Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2009, ISBN: 2009, Издательство: Éditions Albin Michel, Жанр: Триллер, Ужасы и Мистика, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Forêt des Mânes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
La Forêt des Mânes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Forêt des Mânes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Elle composa le numéro. L’homme s’arrêta. Fouilla dans ses poches. Il était vêtu d’un costume de lin gris clair tout chiffonné, qui semblait matérialiser sa journée de boulot.
— Allô ?
Elle raccrocha. Elle ressentit un frémissement délicieux quand elle le vit passer, sous son nez, et emprunter la rampe du parking rue Soufïlot. Avant de disparaître, il se passa la main dans les cheveux. De longs doigts de pianiste. Ces mains-là rattrapaient le menton de fouine et l’aspect juvénile.
Jeanne tourna la clé de contact. Elle repéra les deux sorties du parc de stationnement, de part et d’autre de la rue. Par où allait-il sortir ? Quelle voiture possédait-il ? Un scooter en mauvais état se propulsa de l’autre côté de la rue, en direction du boulevard Saint-Michel. Elle eut le temps d’apercevoir le visage sous le casque. Féraud. Elle passa la première et effectua un demi-tour. Le psy stoppait déjà face au feu rouge du boulevard Saint-Michel, indiquant par son clignotant qu’il allait tourner à droite — vers la Seine. Quelques secondes plus tard, Jeanne pilait derrière le scooter, le cœur bondissant.
Vert. Féraud descendit le boulevard Saint-Michel, dépassa la fontaine de la place, prit les quais sur la gauche. Il roulait posément, comme un homme qui n’est ni pressé, ni stressé. Allait-il rejoindre une femme ? Jeanne ne cessait de nouer et de dénouer ses mains sur le volant. Ses paumes étaient moites. Elle avait coupé la radio. Cachée derrière ses lunettes noires, elle semblait sortie d’une parodie de film d’espionnage.
Sur le quai des Grands-Augustins, Féraud prit de la vitesse. Quai de Conti. Quai Malaquais. Quai Voltaire. Il plongea vers la voie express, au plus près de la Seine, et ralentit, au diapason des autres véhicules. Jeanne plaça deux voitures entre elle et le scooter. Tout allait bien. Concentrée, elle profitait même de la beauté du paysage. Les ponts qui s’enflammaient dans le crépuscule. Les bâtiments de la rive droite qui se refermaient sur leur ombre. La Seine, lourde, plissée comme une coulée de boue. Et cette grande lumière rose qui descendait sur la ville, à la manière d’un linceul. Féraud roulait toujours. Où allait-il ?
Après le pont de la Concorde, il braqua sur la gauche et fila dans le bref tunnel qui mène à la bretelle de sortie. Sur le pont des Invalides, il tourna à droite, traversa la Seine, tourna encore à droite, remontant les quais en sens inverse jusqu’au niveau du pont Alexandre-III. Jeanne songea au Show-Case, un nouveau lieu branché logé dans les contreforts du pont. Mais Féraud se parqua devant les jardins qui bordent le Grand Palais, rangea son casque dans son coffre de selle et partit à pied en direction de l’avenue Winston-Churchill.
Jeanne l’imita, se garant au pied de l’un des quadriges du Grand Palais. Un convoi de chevaux sauvages s’élançant au sommet de la verrière. Féraud marchait en direction du portail de l’édifice. Jeanne se souvint que le musée accueillait une exposition intitulée « VIENNE 1900 », consacrée aux peintres de la Sécession viennoise. Klimt. Egon Schiele. Moser. Kokoschka. Elle se fit la réflexion — plutôt absurde — que cela tombait bien : il y avait longtemps qu’elle souhaitait la voir.
Le psy montait déjà les marches. Elle pressa le pas, devinant, très haut au-dessus de sa tête, l’immense dôme de verre et d’acier qui recevait le soleil comme une loupe géante. Elle se sentait minuscule, et en même temps légère, excitée, ivre, dans ce Paris alangui par le coucher du jour.
Féraud avait disparu. Il devait posséder un passe pour ne pas faire la queue. Une longue file d’attente se déployait pour cette nocturne, de l’autre côté, vers les Champs-Elysées. Jeanne fouilla dans son sac : elle aussi avait un passe. Une carte tricolore délivrée par décret présidentiel. Cela marchait pour les perquises. Cela marcherait pour les peintres viennois.
Quelques minutes plus tard, elle pénétrait dans le lieu d’exposition. Sa première idée fut que ces toiles mordorées, rougeâtres ou brunes, étaient de grands rideaux de scène hissés en vue d’un spectacle plus large, plus riche encore, mêlant tous les arts. La Vienne du début du XX esiècle, où chaque discipline avait explosé — peinture, sculpture, architecture, mais aussi musique, avec Malher et bientôt Schônberg… Sans compter, en toile de fond, la révolution fondamentale : la psychanalyse.
A quelques mètres devant elle, Féraud contemplait chaque tableau sans se presser. Il n’avait pas de catalogue. Ne regardait pas les titres sous les œuvres. Tout cela lui paraissait familier. En sueur, Jeanne se détendit et prit le temps, elle aussi, d’admirer les toiles. Klimt régnait dans cette première salle. Comme toujours, l’originalité du peintre la sidéra. Le moindre ton. La moindre ligne. Le moindre motif. Tout clamait une rupture radicale avec ce qui s’était peint auparavant. Mais c’était une rupture en douceur. Aplats dilués rappelant les estampes japonaises. Chromatismes raffinés. Eclats d’or. Effets d’émaux, de perles, de verres colorés, de bris de bronze…
Et les femmes. Fées endormies aux longues chevelures de miel se blottissant au sein de motifs à la fois extravagants et rigoureux. La symétrie du décor — figures et arabesques alignées comme sur un tissu — auréolait chaque femme, protégeant son sommeil. D’autres fois, la toile prenait un caractère flou, aquatique. Les cheveux flottaient comme des algues rousses. Les scintillements de l’or et des perles brillaient sourdement, filtrant à travers des transparences, dansant sous les épaisseurs de résine polie. Littéralement, ces toiles baignaient les yeux, l’esprit, le cœur…
Féraud s’était arrêté, absorbé par un petit tableau de moins d’un mètre de côté. C’est le moment, se dit-elle. Elle marcha dans sa direction, prévoyant simplement de se planter à ses côtés. Ensuite, on verrait. La bouche sèche, les jambes chancelantes, elle s’approcha, se répétant mentalement quelques compliments qu’on lui avait servis récemment. La comparaison de Thomas avec l’absinthe. La réflexion de Taine à propos de sa main sur la nuque. Les paroles de Claire, sa greffière, qui la comparait à l’actrice Julianne Moore…
Elle se tenait près d’Antoine Féraud depuis au moins une minute, parfaitement immobile, face à un tableau qu’elle ne voyait pas.
Et il venait de parler.
Ce timbre qu’elle avait si souvent écouté au casque résonnait maintenant tout près de son oreille, en live…
— Par… pardon ?
— Je disais que chaque fois que je contemple ce tableau, je pense à Baudelaire. « J’ai pétri la boue et j’en ai fait de l’or… »
Jeanne faillit éclater de rire. Un homme qui cite Baudelaire d’entrée de jeu n’est pas vraiment mûr pour Meetic. Mais pourquoi pas ? Elle se concentra sur la toile de Klimt. Elle représentait une femme très pâle en robe turquoise sur un fond orange. Le portrait était coupé à la taille.
Elle s’entendit demander, presque agressive :
— Pour vous, la boue, c’est le modèle ?
— Non, fit Féraud avec douceur. La boue, c’est l’âge qui va consumer cette femme et détruire sa beauté. La monotonie du quotidien qui la rongera. La banalité qui l’envahira peu à peu. Klimt l’a arrachée à tout cela. Il a su capter son effervescence intérieure. Révéler ce moment de grâce qui jaillit entre deux battements de cœur. Il l’a rendue à son éternité… intime.
Jeanne sourit. La voix des enregistrements numériques. Plus proche. Plus réelle. A hauteur de ses espérances. Elle observa le tableau. Le psy disait vrai.
Portrait de Johanna Staude.
Les deux couleurs complémentaires sautaient d’abord au visage. Le turquoise de la robe, minéral, comme si le peintre l’avait peint avec des cristaux. Le fond rougeoyant, qui brûlait à la manière d’un fragment de lave. Plutôt qu’à Baudelaire, Jeanne songea au vers célèbre de Paul Eluard : « La terre est bleue comme une orange. »
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «La Forêt des Mânes»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Forêt des Mânes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «La Forêt des Mânes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.