Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Passé ce premier choc, on découvrait le visage. Rond et blanc comme une lune. Cette tache pâle, cernée par un col de fourrure noire, était la clé du tableau. Il ouvrait sur une vérité indicible, une poésie de conte de fées, qui se passait de commentaire pour vous toucher directement à l’estomac. Et peut-être plus bas encore : au sexe. Aux racines de l’être…

Jeanne se prit de tendresse pour cette femme. Ce visage de Pierrot lunaire. Ces cheveux noirs coupés court, qui devaient être révolutionnaires à l’époque. Ces lèvres rouges et fines. Ces sourcils épais, comme des signes de ponctuation. Tous ces détails lui rappelaient une publicité qu’elle adorait quand elle était gamine. Pour le parfum Loulou de Cacharel. Une jeune femme semblait glisser sur la mélodie la plus suave du monde : la Pavane de Gabriel Fauré…

Elle avait trouvé son alliée. Elle se sentit d’un coup plus forte, plus solide — mais toujours incapable de parler. Et le silence s’éternisait. Elle se creusait la tête pour trouver quelque chose à dire…

— C’est la cinquième fois que je visite cette exposition, reprit-il. J’y trouve une espèce… d’apaisement. Une source de détente et de sérénité. (Il se tut un instant, comme pour la laisser percevoir le bruissement de cette source.) Venez voir. Je veux vous montrer quelque chose.

Jeanne se laissa porter. Elle planait complètement. Ils passèrent dans la salle suivante. Malgré son trouble, elle réalisa que l’atmosphère venait de changer.

Les murs étaient couverts de cris et de blessures. Des corps en pleine convulsion. Des visages déformés par le désir ou l’angoisse. Mais c’était surtout la peinture même, en tant que matière, qui vous agressait. Des empâtements de brun, d’ocre, d’or, comme écorchés au couteau. Des couleurs épaisses, retournées, broyées, qui évoquaient des champs de labour. Visages étroits. Yeux exorbités. Mains tordues. Jeanne songeait à une sorte de Semana Santa de Séville. Une semaine de pénitence où les cagoules auraient été ces figures et les cierges leurs mains lumineuses.

— Egon Schiele ! s’exclama Féraud. Malgré les différences avec Klimt, il me procure aussi un soulagement. Sa violence est positive. Salvatrice. Je suis psychiatre et psychanalyste. J’ai parfois des journées… difficiles. Ces toiles du début de siècle me redonnent du courage, de l’énergie.

— Je suis désolée, parvint-elle à murmurer. Vraiment, je ne vois pas…

— Mais ces œuvres révèlent l’inconscient ! Elles démontrent la validité du monde auquel je consacre ma vie. Le rêve. Le sexe. L’angoisse… Egon Schiele retourne l’âme comme un gant. Avec lui, finis les faux-semblants, les certitudes bourgeoises, les mensonges rassurants…

Jeanne avait la tête qui tournait. Elle n’avait pas mangé de la journée. Ses émotions saturaient sa perception. Et Antoine Féraud, malgré sa voix enjôleuse et sa belle gueule, avait surtout l’air d’un fou.

— Excusez-moi, dit-il plus bas, comme pour la rassurer. Je me laisse aller… Je ne me suis même pas présenté. (Il tendit la main.) Antoine Féraud.

Elle serra mollement ses doigts, l’observant de près pour la première fois. Elle découvrit un visage intense, fiévreux, mais bizarrement éteint. Féraud ne cherchait ni à frimer, ni à se cacher. Il était là, devant elle, vulnérable, débraillé, nu…

— Jeanne Korowa.

— C’est d’origine polonaise ?

— C’est le nom du bar dans Orange mécanique.

Bon Dieu, elle disait n’importe quoi. Pourquoi parler de ce film ultra-violent ?

— Mais c’est d’origine polonaise ? insista Féraud.

— Lointaine. Je veux dire : mon père était polonais, mais il est toujours resté… lointain.

Encore une information qui plombait la conversation. Elle voulait être drôle. Elle était tragique. Mais Féraud avait une façon de la contempler, de l’envelopper, qui était déjà une attention, une sollicitude.

— Vous n’avez pas l’air dans votre assiette. Vous connaissez le syndrome de Stendhal ?

— Dario Argento, chuchota-t-elle.

— Pardon ?

Le Syndrome de Stendhal. Un film d’horreur italien. De Dario Argento.

— Je ne connais pas. Je vous parlais du syndrome psychologique. Les personnes qui souffrent d’une hypersensibilité aux tableaux. Qui s’évanouissent à la vue d’une toile.

— Le film parle de ça.

Pourquoi insistait-elle ? En flashes successifs, elle revoyait des images. Asia Argento marchant dans les rues de Rome, une perruque blonde sur la tête, prête à tuer tout le monde. Des femmes violées. Un visage arraché par une balle d’automatique…

Elle porta la main à son front et ajouta en manière d’excuse :

— Je n’ai pas mangé de la journée. Je…

Elle ne put achever sa phrase. Le bras de Féraud la soutint fermement.

— Venez. Allons prendre l’air. Je vous offre une glace.

15

L’air du dehors ne lui fut d’aucun secours. Dans le soleil couchant, les ombres des feuilles tremblaient sur le sol et elle avait l’impression que c’était sa propre perception qui se saccadait. Elle avait honte de son état. En même temps, elle se sentait secrètement heureuse d’être ainsi aidée.

Ils traversèrent l’avenue en direction du théâtre Marigny, puis achetèrent une glace italienne dans un kiosque.

— Vous voulez qu’on marche un peu ?

Elle répondit d’un signe de tête, savourant la fraîcheur de la glace, la douceur de la question. Ils avancèrent en silence vers la place de la Concorde. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas sillonné ces jardins. Les autres parcs ont toujours quelque chose d’étriqué, d’enfermé derrière leurs grilles. Les jardins des Champs-Elysées s’ouvrent au contraire à la ville, accueillent l’avenue grondante, se mélangent avec le trafic, le bruit, les gaz… On assiste à une rencontre. Une histoire d’amour entre les feuillages et le bitume, les promeneurs et les voitures, la nature et la pollution…

— Je me suis emballé, confessa Féraud. Vienne. Le début du XX esiècle… C’est ma passion. Cette période où derrière les brasseries confortables, les cafés et les strudels, tant de vérités ont jailli ! Klimt, Freud, Malher…

Elle ne pouvait pas croire qu’il remettait ça. Il était déjà lancé dans une description circonstanciée du bouillonnement intellectuel de cette époque. Jeanne n’écoutait plus. Elle profitait de sa présence, physiquement.

Ils marchaient toujours, parmi les ombres des feuillages, alors que les voitures filaient à pleine vitesse. Le soleil du crépuscule polissait chaque détail d’un vernis pourpre. Les grilles de fer, au pied des arbres, brillaient comme des cibles de feu. Jeanne n’avait pas été aussi heureuse depuis longtemps.

Féraud parlait avec passion. Elle n’écoutait toujours pas. Ce qui la touchait, c’était son enthousiasme. Son côté spontané, volubile. Et aussi sa volonté de la séduire avec ses connaissances. Place de la Concorde, il lui prit le bras.

— On tente les Tuileries ?

Elle hocha la tête. La cacophonie des voitures. La puanteur des gaz. Les fontaines de pierre et leurs éclaboussures roses. Les touristes se photographiant avec ravissement. Tout ce qui l’aurait agacée un jour ordinaire lui paraissait magique, enchanté, irréel.

— Je n’arrête pas de parler mais je ne sais rien sur vous, fit Féraud, alors qu’ils pénétraient dans les jardins des Tuileries. Que faites-vous dans la vie ?

Pas question de le faire fuir avec son boulot.

— Je suis dans la communication, improvisa-t-elle.

— C’est-à-dire ?

— L’institutionnel. Je dirige une société d’édition. Nous rédigeons des brochures, des mailings. Rien de passionnant.

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