Jean-Christophe Grangé - La Ligne noire

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Il existe, quelque part en Asie du Sud-Est, entre le tropique du Cancer et la ligne de l'Equateur, une autre ligne. Une ligne noire jalonnée de corps et d'effroi…
Jean-Christophe Grangé, 42 ans, est l’auteur de thrillers devenus mythiques
(1994),
(1998),
(2000) et
(2003), best-sellers internationaux traduits dans une trentaine de pays notamment aux Etats-Unis où
sort chez Harper Collins à ’l'automne 2004. Biographie de l'auteur

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Cette vision lui rendit sa cohérence — la révolte permanente qui la constituait comme une ossature de titane. Elle sourit en reprenant son book. Plus que jamais, elle était décidée à leur plaire, à les séduire.

Elle triompherait d’eux sur leur propre terrain.

Bientôt, ce seraient eux qui brûleraient de désir.

Et la torche serait son corps.

12

Les jours passaient mais l’emploi du temps restait immuable. Cinq heures, réveil.

Par la lucarne, le bleu sombre de la nuit. En se hissant sur la pointe des pieds, Jacques pouvait observer les autres bâtiments. Des lumières palpitaient par les fenêtres. On percevait les premiers bruits — toux, pisse, ablutions. La rumeur s’élevait, feutrée encore, mais traversée de tintements, de grognements, de cris. La bête énorme s’éveillait.

Six heures, lumière.

Éclat anémique des ampoules de 60 watts. Blessure sourde sous les paupières. En contrepoint, les matons arpentaient les couloirs, cognaient à chaque porte, traversaient la cour. C’était l’heure de la nausée. Peu à peu, Jacques prenait conscience de chaque sensation, déjà intolérable.

Les murs, trop proches. La chaleur, étouffante. Le galop des cafards, le long de sa natte. Et les odeurs. Kanara, malgré tous ses efforts de propreté, était une pourriture en marche. Chaque pierre, chaque dalle, chaque faille était habitée par l’humidité. Même au plus fort de la saison sèche, les matériaux conservaient la mousson en mémoire.

D’autres odeurs s’ajoutaient : urine, merde, sueur… Le concert des exhalaisons organiques qui semblaient se renfrogner, s’épaissir entre ces murs. Puis, déjà, les effluves de bouffe. Lourds, gras, paresseux. Le petit déjeuner était en route. Mais avant, il fallait encore subir quelques épreuves.

Sept heures.

L’appel.

La maladie des prisons. Le rituel de l’appel — le muster , en malais — se répétait cinq fois dans la journée. Ce n’était plus une vérification, mais une conjuration ; comme si cette litanie pouvait empêcher la moindre absence, la moindre tentative d’évasion.

Bruits secs des verrous. Raclement des portes. Grondement sourd des pas. Ces sons devenaient à la longue aussi familiers, aussi intimes que les battements de son propre cœur. Rassemblement sous le grand préau. À la vue de tous ces hommes, la nausée de Jacques se renforçait. Deux mille taulards, accroupis par terre, comme des papiers chiffonnés, relégués au rang de numéros.

Sept heures trente.

Hymne national, sous le soleil.

Puis, enfin, petit déjeuner. Les prisonniers s’éparpillaient pour s’aligner de nouveau en file d’attente, le long du bâtiment de la cantine. Ensuite, la fourmilière se morcelait dans la cour — petits points concentrés sur la bouillie du matin.

Jacques profitait de ce moment pour filer aux douches. Muni de son gayong (une boîte en plastique contenant savon, dentifrice et nécessaire de rasage), portant sur l’épaule sa serviette et son tee-shirt de rechange, il disparaissait dans le bâtiment, situé à trois cents mètres du réfectoire. Reverdi possédait sa propre douche dans sa cellule, mais il aimait cet édifice à ciel ouvert, cet instant de solitude, parmi les grandes citernes d’eau. Il répondait à son propre appel. L’appel de l’eau…

Huit heures.

Les corvées commençaient.

Elles différaient selon les semaines. En cette fin février, il fallait gratter les grilles et les barreaux de la prison, avant que des ouvriers spécialisés viennent y déposer un revêtement antirouille. Visage masqué par un chiffon, les « volontaires » grattaient, râpaient, limaient, se couvrant d’éclaboussures de fer, se confondant peu à peu avec les barreaux de métal.

Neuf heures, fin de la corvée.

Ouverture des ateliers.

Éric l’avait prévenu : en préventive, Reverdi n’avait pas droit à ce travail. Il restait donc avec les vieux, les éclopés, les malades. La chaleur prenait alors son essor. À mesure que les heures défilaient, elle devenait une présence incontrôlable, une sphère sans limite. Jacques s’installait sous le préau, préservant sa solitude, évitant d’écouter les conneries des autres, qui baragouinaient dans leur dialecte. Des ragots, des rumeurs, des histoires d’amok et de kriss — ces poignards malais à lame tordue, qu’on disait assoiffés de sang.

À dix heures, il commençait le sport.

Assouplissements. Abdos. Pompes. Puis haltères : on bricolait ici les poids avec des parpaings. En général, les taulards travaillent leur corps pour sortir plus forts, plus dangereux. Dans son cas, à quoi cela rimait-il ? Question de philosophie : il voulait mourir au meilleur de sa forme. Il éprouvait aussi une jouissance au présent, à maintenir son corps en éveil. Sentir cette force qui coulait sous sa peau, comme une lumière, une huile dorée qui irradiait chaque muscle, chaque parcelle de sa chair…

Il y avait un autre avantage dans cette exhibition : elle démontrait sa vigueur physique. À mesure qu’il s’activait, il devinait les yeux qui l’observaient, à travers les fenêtres des ateliers. Même les matons jaugeaient, du coin de l’œil, sa puissance à l’œuvre.

Onze heures trente.

Nouvel appel.

Midi.

Déjeuner.

Il mangeait sans goût, sans appétit, mais il comptait toujours, très précisément, les calories. Se nourrir était ici un acte de survie. Grâce à la complicité de Jimmy, il avait pu améliorer son ordinaire : un fruit, du sucre, du lait supplémentaires pour chaque journée.

Quatorze heures.

Retour aux ateliers.

Pour lui, l’heure de la sieste. Le pire moment. Les mouches, énormes, frénétiques, se fracassaient sur son visage, claquant dans le silence, cherchant les yeux. Somnolent, relégué comme les autres au rang de larve inerte, Jacques s’allongeait sur le sol et commençait à confondre, sur l’écran blanc de la cour, mouches et hommes.

Quinze heures trente.

Nouvel appel.

Les matricules, les bras qui se lèvent, les murmures… Cela tournait à l’hypnose. Mais Jacques se réveillait alors. Il s’en voulait de s’être laissé aller. Il percevait maintenant son propre corps, qui fonctionnait, palpitait parmi tous ces zombies. Machine clandestine qui marchait en douce, sous la chaleur, la surveillance, la présence des autres. Il n’était pas mort. Et jusqu’à la dernière seconde, il déborderait de cette vitalité réglée — et incorruptible.

Seize heures.

Dîner.

À partir de seize heures trente, quartier libre.

Libre de quoi ? La cour s’animait tandis que la chaleur relâchait son étreinte. Les détenus cantinaient. On pratiquait le troc ; on négociait des faveurs avec les matons ; on se payait des babioles dans une espèce de boutique, dressée sous un auvent. Et surtout, on achetait sa dope. La prison révélait sa logique interne, fondée sur une corruption totale. Tout pouvait s’obtenir, à condition d’avoir du fric ou quelque chose à échanger. Reverdi s’était arrangé avec Jimmy pour disposer d’argent — mais il n’en abusait pas. Ses désirs ne pouvaient pas être apaisés par un transistor ou des tablettes de chocolat. Encore moins par un shoot.

Dix-huit heures.

Retour dans les cellules.

Quand la porte se refermait sur lui, Jacques s’immobilisait, incrédule. Avait-il vraiment vécu une journée ? Le pire restait à venir. Une nuit de douze heures. Enfermé entre quatre murs, sans la moindre occupation. À cet instant, il haïssait sa cellule. Plus que jamais, à cette heure, elle puait la mort et le salpêtre. Un monde souterrain, invisible, composé de vermine, d’insectes et de rats, le guettait.

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