Jean-Christophe Grangé - Kaïken

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Kaïken: краткое содержание, описание и аннотация

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Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

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— Il s’est cassé avec le fric ?

— Il est mort.

Passan ouvrit la porte et sortit. Fifi lui emboîta le pas. Shinji et Hiroki, aux manettes du jeu vidéo, riaient sous l’œil amusé de Lestrade et Jaffré. Olivier attrapa deux pyjamas et des affaires de toilette dans le sac de voyage, emmena les enfants dans la salle de bains et, malgré leurs protestations, les déshabilla. Des gestes routiniers, pour se raccrocher toujours à la même illusion — celle d’une soirée ordinaire.

Ensuite, il téléphona à Naoko. Voix neutre, indéchiffrable. Les garçons voulurent lui parler. Ils décrivirent la suite de l’hôtel, énumérèrent les sucreries du minibar puis retournèrent à leur jeu.

— Pour le dîner, fit Passan à son adjoint, appelez le room-service.

— Qu’est-ce que tu vas foutre encore ?

— Juste un truc à boucler.

Le punk se posta devant lui, mi-inquiet, mi-agressif :

— La dernière fois que tu m’as dit ça, tu t’es transformé en banane flambée. Où tu vas ?

Passan s’efforça de sourire. La crème et les médocs faisaient enfin leur effet. Et peut-être aussi la pilule magique.

— Je retourne chez moi.

— Pour quoi faire ?

— Mes adieux.

Il prit une douche, se changea, embrassa ses deux lutins. Les menus étaient arrivés : hamburgers maousses et frites à gogo. Les principes d’éducation de Naoko étaient loin mais après tout, malgré le chaos général, on était samedi soir.

Il franchit le seuil en saluant ses hommes et en promettant de revenir dans la nuit. Fifi lui rappela son rendez-vous du lendemain matin avec le juge. Se dirigeant vers les ascenseurs, Passan se dit que le seul fantôme de l’histoire, c’était lui.

71

Le portail de la villa était barré par une croix de Rubalise. Il l’arracha et actionna sa télécommande. Sa décision était prise. Ils allaient vendre la maison. Ils solderaient leur crédit et placeraient le reste au nom des enfants. Un placement sécuritaire qui évoluerait, au fil des années, avec le cours de l’euro. Sécuritaire . Aujourd’hui, seules les banques pouvaient lui offrir ce mot sur un plateau. C’est dire où il en était rendu…

Il traversa la pelouse, sans un regard pour son jardin. Les projecteurs au pied des arbres s’allumèrent. Les rubans plastifiés reliaient les piliers comme une cordée d’alpinistes. Il passa dessous, enfila des gants de latex et tourna la clé. Comme un voleur .

À l’intérieur, il alluma chaque pièce. Il ne voulait pas se laisser contaminer par les ténèbres. Il se livra à un tour du propriétaire, souleva distraitement quelques coussins, des angles de tapis. Il ne cherchait pas. Les gars de Zacchary l’avaient déjà fait et n’avaient rien trouvé. Il reprenait simplement contact, pour la dernière fois, avec ces objets, ces murs, cette maison.

À l’étage, il s’arrêta devant la chambre des enfants. Du seuil, il observa la tache noire entre les deux lits. Il ne tremblait pas, ne bougeait pas. Rien de plus compact qu’un fragment de banquise, au cœur de la nuit. Il songea à Diego qui ne s’était jamais méfié de l’intruse, n’avait jamais aboyé. Pourquoi ? Parce qu’elle était japonaise ? Le pauvre chien n’était pas difficile à berner…

Il pénétra dans la chambre de Naoko, sans allumer. Il était déjà venu dans la journée y prendre quelques affaires. Cette fois, il détailla chaque élément. Les armoires de bois verni, le futon, la couette rouge, la table de chevet : tout était en place. Sans réfléchir, il s’assit au bord du lit face à la baie vitrée.

Il sentit un objet dur lui rentrer dans l’aine. Il fouilla la poche de sa veste et en sortit le kaïken . Il ouvrit le sac à scellés et observa l’arme à la clarté des luminaires du jardin. Le fourreau de bois noir, courbe, élancé, en arrêt, comme on dit d’un chien de chasse. Le manche en ivoire, éclatant, presque phosphorescent. Il songea à ce poème où José Maria de Heredia compare un samouraï dans son armure à un « crustacé noir ». Il avait lui aussi le sentiment de tenir un animal à carapace dure et à l’intelligence aiguë.

Ses fantasmes nippons lui parurent une nouvelle fois dérisoires. Les épouses de samouraïs qui se tranchaient la gorge. Les courtisanes qui se coupaient le petit doigt en signe d’engagement auprès de leur amant. Les femmes mariées qui se brûlaient les dents à l’acide tannique pour obtenir une bouche absolument noire et renforcer ainsi la blancheur de leur peau. Il avait rêvé ces morts, ces mutilations, ces sacrifices.

Aujourd’hui, la violence était là — et il n’y comprenait rien. Un bref instant, il eut envie de foutre le kaïken à la poubelle. Mais il se ravisa et le replaça dans le tiroir de la table de nuit.

Un cadeau est un cadeau .

Il se leva et gagna le sous-sol. Autant aller bosser dans son repaire. Il avait quitté le gouffre Guillard et rejoignait maintenant un nouvel abîme. Beaucoup plus menaçant, parce qu’insondable.

« C’EST À MOI. »

Qu’avait voulu dire la meurtrière ? Naoko avait-elle volé un objet précieux, des informations ? Cette sentence était-elle liée à sa famille ? À un ex ? Ça ne collait pas. Elle avait quitté le Japon très jeune et n’y retournait que de manière épisodique, pour des visites familiales. Elle s’était toujours comportée comme une exilée qui ne regrette rien et qui a coupé les ponts avec son pays. L’idée lui vint tout à coup que, justement, elle avait peut-être fui quelque chose…

Il alluma la lampe, s’installa derrière son bureau de fortune et réfléchit encore. Il restait une autre possibilité : ses propres traces au Japon. Une vengeance liée à une arrestation effectuée là-bas…

Il ne voyait pas. Il avait collaboré à des affaires mineures, poursuivant des escrocs en fuite, des financiers planqués, des maris en rupture de pension alimentaire, des trafiquants d’estampes ou de matériel technologique. Il n’avait noué aucune amitié, fréquenté aucun Japonais, évitant aussi les autres étrangers qui lui semblaient manger dans sa gamelle. Le Japon était son paradis personnel : il aurait voulu être le seul sur le coup.

Restaient les femmes. Là non plus, rien de marquant. Elles nourrissaient ses songes, ses fantasmes, sans qu’il ait jamais eu la moindre aventure. Chaque soir, il regardait avec fascination des pornos japonais, où les femmes étaient des victimes et les hommes des bourreaux. Le jour, il tombait amoureux au moins une fois par heure, au gré des passantes. Il avait pratiqué l’amour à sa façon, virtuellement, en respectant toujours ses propres marques : la putain et la madone…

23 heures. Il se secoua de ses rêveries. Il était temps de composer une oraison funèbre pour Sandrine.

Sa conviction : malgré ses kimonos et ses obis, son amie n’avait rien à voir avec la série de crimes. Elle était une victime collatérale du carnage — ce qui signifiait que c’était Naoko qui était visée au Pré-Saint-Gervais. Il devait tout de même, par acquit de conscience, enquêter sur la morte. Il pouvait commencer en fouillant ses e-mails, son site Facebook… mais il n’était pas friand de ce genre de recherches. Il préférait bosser à l’ancienne.

Il attrapa son téléphone fixe et chercha dans son agenda. Du vivant de Sandrine, il ne pensait jamais à elle. Elle appartenait à un passé qu’il avait renié. Son retour du Japon. La période Louis-Blanc. Sa dépression. La vie sans Naoko…

— Allô ?

Il avait composé le numéro de Nathalie Dumas, épouse Bouassou, la jeune sœur de Sandrine, qu’il avait croisée quelques fois. Après les condoléances d’usage, il l’interrogea sur la maladie de son aînée. Nathalie paraissait abasourdie. Tous s’attendaient à sa disparition, mais pas à coups de sabre. Elle retraça la progression foudroyante du cancer. En février, des examens avaient mis en évidence une tumeur au sein gauche. Des analyses plus poussées avaient révélé des métastases au foie, à l’utérus. Il était déjà trop tard pour opérer. Une première chimiothérapie lui avait offert une brève rémission. Avant une rechute. Deuxième chimio au mois de mai. Le verdict était tombé mi-juin : plus rien à faire.

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