Jean-Christophe Grangé - La Ligne noire

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Il existe, quelque part en Asie du Sud-Est, entre le tropique du Cancer et la ligne de l'Equateur, une autre ligne. Une ligne noire jalonnée de corps et d'effroi…
Jean-Christophe Grangé, 42 ans, est l’auteur de thrillers devenus mythiques
(1994),
(1998),
(2000) et
(2003), best-sellers internationaux traduits dans une trentaine de pays notamment aux Etats-Unis où
sort chez Harper Collins à ’l'automne 2004. Biographie de l'auteur

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Machinalement, elle feuilleta son book, financé par l’agence Alice, qui la soutenait dans sa croisade. Pas terribles, les photos… À moins que cela ne soit le sujet lui-même ? Cette fille au teint mat et aux boucles brunes, qui s’efforçait d’avoir l’air naturel sur le papier brillant. Pourtant, Khadidja aimait son apparence. Elle portait sa peau hâlée comme une grande pièce d’étoffe, moirée et soyeuse, dans laquelle elle se drapait en rêvant du désert. Elle aimait ce visage tout en angles, étrange, qui lui avait valu de passer pour un laideron durant son enfance et dont la beauté avait émergé, à l’adolescence, comme une île volcanique sur une mer terne. Mais surtout, elle aimait son regard, légèrement asymétrique, pupilles noires cernées d’or, enfouies sous des sourcils trop épais. Parfois, le matin, lorsqu’elle s’observait dans la glace, elle était saisie par une évidence : comment Paris avait-il pu se passer d’elle jusqu’ici ?

Elle ressentait aujourd’hui un malaise. L’angoisse du casting ? Non. C’était au moins son trentième, et elle était blindée. La gêne face aux autres filles ? Non plus. Elle était habituée à la compagnie de ces pestes magnifiques, qui vous pesaient au premier regard. Il y avait autre chose. Un détail subliminal, qui la remuait au fond d’elle-même. Elle passa en revue les candidates et repéra une blonde aux cheveux plats, à la beauté irréelle — une sorte d’ange anémique.

Khadidja songea à ces personnages de science-fiction, livides, qui cherchent une nouvelle planète parce que la leur est en perte d’énergie. Sous la courbe éthérée des sourcils, elle remarqua une étoile bleue : la pupille. Un signe de cobalt, qui évoquait une écorchure, une blessure de ciel.

Elle sentit sa nausée s’approfondir. C’était cette blonde qui la troublait. Elle repéra les signes d’alerte sous le maquillage : les cernes violacés, le nez humide, les paupières basses. « Dopée », se dit Khadidja. Une toxico, à quelques centimètres d’elle, qui l’observait sans la voir, entre deux tics de lèvres.

Khadidja tourna la tête et chercha à se concentrer de nouveau sur son livre mais il était trop tard. Les souvenirs affluaient déjà.

La Banane de Gennevilliers.

Le F3 traversé par les cris.

Les appels affolés à SOS Médecins.

Et ses parents.

Leur longue histoire empoisonnée avec l’héroïne.

La drogue avait été son berceau.

Le lit de ses origines.

Elle n’aurait su dire précisément quand et comment elle en avait pris conscience. C’était une vérité, une maladie, qui s’était peu à peu révélée à elle. À cinq ans, elle avait dû s’habituer aux repas irréguliers, aux attentes interminables, dans le préau de l’école. Elle avait dû s’adapter à l’horloge mystérieuse qui semblait régir leur vie familiale. Une horloge aux aiguilles molles, qui instaurait un temps, une succession sans aucune logique. Ses parents dînaient à deux heures du matin. Ils disparaissaient plusieurs jours, rentraient pour dormir vingt-quatre heures.

Mais surtout, elle avait dû apprivoiser la peur. La menace permanente des crises, des colères, des coups. Une violence impossible à prévoir, qui tombait sans explication. Avec toujours cette conviction confuse que la source du mal était ailleurs. Khadidja, en grandissant, finit par comprendre : la cause de tous ces chagrins, c’était la « maladie » de papa et de maman. Cette affection qui les obligeait à se faire des piqûres, à sortir la nuit en urgence — et à rester parfois à l’hôpital plusieurs semaines.

Khadidja avait neuf ans. Son regard sur ses parents se modifia. Elle oublia ses craintes, ses rancœurs, ses colères silencieuses, pour éprouver une sollicitude universelle. Les tannées, les insultes, ce n’était pas juste, surtout à l’égard de son petit frère, quatre ans, et de ses deux sœurs, six et sept ans, mais ce n’était la faute de personne. Ses parents étaient prisonniers ; ils étaient infectés — et ils n’étaient pas, en vérité, de vrais « grands ».

Khadidja avait pris les choses en main. En tant que fille aînée, elle devint, pour le foyer, la source ; de régularité qu’elle n’avait jamais connue elle-même. Ce fut elle qui, désormais, allait chercher son frère et ses sœurs à l’école, qui leur préparait à dîner, qui les aidait à faire leurs devoirs et leur lisait une histoire avant qu’ils s’endorment. Elle qui signait les livrets scolaires, remplissait les dossiers sociaux, gérait tout ce qu’il y avait à lire ou à écrire à la maison. Bientôt ce fut elle, à dix ans, qui alla chercher, à l’autre bout de Gennevilliers, les doses de ses parents, comme d’autres enfants descendent acheter une baguette.

Elle devint une experte. Surtout pour la préparation des shoots. Dissoudre l’héroïne dans de l’eau. Chauffer le mélange pour le purifier. Ajouter une goutte de citron ou de vinaigre pour mieux diluer la drogue. Transférer le tout dans la seringue en le filtrant à travers un morceau de coton afin qu’aucune poussière ne s’y introduise. D’autres enfants apprennent la recette du quatre-quarts, elle, c’était plutôt l’héroïne. Ou le crack, selon les périodes.

Elle se voyait comme une infirmière. Elle était obsédée par l’aseptie. Elle ne cessait d’astiquer la salle de bains, la cuisine, les toilettes — tous les points d’eau. Elle désinfectait chaque parcelle à l’alcool, se débrouillait pour obtenir plusieurs seringues d’avance, à la pharmacie. Elle savait aussi où piquer ses parents. Depuis longtemps, les veines de leurs bras étaient trop dures pour supporter l’aiguille. Cicatrices, croûtes, abcès : il fallait trouver d’autres points d’injection. Dans le pied, sous la langue, en intramusculaire.

Le jardin secret de Khadidja commençait à onze heures du soir, quand toutes les tâches familiales étaient achevées. Alors seulement, elle attaquait ses devoirs. C’était vraiment ce qu’elle préférait. Aujourd’hui encore, elle se souvenait de ses cahiers colorés, du glissement du Stypen sur les pages à carreaux bleus. La seule douceur de sa vie. L’oasis dans le cauchemar.

Les années passèrent. La situation s’aggrava. À douze ans, Khadidja avait compris que le mot « drogue » était l’exact contraire du mot « espoir ». Avec l’héroïne, on ne pouvait que descendre, dériver, dégringoler — jusqu’à la mort. Les séjours à l’hôpital se succédèrent. De plus en plus rapprochés. Par chance, jamais sa mère et son père n’étaient internés en même temps. Sinon, les quatre enfants auraient été placés dans des foyers. Lorsque l’un des parents revenait d’un séjour de sevrage, il y avait un bref répit. Mais la maladie revenait — et la folie s’aggravait.

À quatorze ans, Khadidja vivait une course contre la montre. Plus que quatre années et elle atteindrait la majorité. Chaque matin, elle priait pour que ses vieux ne crèvent pas ou ne deviennent pas fous avant cette date. Elle s’était déjà renseignée pour devenir la tutrice de son frère et de ses sœurs. Elle se tenait prête. Pas un seul jour, elle n’avait douté que tout cela finirait par une catastrophe. Mais elle imaginait une dérive progressive, une lente extinction.

Elle eut droit à une apocalypse.

Elle avait seize ans : elle venait d’entrer en première L. C’était en automne, mais elle refusait, encore aujourd’hui, de se souvenir de la date. Cette nuit-là, dans son sommeil, le cauchemar devint réel. Elle prit soudain conscience d’une odeur violente ; une odeur de feu qui l’avait toujours obsédée et qui maintenant était là, tout près d’elle. Quand elle ouvrit les yeux, elle ne vit rien. Une épaisseur noire emplissait la chambre. Sans comprendre ce qui se passait, elle murmura : « Les cendriers » et elle sut, tout de suite, que ses parents étaient perdus.

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