Jean-Christophe Grangé - La Ligne noire

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Il existe, quelque part en Asie du Sud-Est, entre le tropique du Cancer et la ligne de l'Equateur, une autre ligne. Une ligne noire jalonnée de corps et d'effroi…
Jean-Christophe Grangé, 42 ans, est l’auteur de thrillers devenus mythiques
(1994),
(1998),
(2000) et
(2003), best-sellers internationaux traduits dans une trentaine de pays notamment aux Etats-Unis où
sort chez Harper Collins à ’l'automne 2004. Biographie de l'auteur

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Ensuite, il avait réussi à rejoindre Kanara, où il s’était fondu dans la masse. Deux mille détenus, dont les pires criminels du pays : meurtres, viols, trafic de drogue. À quoi s’ajoutait un bloc réservé aux femmes et un autre bâtiment abritant les mineurs. Une véritable ville, composée de blocs blancs ou beiges, qui reflétaient le soleil toute la journée et finissaient par mitrailler les paupières de mouches noires, tant ils éblouissaient.

En arrivant, Reverdi avait craint le pire. Au moment de la fouille, il avait remarqué que les murs du bureau d’admission étaient tapissés de coupures de presse concernant son arrestation. Les matons allaient se faire un plaisir de briser le « fauve » occidental. Il avait beau s’appeler maintenant « 243–554 », il restait une star occidentale. Un meurtrier célèbre qui bafouait, par sa seule renommée, l’autorité carcérale.

Mais il s’était trompé : la tendance était à la tranquillité. On ne l’avait même pas placé dans le quartier de haute sécurité. Par un miracle inexplicable, on le laissait libre de ses mouvements — c’est-à-dire de cuire, durant dix heures, dans cette cour.

Il commençait à croire qu’il possédait ici un ange gardien. Surtout lorsqu’il avait découvert sa cellule. Presque un studio, de cinq mètres de côté. Des murs nus, couleur crème, un sol de ciment où était roulée une natte. Tout ce qu’il aimait : pureté et dénuement. Il y avait même, à droite, un muret tapissé de faïence grise qui délimitait une salle d’eau, avec douche et chiottes. Pas de graffitis dégueulasses, pas de trou béant dans le ciment, couvert par un carton pour contenir les odeurs, pas de traces noirâtres sur le sol, marquant le passage des prisonniers précédents. L’espace était comme neuf.

Et surtout, il était seul. Pas de grappes humaines, pas de compagnons puants, pas de voisinages de branlettes, comme il en avait connu au T-5. Pas même un codétenu, pour partager son palace. Cet isolement n’était pas une mesure de sécurité, il en était sûr, mais un véritable privilège.

Quand le maton lui avait apporté un savon et une serviette de toilette, Reverdi lui avait demandé à qui il devait tout cela. L’autre avait haussé les épaules, en signe d’ignorance.

— C’est le menu européen.

Une voix venait de s’exprimer en français, à ses côtés. Reverdi tourna la tête : un homme de petite taille, flottant dans son teeshirt, s’était matérialisé près de lui.

— Le fromage, ajouta-t-il. C’est le petit « plus » pour les Occidentaux.

Il s’accroupit à l’asiatique, sur ses talons. Jacques ouvrit la bouche pour lui assener un « casse-toi » sans appel mais il se ravisa. Dans la cour, les autres l’observaient. Visages d’écorce brûlée des Tamils, teint safran des Malais, tons de cuivre des Chinois. Depuis des années, il côtoyait ces populations. À l’idée de leur parler, d’affronter encore leur langue, leurs manies, leurs préjugés, la lassitude le submergeait. Un Français : cela le changerait.

Il lui sourit sans répondre. L’homme était minuscule. Reverdi songea à un petit singe gris ; de ceux qui vivent en groupe pour mieux se défendre en forêt. Son visage, tanné comme du cuir, était horrible. Fendu, brisé, enfoncé. On aurait dit qu’il avait été travaillé au rasoir ou au coup-de-poing américain. Cette tête en creux évoquait Chet Baker. Chanteur et trompettiste « cool », d’une beauté langoureuse lorsqu’il était jeune, il s’était peu à peu ratatiné, raviné, jusqu’à offrir une face incurvée, aux orbites profondes, écrasée vers l’intérieur. Le détenu en rajoutait encore dans la difformité : ses lèvres étaient traversées par un bec-de-lièvre, trait oblique qui semblait lui paralyser le côté gauche du visage.

— J’m’appelle Éric, dit-il en tendant la main.

Reverdi la serra en retour :

— Jacques.

— Pas besoin de t’présenter. T’es d’jà la vedette ici.

— Il y a d’autres Français ?

— Avec toi, on est que deux. Y a aussi deux Anglais, un Allemand, une poignée d’Italiens. C’est tout pour l’Europe. On est tous tombés pour trafic. La plupart ont pris perpète. Moi, j’ai été condamné à mort. Pour trente grammes d’héro. Mais ma peine a été commuée en vingt ans de sûreté. Si on est sages, on s’ra tous libérés au bout d’dix à quinze ans. Personne se plaint. Tout vaut mieux qu’la corde.

Éric s’arrêta, regrettant sans doute d’avoir évoqué la pendaison devant Jacques. Il se laissa tomber le cul par terre et se mit à se curer les ongles des pieds.

— On a d’la chance d’être français. L’ambassade nous envoie un toubib tous les mois pour vérifier notre état de santé. Impossible de nous passer à tabac. Les matons se rattrapent sur les Indonésiens ou ceux qu’ont pas d’ambassade en Malaisie. (Il ricana, concentré sur ses orteils.) Z’en prennent plein la gueule !

Reverdi observait, debout sous le préau, un groupe de gardiens, uniformes vert sombre, matraque au poing. Ils avaient l’air plus suspects que les détenus eux-mêmes.

— Parle-moi des matons.

— Jusqu’à l’année dernière, tout roulait. C’était même plutôt peinard. Kanara passe pour une prison modèle, le genre moderne. Mais depuis décembre dernier, le chef de la sécurité a changé. Un mec du nom de Raman a déboulé avec des gars à lui. L’enfer.

Jacques appuya la tête contre le mur :

— J’ai connu toutes sortes d’enfers.

— Raman est un fêlé. Corrompu jusqu’au slip, mais ça, c’est normal. L’originalité, c’est qu’il est musulman pratiquant, à la limite de l’intégrisme, et en même temps pédé. Tout ça fait pas bon ménage dans sa p’tite tête d’enfoiré. Il a parfois des crises de fureur pas possibles. Y s’défoule sur nous. Pourtant, les raclées, c’est pas le pire. Le pire, ça s’rait plutôt les moments de douceur, si tu vois c’que j’veux dire. Pour l’instant, j’y ai toujours échappé et j’préfère pas imaginer ce qui s’passe dans les douches.

Reverdi sourit, en pensant : « Comme quoi la laideur… » Il scrutait toujours les hommes en uniforme, qui l’observaient en retour. Ils lui paraissaient fébriles — d’une nervosité anormale.

— Ils se défoncent, non ?

— Seulement les gars de Raman. Coke, acides, amphètes. Quand ils sont en descente de Yaa-Baa, t’as plutôt intérêt à être hors de portée de gourdin.

Depuis une quinzaine d’années, l’Asie du Sud-Est s’était tournée vers les amphétamines. Parmi elles, le Yaa-Baa faisait figure de fléau. Petite pilule en forme de cœur, parfumée à la fraise ou au chocolat, elle détruisait les circuits neuronaux et provoquait des crises d’une violence inouïe. En Thaïlande, les unes des journaux étaient régulièrement consacrées aux meurtres provoqués par le Yaa-Baa.

— Mais on est plus au Moyen Âge, continua Éric, s’efforçant d’être rassurant. Le directeur de la taule les garde à l’œil. Y a eu des plaintes. Au premier flag, le salopard passera en conseil de discipline, avec son « commando de la bite folle ». En attendant, on compte les jours.

Jacques considérait maintenant les taulards qui se réunissaient avec leur plateau par origine ethnique. Voûtés sur leurs doigts gluants, ils se tenaient accroupis — comme s’ils étaient en train de chier en même temps qu’ils mangeaient.

— Les communautés sont regroupées par blocs ?

— A priori, non. Mais à coups de fric, les prisonniers réussissent à se rapprocher entre eux. C’est la tendance naturelle. Les autorités ferment les yeux. À la moindre merde, tout le monde est séparé à nouveau. (Il éclata de rire.) Un coup de pied dans la fourmilière…

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