Jean-Christophe Grangé - La Ligne noire

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Il existe, quelque part en Asie du Sud-Est, entre le tropique du Cancer et la ligne de l'Equateur, une autre ligne. Une ligne noire jalonnée de corps et d'effroi…
Jean-Christophe Grangé, 42 ans, est l’auteur de thrillers devenus mythiques
(1994),
(1998),
(2000) et
(2003), best-sellers internationaux traduits dans une trentaine de pays notamment aux Etats-Unis où
sort chez Harper Collins à ’l'automne 2004. Biographie de l'auteur

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— Et les Blancs ?

— Noyés dans la masse. Les Anglais ont réussi à se trouver une cellule ensemble. Chez les Chinois. Les Italiens aussi, parmi les Indiens.

Reverdi songea à son petit studio avec salle d’eau. Il n’avait pas encore compris dans quelle communauté il se trouvait. À moins qu’il ne soit, tout simplement, dans le carré résidentiel, regroupant les Malais et les riches Han.

— Chaque clan a sa spécialité ?

Je veux. Les Chinois et les Malais continuent de vivre selon leur rythme : les premiers vendent tout, les seconds ne foutent rien. Les Indiens s’occupent des problèmes administratifs : ils jouent aux avocats, rédigent n’importe quelle bafouille pour quelques ringgits. Les Indonésiens sont les esclaves. Tu pourrais t’en payer un par jour, rien qu’avec ta portion de frometon. Avec les Philippins, ça devient plus méchant.

— Le service d’ordre ?

— Des tueurs. Les pires de tous : ils ont rien à perdre.

Reverdi poursuivit son tour de propriétaire, scrutant, au-delà des bâtiments centraux, des grandes remises à toit de tôles. Éric suivit son regard :

— Les ateliers. Pour chaque bloc, t’en as un. Tu connais le principe : on nous occupe les mains pour nous vider la tête. Et on nous paye en boîtes de sardines. Mais ça te concerne pas : les mecs en préventive ont pas le droit de travailler.

Éric déroula son bras noueux :

— Au-delà de ces baraques, t’as un terrain de foot. Puis, plus loin, le long des marécages, des cabanes sur pilotis que certains mecs réussissent à s’contruire, en achetant le matos aux gardiens. Des résidences secondaires, si tu veux…

— Et ceux-là ?

Jacques désignait, à droite, trois édifices trapus, marqués de traces d’humidité.

— Le premier, c’est le guian. Le « manque ». C’est ici qu’on fout ceux qu’ont plus de quoi se payer leur défonce. S’ils gueulent trop, Raman les place dans le deuxième bloc : le mitard.

— Et le troisième ?

— Le troisième, c’est… c’est le…

Éric hésitait mais Jacques avait pigé.

— Le pavillon des condamnés, dit-il enfin. La potence est à l’intérieur. Y paraît que…

De nouveau, il s’arrêta. Il se plongea dans l’inspection de ses croûtes, sous ses pieds. Reverdi déglutit. Le couloir de la mort. Il s’était juré de ne pas y penser et il savait qu’à force de volonté, il y parviendrait. Son nouveau défi : vivre jusqu’à la dernière seconde en ignorant la mort.

Il leva le visage vers le soleil et sentit couler sur sa peau la lumière brûlante. Il sourit. La sensation. La vie. Il dit, en rouvrant les yeux :

— Et les chances d’évasion ?

— Zéro pour cent. On s’évade pas de Kanara.

Il songea à la phrase de bienvenue des gardiens d’Auschwitz : « Ici, il n’y a qu’une seule sortie, la cheminée. » Pour lui, ce serait la corde.

Éric enfonça le clou :

— Les murs font sept mètres de haut. Y a deux ans, des types ont réussi à les escalader en passant par le toit de la cantine. L’un s’est ouvert le ventre sur les barbelés. Un autre s’est retrouvé avec les deux genoux encastrés sous les côtes, en tombant de l’autre côté. Le dernier a été rattrapé dans les marécages, étouffé par la boue. Ils ont des chiens spéciaux ici, qui flairent les odeurs même dans la flotte. Ils les font venir des États-Unis. Des espèces de chiens mutants, adaptés au système carcéral. Mais ils ne sont jamais assez rapides : ils retrouvent que des cadavres.

Soudain, Reverdi repéra une scène bizarre. À une centaine de mètres, à gauche, dans l’angle mort d’un bâtiment, un homme au crâne rasé longeait le mur, ombre brève sur le ciment, jusqu’à rejoindre un autre détenu : un jeune garçon aux longs cheveux noirs, luisants d’huile de coco, que son short et son tee-shirt moulaient jusqu’à la raie des couilles. La créature androgyne prit l’homme par la main et ils disparurent sous une toile grise.

— Les Thaïs, commenta Éric. J’les avais oubliés. Cent ringgits la passe. Ils amassent une vraie fortune, pour se faire opérer. Je peux aussi te trouver des gonzesses. Un des gardiens les fait passer le vendredi, pendant la prière. Si tu veux, tu…

— Non. Pas de femme.

Éric parut remarquer que le torse de Reverdi était entièrement rasé.

— Les Thaïs, souffla-t-il en un rictus, c’est p’t-être ton truc.

— C’est pour la plongée.

— Quoi ?

— Ma peau rasée : c’est pour la plongée. Une meilleure adhérence de la combinaison.

Éric parut soulagé :

— Si tu veux fumer ou te shooter, j’ai des plans pour…

— Pas de drogue non plus.

— Un téléphone portable ?

— Non.

Éric se tut, perplexe. Reverdi lui accorda un os à ronger :

— Quand je voudrai quelque chose, c’est à toi que je m’adresserai.

Éric lui offrit son plus beau sourire : un clavier de piano, avec touches blanches et noires. Il se mit debout, affichant l’air réjoui du démarcheur qui vient de signer un contrat.

À ce moment, une nouvelle voix apostropha Reverdi :

— Jumpa !

Un gardien se tenait debout devant lui. Jacques se leva avec étonnement. Jumpa : il n’aurait pas cru entendre ce mot avant longtemps.

Il signifiait simplement : « visite ».

9

Dès qu’il pénétra dans le parloir, il sut qu’il se trouvait devant son ange gardien.

Un Chinois âgé d’une trentaine d’années, engoncé dans un costume de prix. Petit, très gras, il répondait aux attaques des Tropiques par une sueur brillante, qui le couvrait comme une fine pellicule de vernis. Dans sa main droite, il tenait un cartable de cuir rouge. Son bras gauche replié soutenait une cartouche de cigarettes, des tablettes de chocolat, des magazines. Aucun doute : son ange gardien.

Le maton le poussa à travers la salle. Pour l’occasion, on l’avait affublé de chaînes d’acier aux poignets et aux pieds. Il avait l’impression de jouer un rôle — celui du tueur sanguinaire — auquel il ne croyait pas. Les chaînes, le fusil à pompe du gardien, la cadence martiale des pas : tous ces détails convenus lui paraissaient faux ; du folklore, rien de plus. Si Reverdi avait soudain joué la carte de la réalité — étranglé son gardien avec ses fers, par exemple —, l’homme aurait été mort avant même d’avoir armé son fusil.

Le parloir était une longue salle étroite, surplombée de ventilateurs. Quelques tables étaient disposées, avec des sièges de part et d’autre. Le soleil y pénétrait par des lucarnes surélevées. Ses fins rayons se brisaient sur les angles comme des lasers luminescents.

Le Chinois posa les objets qui lui encombraient les mains et s’avança avec entrain :

— Je m’appelle Wong-Fat, dit-il en anglais, hésitant à tendre la main face aux chaînes. Je suis votre avocat. Appelez-moi Jimmy. J’y tiens. C’est mon prénom anglais.

— Je n’ai demandé personne.

L’avocat ouvrit les bras, en signe d’évidence :

— Commis d’office.

À cet instant, Reverdi sentit l’accablement l’écraser. À l’idée de la comédie à venir — interrogatoires, confrontations, reconstitution, puis la mascarade du procès, avec les magistrats malais, coiffés de leur perruque blanche —, il regrettait presque le lynchage manqué de Papan.

Wong-Fat désigna la table au gardien. Le maton assit de force Reverdi et relia ses chaînes de poignets et de pieds à un anneau rivé au sol. Pendant ce temps, le Chinois s’installait de l’autre côté de la table, déplaçant cartable, tablettes de chocolat et cartouche de cigarettes.

Reverdi observait son interlocuteur : un fils à papa, se dit-il, gavé aux pancakes américains et aux nouilles sautées. Ses mains dodues étaient manucurées. Sous sa veste, une chemise Ralph Lauren le serrait comme une peau de saucisson. Il empestait un parfum chic et viril, dont il avait dû vider la moitié de la bouteille sur son torse. Avec son teint jaune, il évoquait une figurine de cire odorante. Jacques finit par sourire : son avocat ressemblait à une bougie de Noël.

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