Jean-Christophe Grangé - Kaïken

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Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

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— Qu’est-ce qu’elle avait en tête au juste ?

— Je ne sais pas. Elle s’était focalisée sur le Japon. Elle voulait vivre ses dernières semaines avec moi et les enfants. Elle m’a parlé des kamis…

— Elle était devenue shintoïste ?

Elle monta tout à coup la voix :

— J’en sais rien, je te dis ! À l’article de la mort, qui sait ce qui passe dans la tête des gens ? (Elle baissa à nouveau le ton.) Elle avait sans doute trouvé un réconfort dans le mysticisme oriental, la sérénité zen… Des foutaises. Le Japon est un poison.

La phrase choqua Olivier mais il comprenait ce qu’elle voulait dire. L’archipel jouait un rôle d’exutoire en Occident. Plutôt que de régler ses problèmes, on préférait rêver à un Éden asiatique, un idéal japonais, empreint de paix et de sérénité. Il en était la première victime.

— Revenons à la meurtrière, fit-il d’une voix ferme. Tu as bien dû l’apercevoir. Comment elle était habillée ?

— En noir, je te dis. Enfin, je crois. Je sais pas…

— Quel âge ?

— Tu m’emmerdes. Tout s’est passé en une seconde. J’ai vu le corps de Sandrine s’ouvrir en deux. J’avais du sang dans les yeux. Je… je me suis retournée et j’ai sauté. Je…

Sa voix dérailla pour de bon. Un sanglot, quelques larmes : l’équivalent des grandes eaux chez une Occidentale.

Passan se radoucit et s’approcha du lit :

— Il faut que tu te reposes. On verra ça demain. Mais on a tout faux depuis le début, tu comprends ? J’ai toujours cru qu’on m’en voulait, à moi. Guillard ou une autre raclure… Mais j’ai bien l’impression que tout est lié à toi, depuis toujours. Cette histoire est japonaise.

Naoko écarquilla les yeux :

— Ce n’est pas parce qu’une dingue criminelle s’habille en kimono que…

Passan sortit son Iphone et lui montra la photo prise sur la scène de crime.

— Y avait ça inscrit sur le mur. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Naoko eut un recul. Il remarqua qu’elle essayait de déglutir. Sa gorge tressautait. Sa peau n’était pas blanche mais jaunie, caillée. Elle rappelait, encore une fois, le bois usé des masques du Nô.

— Réponds, insista-t-il.

Elle se mordit la lèvre et le foudroya du regard. Comme toujours, il fut frappé par la beauté du pli mongol de ses paupières. Cette ligne biseautée qui produisait une impression de léger strabisme. Ce regard était un oxymore : il unissait les contraires. Une violence acérée mais aussi une douceur, une tendresse, nées de cette infime divergence des pupilles qui atténuait tout, vous murmurait aux yeux, vous caressait le cœur…

Naoko chuchota :

— « C’est à moi »…

— « C’est à moi » quoi ? répéta-t-il.

— Il n’y a ni masculin ni féminin dans ce genre de phrases en japonais. Ça peut vouloir dire aussi : « Ils ou elles sont à moi »…

— Ce sont des caractères kanji ou hiragana ?

— Il y a les deux.

— Il n’y a pas les autres ?

— Les katakana ? Non. La phrase ne comporte aucun signe lié à l’étranger.

Les Japonais avaient créé un troisième alphabet pour exprimer les sons et les noms venus de l’extérieur, ce qui en disait long sur l’état d’esprit du pays.

— La tournure est respectueuse, neutre, brutale ?

— Brutale.

Tu m’étonnes .

— Regarde bien cette phrase : il n’y a pas un détail qui puisse nous renseigner, d’une quelconque façon, sur son auteur ?

— Non.

Passan s’emporta, brandissant son mobile d’un air menaçant :

— De quoi parle-t-elle, nom de Dieu ?

Naoko baissa les paupières, cillant très rapidement.

— Je sais pas, fit-elle d’une voix de plus en plus terne. Peut-être des kimonos. Ils avaient l’air somptueux. Sandrine les a peut-être volés et…

— Tu te fous de ma gueule ?

Naoko le fixa sans répondre. Ses yeux ne traduisaient plus rien. Ni crainte ni colère. Il songea à la soi-disant impassibilité des Asiatiques. Puis à sa propre connerie. Dix ans de vie commune pour aboutir à ce cliché. Il n’avait rien appris. Il n’apprendrait jamais rien.

— « C’est à moi », répéta-t-il comme s’il mâchait de l’écorce. Qu’est-ce que ça peut vouloir dire ? Ça ne peut pas être lié à ton passé ? À tes parents ? À tes amis là-bas ?

— T’es malade ou quoi ?

— Il y a forcément une clé. Tu dois chercher. Pour l’instant, je ne vois que cet angle.

— Tu délires. On parle de quelqu’un qui a tué notre chien, qui a assassiné Sandrine. Quelqu’un d’assez fou pour utiliser un sabre traditionnel en plein Paris. Je suis désolée, je n’ai pas ça dans mes souvenirs.

Il acquiesça malgré lui : cette hypothèse ne tenait pas debout. Une nouvelle fois, il joua la douceur et s’assit au bord du lit. Il se risqua à prendre sa main. Naoko la lui abandonna sans résistance. Mauvais signe

— Je rentre à Tokyo, fit-elle d’un ton sans appel.

— Bonne idée. Tu vas te reposer, tu…

— Non. Je retourne y vivre. Terminé les conneries.

Passan comprit qu’inconsciemment, il avait toujours redouté cette nouvelle.

— Et… les enfants ? balbutia-t-il.

— On en discutera. A priori, ils viennent avec moi.

Il eut envie de répondre en flic obtus : « Pour l’instant, tu ne dois pas sortir du territoire. Tu es notre principal témoin dans une affaire de meurtre. » Ou encore en mari borné : « Ce sont nos avocats qui vont régler ça. » Mais il souffla d’un ton réconfortant :

— Repose-toi. On en reparle demain.

— Où vous allez dormir ?

Il fut pris au dépourvu. Il n’y avait pas encore pensé.

— À l’hôtel, répondit-il machinalement. T’en fais pas.

Il devait se concentrer pour lui répondre posément et conserver une certaine logique dans ses idées. Une pression obscure écrasait son cerveau. Tokyo. Les enfants. La peur originelle…

D’abord résoudre cette affaire. Ensuite l’empêcher de partir.

Un cauchemar après l’autre…

— Je te laisse, conclut-il dans un murmure. T’es crevée.

Il se leva et lui reprit la main pour l’embrasser. Quand il se pencha, il eut l’impression que le couperet de la guillotine s’abattait sur sa nuque.

68

— Commandant Passan ?

Une jeune femme, en chasuble et pantalon vert pâle, s’avançait vers lui. Elle avait à peine meilleure mine que sa blouse. Visage en pointe, surplombé par deux yeux proéminents. Ses mèches blondes tire-bouchonnaient sur son front comme des racines arrachées de terre.

— Brigitte Devèze. Je suis l’urgentiste qui a soigné votre femme.

Passan lui serra la main et mentit :

— Je vous cherchais, justement.

— Ne vous en faites pas, prévint-elle aussitôt. Sa blessure est sans gravité.

— Et sa chute ?

— La tôle de la voiture l’a amortie. Elle a eu beaucoup de chance.

Il la remercia d’un sourire et regarda sa montre : 18 h 30. La séance de cinéma devait être terminée. Appeler Fifi. Dénicher un hôtel. Retrouver un semblant de vie normale.

— Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? s’enquit l’interne, tout en observant d’un air préoccupé son visage brûlé. Sa blessure paraît avoir été faite par une lame, ou quelque chose de ce genre. J’ai posé la question à votre épouse mais ce n’était pas très clair.

Il faillit encore une fois répondre en flic — « Les questions, c’est moi » — mais il sourit à nouveau, prenant un chemin de traverse.

— L’enquête est en cours : je n’en sais pas plus que vous. (Nouveau coup d’œil à sa montre.) Je suis désolé, mes enfants m’attendent.

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