Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Taine se passa la main sur le visage. Il tenait toujours son cartable. A ses côtés, sa greffière ne bougeait pas. Modèle statue de sel. L’autorité que représentait le binôme paraissait obsolète, dérisoire.

— On est sûr qu’il est anthropophage ? reprit le magistrat. Je veux dire : il n’a pas pu emporter les… morceaux pour un autre usage ?

— Non. Pour le premier meurtre, j’ai pu étudier les restes du repas. Les os portaient des stries particulières. Des marques de dépeçage. D’autres os étaient brisés, pour mieux en extirper la moelle. Exactement comme le faisaient nos ancêtres préhistoriques. Il y a aussi une plaie particulière au sommet du crâne. Le meurtrier fracasse la boîte crânienne pour en sucer le cerveau. Je ne suis pas spécialiste mais je crois que c’est aussi une technique des hommes de Cro-Magnon.

Jeanne reprit la parole — le seul moyen de ne pas flancher, c’était de s’accrocher à ses propres questions :

— Et le suif ?

— C’est comme ça qu’il s’éclaire : il brûle de la graisse.

— On nous a parlé de « graisse animale ». De quel animal s’agit-il ?

— Qui vous a dit ça ?

Le capitaine de la brigade territoriale sortit du rang :

— C’est ce que m’ont dit les techniciens de la police scientifique.

— Ils se sont gourés. D’après les analyses de la première scène de crime, il s’agit de graisse humaine. Le meurtrier se sert sur place. Il découpe des parties de l’aine ou du ventre et les utilise comme des lanternes à combustion lente.

— S’il a déjà fait un feu pour son… festin, fit Jeanne, pourquoi a-t-il besoin de lanternes ?

— Pour mener son travail d’écriture.

Langleber attrapa un projecteur et le tourna vers l’un des murs. La paroi était couverte de hiéroglyphes. Des traits verticaux qui se compliquaient à chaque ligne. Des arbres en série, dont les branches ne dessinaient jamais les mêmes motifs. On pouvait aussi y reconnaître des hommes stylisés. Ou les signes d’un alphabet primitif.

Se reculant, Jeanne fut frappée par une dernière ressemblance, liée aux activités du laboratoire Pavois lui-même. Ces traits tordus pouvaient aussi représenter des paires de chromosomes, tels qu’ils apparaissent sur les caryotypes.

— L’IJ vous parlera de ces trucs, commenta Langleber. D’après ce que je sais, ils sont peints avec un sacré mélange. Sang, salive, excréments. Et de l’ocre. Que du bio, en somme.

L’ocre : Taine en avait déjà parlé au restaurant, la première fois. Jeanne demanda des détails à propos de ce matériau. Langleber balaya la question d’un geste — « On attend des résultats plus poussés » —, puis conclut :

— On n’est pas près de piger ce que tout ça veut dire. J’ajouterais même que c’est fait pour. C’est le pharmakon, selon René Girard.

— Ne commence pas avec tes conneries, fit Taine avec humeur. Le légiste sourit. Son visage large et puissant aux yeux clairs dégageait une intensité particulière.

— « L’opération sacrificielle suppose une certaine méconnaissance. Les fidèles ne savent pas et ne doivent pas savoir le rôle joué par la violence… »

Taine ouvrit la bouche pour gueuler mais Jeanne lui posa la main sur le bras. Langleber reculait déjà, les mains dans les poches. Avec son polo, son jean délavé, ses mocassins, il semblait prêt à remonter sur son voilier.

— Salut, mes canards. Vous aurez mon rapport pour la première victime aujourd’hui. J’essaierai d’aller plus vite pour la seconde.

Langleber s’inclina et se dirigea vers les marches. Taine cracha :

— Quel connard…

— René Girard est un anthropologue, expliqua Jeanne. Il a écrit un bouquin très connu, La Violence et le Sacré.

— Vraiment ? ricana Taine.

Puis il monta la voix en désignant le corps à la cantonade :

— On peut emballer ça, oui ou merde ? Des hommes s’agitèrent. Jeanne continuait :

— Le bouquin explique comment les sociétés primitives régulaient la violence du clan par le sacrifice. Une soupape qui permettait à l’agressivité de s’échapper, aux tensions de se soulager. Le jaillissement du sang calmait les esprits.

— Et le « pharma-machin », c’est quoi ?

On glissait le corps dans une housse plastique.

— Le pharmakon désigne en grec une substance qui est à la fois le poison et son remède. Selon Girard, la violence jouait ce rôle parmi les peuples anciens. Soigner la violence par la violence… Qui sait ? Peut-être que le tueur veut sauver notre société du chaos.

— Conneries. Un dingue se prend pour un cannibale et on n’a pas la queue d’un indice. Voilà le topo.

— Salut. Je peux vous montrer quelque chose ?

L’homme qui venait d’apparaître était vêtu d’une combinaison blanche. Il abaissa sa capuche, produisant un froissement de papier. Ali Messaoud, responsable de l’Identité judiciaire. D’un geste, chacun se salua : tout le monde se connaissait.

Messaoud les guida vers l’emplacement du corps, marqué maintenant par des bandes adhésives.

— Regardez là.

Des traces noires s’égrenaient autour de la silhouette. Jeanne les avait repérées, pensant qu’il s’agissait d’éclaboussures sanglantes. A y regarder de plus près, c’étaient des fragments d’empreintes. Des formes courbes, tronquées, mystérieuses.

— Des empreintes de pieds, confirma Messaoud. De pieds nus, je précise. A mon avis, le cinglé se fout à poil et tourne autour de sa victime.

Taine avait déjà précisé ce détail. Jeanne imaginait maintenant un homme nu, arc-bouté au-dessus de sa victime avant de la dévorer. Un prédateur.

— Il n’y a pas que des empreintes de pieds. Il y a aussi les mains. Le tueur marche à quatre pattes. Vraiment flippant.

— Ces empreintes ont l’air plutôt fines, remarqua Jeanne. Elles pourraient appartenir à une femme ?

— Non. Je ne pense pas. Mais l’analyse ADN nous donnera une réponse claire. Ses doigts sont repliés. Il s’appuie sur le sol les poings fermés. J’ai remarqué aussi un autre truc. Si on compare l’axe des paumes avec celui des pieds, on constate qu’il se déplace en tournant les mains vers l’intérieur.

— Il souffre d’un handicap physique ? demanda Taine.

— Peut-être. Ou bien il imite certains singes. Les paris sont ouverts.

Jeanne poursuivit son idée :

— D’après les pieds et les mains, tu peux déduire sa corpulence ?

— Plus ou moins. Le gars chausse du 40 mais il a des petites mains. Il doit être plutôt balèze vu ses prouesses sur le corps. En même temps, la profondeur des empreintes trahit un poids léger.

Taine désigna les inscriptions sinistres qui se détachaient sur les murs.

— Et ça ? demanda-t-il à Reischenbach. Tu les as données à étudier ?

— A plusieurs spécialistes, fit Messaoud. Anthropologue. Archéologue. Cryptologue. Pour l’instant, on n’a pas de retour.

Le capitaine de la brigade territoriale s’approcha, tapotant sa montre, et s’adressa une fois encore à Taine :

— Peut-on remonter, monsieur le juge ? Le directeur du laboratoire nous attend dans son bureau.

11

— Messieurs-dames, que puis-je taire pour vous ?

Jeanne et Taine se regardèrent. Dans le contexte, la question paraissait plutôt incongrue. Bernard Pavois était un colosse à l’immobilité de marbre. Assis derrière son bureau, il devait mesurer un mètre quatre-vingt-dix et peser dans les cent vingt kilos. Ses épaules faisaient bloc contre la baie vitrée. La cinquantaine épanouie, un visage carré, une chevelure ondulée serré, jadis blonde, aujourd’hui grise, et des lunettes d’écaillé. Les traits étaient placides mais les veux dorés derrière les verres évoquaient des glaçons au fond d’un whisky. Une gueule on the rocks.

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