indienne âgée de seize ans.

50

D’un point de vue architectural, l’Iglesia y Convento de Nuestra Señora de la Merced était à mi-chemin entre la bâtisse romane et la fantaisie baroque. En profondeur, c’était un solide édifice aux murs épais. En surface, une construction travaillée comme une pièce montée, avec colonnes torsadées, nappage ocre sur la toiture, peintures sur les façades, mêlant angelots de la Renaissance et motifs mayas.

Jeanne parqua sa voiture sur le parvis. Des Indiennes s’approchèrent avec leur camelote, colliers et porte-clés. Toutes avaient un bébé dans les bras. Elle leur fit signe qu’elle n’était pas intéressée. Elle souriait. Elle était sale, épuisée, décoiffée, mais elle se sentait belle. Décidée. Héroïque.

Elle se glissa sous le porche et bascula définitivement du côté « brut de décoffrage » de l’église. Les murs faisaient plusieurs mètres d’épaisseur. Les dalles avaient la rugosité des roches. Le lieu révélait ici sa vraie vocation : le combat. La paroisse, dans sa première version, avait été construite comme on construisait des châteaux forts. Des bastions nés dans la jungle pour tenir tête aux Indiens, au climat, au paganisme…

Sous la haute voûte, Jeanne prit à droite : le chemin du monastère. Selon Eva Arias, le lieu n’abritait plus qu’un groupe de jésuites d’origine belge : les frères de la maison Saint-Ignace.

Dans le patio, la rigueur et la dureté gagnaient encore des points. La cour était si vaste qu’elle évoquait plutôt des arènes antiques. Des murs crépis révélant des plaies de briques. Des galeries voûtées et crayeuses. Des pavés bosselés, entre lesquels poussaient des touffes d’herbe. Au centre, une fontaine à sec.

Un Indien poussait une brouette. Elle lui fit signe et demanda à voir le jésuite avec qui elle avait déjà parlé au téléphone, en chemin : frère Domitien. Le Maya disparut. Elle patienta sous les voûtes, respirant l’odeur de pierre et de lierre qui planait dans l’air frais. Elle se sentait à bout de forces, mais aussi vive et légère.

— Nous ne pouvons pas vous aider.

Un jeune homme se détacha des ombres obliques des colonnes. Rondouillard, en chemise Lacoste, ses traits étaient flasques. Ses cheveux et ses sourcils blonds n’apportaient aucun caractère au visage. L’ensemble évoquait un cierge blanc qui aurait fondu et donné, au hasard de ses coulées, le relief d’une figure.

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