Jean-Christophe Grangé - Kaïken

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Quand le Soleil Levant devient un Soleil noir,
Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.

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Par politesse, et histoire de ménager une pause, il demanda quand et où se dérouleraient les obsèques. Mardi prochain, au cimetière de Pantin. Plutôt maladroitement, il enchaîna sur sa vie privée. Nathalie répondit évasivement. Elle ne connaissait aucun amant à sa sœur qui menait une vie rangée, morne et discrète. Une vieille fille . Le mot n’était pas prononcé mais il sourdait sous chaque détail. Passan aurait voulu risquer une question plus intime, sur sa sexualité véritable, mais il n’en eut pas le courage.

Il essaya un autre angle d’attaque : la passion de Sandrine pour le Japon. La sœur n’en avait jamais entendu parler. Encore moins de kimonos coûteux, ni de perruques de nylon. Il remercia son interlocutrice et promit de venir aux funérailles. Mais il savait qu’il n’irait pas : il détestait les enterrements.

Un samedi soir, à minuit, les possibilités d’enquête sont plutôt limitées. Il appela pourtant Jean-Pierre Jost, alias Facturator, l’expert de la Brigade financière qui avait décroché le scoop à propos de la holding de Guillard. L’homme, qui regardait la télé en famille, le reçut avec mauvaise humeur : Calvini l’avait identifié et sérieusement engueulé pour avoir divulgué des infos privées sans la moindre saisie.

Passan résuma la fin de l’histoire, parla de ses brûlures. Jost se calma. Olivier en profita pour lui demander une ultime faveur.

— C’est une question de vie ou de mort, conclut-il.

— Pour qui ?

— Moi. Ma femme. Mes enfants. T’as le choix.

L’homme se racla la gorge puis nota les coordonnées exactes de Sandrine Dumas.

— Je te rappelle.

Passan se prépara un café corsé. Il sentait la maison vide au-dessus de sa tête. Malgré la débauche d’éclairage, elle lui paraissait sinistre. Une friche de béton. Le sanctuaire d’une ère révolue. Il n’éprouvait aucune nostalgie. Il devait simplement se battre pour qu’il y ait un deuxième acte, ailleurs .

Il s’installait de nouveau derrière ses tréteaux, cafetière et chope en main, quand son mobile sonna. Facturator déjà. Pour un spécialiste de ce niveau, consulter les comptes d’une Sandrine Dumas n’était pas une grande prouesse. Les résultats étaient à la hauteur de l’exploit. Ils déroulaient la morne vie d’une quadragénaire qui végétait entre son lycée et son F3. Seule saillie : l’obtention d’un crédit bancaire de vingt mille euros à la fin du mois d’avril. Pour un tel prêt, pas besoin de passer un examen médical. Après moi le déluge .

L’autre fait marquant, directement lié au premier, était l’achat de plusieurs kimonos en soie peinte dans une boutique de l’île de la Cité. Il y en avait pour quatorze mille euros, à quoi s’ajoutait l’acquisition d’obis pour près de trois mille euros. Avant le grand départ, Sandrine s’était fait plaisir…

Passan remercia Jost et l’abandonna à son foyer. Ces nouveaux éléments n’apportaient rien : ils corroboraient simplement le témoignage de Naoko. Il se sentit triste pour sa vieille amie. Sandrine, à l’article de la mort, s’était éprise de la Japonaise. Le sentiment ne datait sans doute pas d’hier mais son agonie avait exacerbé sa passion. La moribonde avait espéré un tour de magie. Elle avait voulu mourir dans la peau de Naoko, dans l’ombre réconfortante de l’archipel et de ses esprits.

Cette évocation le ramenait, encore une fois, à son ex. Malgré tout, l’hypothèse la plus crédible était un secret de son côté. Au fond, tout était possible avec Naoko. Il énuméra, mentalement, les preuves de sa personnalité en forme de bunker, de son égoïsme blindé. Ses accouchements au Japon. La gestion jalouse de son fric — ils n’avaient jamais fait compte commun. Sa manie de parler japonais aux enfants, comme pour lui voler des moments avec eux. Et maintenant son intention de rentrer à Tokyo, avec Shinji et Hiroki…

Comment avaient-ils pu partager dix années avec elle ? Dix mille kilomètres de différence, et une impasse au bout…

Sa colère se rallumait, comme une flamme dans l’obscurité. Pour l’alimenter, il passa en revue tout ce qu’il détestait chez Naoko. Son thé à toute heure de la journée. Sa manière de remplir sa tasse à ras bord. Son obsession des produits de beauté entassés sur les étagères, délimitant une espèce de territoire protégé. Son habitude de faire sans cesse des cadeaux minuscules, signes de mesquinerie plus que de générosité. Ses bains interminables. Ses gargarismes dès qu’elle rentrait à la maison. Son accent, heurté, qu’il ne pouvait parfois plus entendre. Sa manie de commencer toutes ses phrases par « non » ou son recours à la langue anglaise quand elle ne connaissait pas le mot en français. Et surtout ses yeux noirs, obliques, impénétrables, qui ne disaient rien et prenaient tout.

À la longue, Naoko était devenue une maladie, une lèpre qui rongeait son idéal, sa vision épurée du Japon. Les poings serrés, il ferma les yeux pour la voir brûler dans les flammes de sa rage.

Ce fut le contraire qui se produisit.

Il se souvint de l’accord profond qui les avait toujours unis. Passan aimait la manière dont Naoko concevait l’amour. Pas d’effusion, pas de « je t’aime » à tout bout de champ (ces mots ne sont jamais utilisés en japonais), pas de « c’est toi qui raccroches en premier » et toutes ces mièvreries qu’il n’avait jamais supportées…

Jean Cocteau avait piqué une réplique à Pierre Reverdy et l’avait placée dans les dialogues d’un film de Robert Bresson : « Il n’y a pas d’amour. Il n’y a que des preuves d’amour. » Instantanément, la phrase s’était élevée au rang de maxime universelle. Passan avait toujours perçu dans cette formule une vérité profonde : en amour, seuls les actes comptent, les mots ne coûtent rien.

Mais Naoko en usait si peu que les siens étaient devenus des actes. Quand, au cœur de la nuit, elle lui avait murmuré, une fois ou deux, pas plus, avec son accent ensorcelant : « Je t’aime », alors il avait eu l’impression de contempler l’eau au fond d’un puits, au cœur du désert, sous la voûte étoilée.

Deux mots qui avaient donné un sens à sa vie…

72

— Guillard a signé des aveux.

— Comment ça ?

— Il m’a envoyé son histoire.

Olivier considérait Ivo Calvini devant le portail de son pavillon. Ses yeux étaient toujours enfoncés et fiévreux, mais son apparence — il portait un survêtement bleu criard et des baskets aussi blanches que des bornes kilométriques — lui donnait un air surprenant, presque comique. Sa maison aussi était inattendue : un modeste pavillon en meulière, aux allures de coron, situé au cœur de Saint-Denis. Calvini, avec sa tête d’énarque et sa morgue de président du Conseil, n’était qu’un petit riverain de banlieue…

— Comment l’avez-vous reçue ? demanda le flic.

— Par la poste. Tout simplement. Une conclusion « poste mortem » en quelque sorte.

Le magistrat faisait de l’humour : ça aussi, c’était nouveau. Mais toute la situation était spéciale : l’homme le convoquait chez lui, un dimanche à 9 heures matin. Du jamais vu.

— Entrez, je vous en prie.

Il s’effaça pour le laisser pénétrer dans le jardin. Ils traversèrent un carré de gazon puis Calvini désigna une table et des chaises en fer forgé sous un grand chêne.

— Attendez-moi ici. Il ne fait pas trop froid. Je vais chercher les documents. Vous voulez un café ?

Passan acquiesça.

Il n’avait rien bu, rien avalé depuis la veille. Il s’était endormi en pleine nostalgie amoureuse. Un coma sans rêve ni sensation. Il s’était réveillé à 5 heures, sidéré par son inconséquence. Ses enfants étaient en danger. Son ex-femme était à l’hôpital, menacée elle aussi. Une meurtrière courait dans la ville, armée d’un katana. Et lui, que faisait-il ? Il dormait. Il était passé au Pullman de Montparnasse pour voir ses enfants. Il avait échangé trois mots à voix basse avec Fifi pendant que Jaffré et Lestrade ronflaient sur les canapés.

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