Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Elle retourna au salon. La moiteur des averses de l’après-midi planait encore dans l’appartement. C’était toute la nuit qui transpirait. Sur la table basse était posée une enveloppe kraft à son nom. Les deux disques du soir. L’original sous scellés et la copie des écoutes de la journée d’Antoine Féraud.

Voilà qui pouvait lui changer les idées.

Elle organisa aussitôt son cérémonial. Un café accompagné d’un verre d’eau gazeuse (une habitude qu’elle avait contractée en Argentine). Obscurité. Ordinateur portable. Casque. Elle s’installa comme un chat parmi les coussins. Glissa le disque dans le lecteur.

« Je tais toujours le même rêve, dit la femme.

— Quel rêve ?

— Un ange doré vient me sauver de la mort.

— Quelle mort ?

— Je saute par la fenêtre.

— Un suicide ?

— Un suicide, oui.

— Vous avez déjà été tentée par ce genre d’acte décisif, dans la réalité ?

— Vous le savez bien. Trois ans de dépression. Deux mois d’hospitalisation. Un an de paralysie faciale. Alors, oui, j’ai déjà été « tentée », comme vous dites.

— Avez-vous essayé de vous défenestrer ?

— Non. »

Silence du psy. Une invite à réfléchir.

« Enfin, oui, admet la femme.

— Quand était-ce ?

— Je n’en sais rien. C’était ma période la plus… confuse.

— Rappelez-vous les circonstances. Où habitiez-vous ?

— Boulevard Henri-IV, dans le IV earrondissement.

— Près de la place de la Bastille ?

— Sur la place, oui… »

Antoine Féraud ne pose plus de questions. Tout se passe comme s’il possédait un détecteur de vérités qui l’amenait à repérer, sous le flux des mots, un frémissement, un détail susceptible d’ouvrir l’esprit du sujet.

« Je me souviens, murmure la femme. J’ouvre la fenêtre. Je vois le ciel… Je vois le génie… le génie de la Bastille… Il scintille dans le ciel sombre. Tout s’inverse dans ma tête. Je ne suis plus attirée par le vide. Je suis traversée par la vigueur de l’ange. Sa force. Il me maintient à l’intérieur. Il me repousse vers la vie. (Elle éclate en sanglots.) Je suis sauvée… Sauvée… »

Le cabinet du docteur Féraud, c’était les contes des Mille et Une Nuits. Des histoires. Des destins. Des personnages. Elle comparait l’attitude du psy à son propre rôle quand elle cuisinait ses suspects. La démarche était inverse. Jeanne interrogeait ses « clients » pour les emprisonner, Féraud les questionnait pour les libérer. Mais, au fond, il s’agissait toujours d’actes cachés à avouer…

Jeanne écoutait encore. Surtout la voix de Féraud. Une gangue de douceur. Un lieu de confort et d’éclosion, frais et chaud à la fois. Quelque chose de végétal. Comme des feuilles refermées sur une fleur…

Elle fit défiler le disque en mode rapide. Elle s’arrêta sur un cas. Voix exaltée, débit précipité. L’homme parlait. S’arrêtait. Reprenait. Les mots appelaient d’autres mots. Associations. Allitérations. Oppositions. Un peu comme dans ce jeu très ancien : Marabout… Bout de ficelle… Selle de cheval…

Le patient décrivait un songe et ses circonstances. Avant de se coucher, il avait parcouru une revue intellectuelle, La Règle du jeu. Ce nom lui avait fait rêver de Jean Renoir, réalisateur d’un film qui portait le même titre. Dans son rêve, le long métrage était remplacé par La Bête humaine, autre film de Renoir, où Jean Gabin conduit une locomotive à vapeur. Images terribles, inoubliables, en noir et blanc, de la machine lancée à pleine vitesse, avec la gueule tragique de Gabin aux commandes. Cette vision s’associait, toujours dans le rêve, à l’ultime scène d’une pièce de Tchékhov — le patient ne se rappelait pas laquelle — où les protagonistes échangent leurs derniers mots alors que le sifflement d’un train retentit au fond du décor. Le songe lui avait laissé, toute la journée, une impression trouble, indélébile.

Il se souvenait maintenant d’un autre détail. Lorsqu’il était en faculté de lettres, il avait rédigé un commentaire composé dans le cadre d’une UV de théâtre sur cette scène finale de Tchékhov. En guise de conclusion, il avait rappelé qu’en psychanalyse, la présence d’un train dans un rêve symbolise la mort. Il se rappelait maintenant un autre fait. Après avoir rédigé ce devoir, à l’époque, il avait sombré dans la dépression. Il n’était plus allé à l’université pendant deux années. Comme si ces quelques lignes écrites sur la pièce russe, et plus particulièrement sur l’arrivée du train au fond du décor, avaient provoqué sa chute et imposé la mort dans son esprit.

Aujourd’hui, grâce au rêve, grâce au divan, il identifiait une autre circonstance. Un événement qu’il n’avait jamais relié à tout ça. Durant cette période, sa mère, qui l’avait élevé seule, s’était remariée. Elle avait emménagé, ce printemps-là, chez son nouveau compagnon, le laissant seul, lui, dans leur appartement. Ainsi, le train — la mort — avait jailli dans les dialogues de Tchékhov et dans son commentaire composé. Mais aussi dans le réel. Le train avait emporté sa mère au loin et l’avait tué, lui, au fond de sa conscience…

Jeanne écoutait, les yeux ouverts dans l’obscurité. Elle était fascinée. Elle avait perdu la notion du temps — et même de l’espace. Elle flottait dans les ténèbres, casque sur les oreilles, en osmose avec ces voix qui la traversaient, la ravissaient, toujours guidée par celle de Féraud, douce et calme.

Soudain, elle s’agita. Regarda sa montre. Deux heures du matin. Il fallait qu’elle dorme. Qu’elle soit en forme le lendemain. Elle avait déjà gâché sa journée d’aujourd’hui au bureau…

Elle écouta rapidement les patients de la fin d’après-midi. Un dernier pour la route. Elle stoppa sur celui de 18 heures.

« Vous ne vous allongez pas ?

— Non.

— Asseyez-vous alors. Installez-vous.

— Non. Vous savez bien que je ne suis pas ici pour moi. »

Le nouvel arrivant parlait avec autorité. Il avait une voix sèche, grave, scandée par un accent espagnol. « Il y a du nouveau ? »

Le timbre de Féraud paraissait changé. Tendu. Nerveux. « Du nouveau ? Ses crises sont de plus en plus violentes.

— Que fait-il durant ces crises ?

— Je ne sais pas. Il disparaît. Mais c’est dangereux. De cela, j’en suis sûr.

— Je dois le voir.

— Impossible.

— Je ne peux rien diagnostiquer sans lui parler, dit Féraud. Je ne peux pas le soigner à travers vous.

— Cela ne servirait à rien, de toute façon. Vous ne verriez rien. Vous ne sentiriez rien.

— Laissez-moi juge. »

Féraud avait prononcé ces mots avec une autorité inédite. Il devenait presque agressif. Mais l’Espagnol n’avait pas l’air intimidé.

« Le mal est à l’intérieur de lui, vous comprenez : Caché. Invisible.

— Je passe mes journées ici à traquer des secrets enfouis. Ignorés même par ceux qui les possèdent.

— Chez mon fils, c’est différent.

— En quoi est-ce différent ?

— Je vous ai déjà expliqué. L’homme à craindre n’est pas mon fils. Mais l’autre.

— Il souffre donc d’un dédoublement de la personnalité ?

— Non. Un autre homme est à l’intérieur de lui. Un enfant, plutôt. Un enfant qui a son histoire, son évolution, ses exigences. Un enfant qui a mûri à l’intérieur de mon fils. Comme un cancer.

— Parlez-vous de l’enfant que votre propre fils a été ? » La voix espagnole capitula :

« Vous savez que je n’étais pas là à l’époque…

— Maintenant, que redoutez-vous ?

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