Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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Le silence s’étira. Elle lui tendait la main mais il ne se pressait pas pour la saisir. Il fixait un point invisible en direction de l’eau, comme s’il pouvait voir au-delà de la ceinture de joncs et de roseaux.
— On verra, finit-il par murmurer en reprenant sa marche.
Elle lui emboîta le pas. D’ultimes rayons de soleil s’échappèrent des nuages et trouvèrent leur voie parmi les massifs. D’un coup, dans la lumière filtrée, les mousses crépitèrent de minuscules bulles d’argent. Les lichens, d’ordinaire vert bleuté, virèrent au mauve. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas apprécié ce site à ce point. Pas si raté que ça, son jardin…
— Tu vas avoir des problèmes au boulot ?
— En ce moment, je ne peux pas être plus bas.
Ils étaient parvenus près de l’eau dont la surface vert sombre avait la teinte pleine et puissante d’un vitrail. Au loin, des oiseaux pépiaient, mais discrètement. Comme s’ils avaient capté l’interdiction de Passan : « On ne s’approche pas. »
— Et l’enquête ?
— L’enquête ?
Il paraissait perdu, presque amnésique.
— Le singe dans le frigo.
— J’ai mis tous les gars sur le coup. Ne t’en fais pas.
— Dans le quartier, personne n’a rien vu ?
— Rien.
— Cette nuit, il s’est passé quelque chose ?
— Non.
Naoko sentit sa colère revenir : il mentait. Du moins, il ne disait pas tout.
— Ne t’en fais pas, répéta-t-il, comme pour couper court à toute autre question. À mon avis, ce salaud ne bougera plus. Dans tous les cas, je le coincerai, je te le jure.
Naoko ne mettait pas en doute sa parole. Le meilleur des chasseurs . Mais quel chemin lui faudrait-il encore parcourir pour atteindre ce but ? Que se passerait-il d’ici la capture de la proie ? Elle frissonna et ne trouva rien à dire — ni pour l’encourager ni pour le dissuader. Le territoire de Passan était celui de l’action : les mots n’y avaient pas leur place.
La nuit était tombée. Les pierres à eau mizubashi , creusées en vasques, riaient sur leur passage. Soudain, elle aperçut au fond du terrain la palissade en bambous contre le mur mitoyen. Plus que tout le reste, ce simple détail lui rappela le jardin de ses parents, lui-même imbriqué dans d’autres jardins, d’autres constructions. Au Japon, les maisons s’encastrent comme les éléments d’un Rubik’s Cube. Elle avait grandi dans ce maillage, où le vide n’existe pas, excepté dans l’esprit de l’homme durant la méditation zazen.
Ils repartirent le long du sentier. Naoko ne disait plus rien. Le silence fondait dans sa gorge comme un glaçon. Une partie de son cerveau était attentive au moindre détail. Le rire de l’eau. L’odeur des végétaux. Les écorces rouges des pins obliques. Il ne manquait que les corneilles, dont les ailes auraient claqué derrière un mur de pisé. Elle sentait son cœur se gonfler, se remplir à la fois d’eau et de sang.
Soudain, elle demanda :
— Tu te souviens quand tu essayais d’apprendre le japonais ?
Passan s’esclaffa, sans marquer la moindre surprise. Son esprit avait suivi le même chemin.
— Et toi, quand tu essayais de prononcer les « r » ?
Elle éclata de rire à son tour.
— Il y a longtemps que j’ai abandonné.
Après un temps, elle ajouta d’une voix neutre :
— Je crois qu’on n’a pas beaucoup évolué.
Ils sortirent de l’ombre des pins et découvrirent la villa. Dans l’obscurité, elle avait la simplicité d’un dessin d’enfant. Cube blanc sur tapis vert. Elle lança un coup d’œil à Passan : une expression de tendresse se peignait sur son visage. Elle sentait qu’ils partageaient maintenant une sorte de gêne confuse. Quelque chose d’indicible, lié à tout ce qu’ils avaient vécu ensemble et dont maintenant, pour une raison inexpliquée, ils avaient presque honte. Sans doute, tout simplement, ne s’en sentaient-ils plus dignes.
— Tu veux embrasser les garçons ? demanda Passan, pour dissiper le malaise.
— Non, j’y vais. Respectons la règle.
— Bien sûr, fit-il comme s’il se souvenait à qui il avait affaire.
Elle désigna les fenêtres allumées :
— Fifi, il passe la soirée avec vous ?
— On doit bosser quand les petits seront couchés.
— Sur quoi ?
— Juste de la paperasse. Pour le boulot. (Il regarda sa montre.) Il faut que je prépare le dîner. Je te raccompagne ?
— Laisse tomber. Appelle-moi demain matin.
Elle prit le chemin du portail. Son trouble se dissipait. Elle avait l’impression de reposer le pied sur la terre ferme après un voyage instable dans un songe.
Des souvenirs amers revinrent lui cingler le cœur, malgré elle. Les dernières années, avec Passan, elle avait essayé de se raccrocher au moindre détail, au moindre geste. Un simple restaurant en tête à tête, et elle aurait de nouveau brillé pour quelques semaines. Un sourire, un regard attentionné, et cela lui aurait fait sa journée. Mais même ces petites attentions, il n’avait pas été foutu de les lui accorder. Et quand par miracle cela arrivait, c’était elle qui réagissait avec maladresse. Elle était trop avide d’amour, comme un affamé mord la main qui lui tend la nourriture.
Elle fouilla dans son sac à la recherche du bipeur. Elle ne pleurait pas. Ses larmes même appartenaient à une autre époque. Le temps où elle regrettait, où elle y croyait encore.
53
Son ultima ratio était doté d’une lunette Nightforce avec réticule lumineux. À cette distance, il n’en avait pas besoin. Le grossissement de l’optique pouvait même être gênant mais cet attirail sophistiqué le mettait en confiance. S’en servirait-il ? Passan ne se posait plus ce genre de questions. Les derniers évènements lui avaient démontré que tout projet, toute préméditation étaient inutiles.
Depuis une heure, perché dans un arbre, vêtu d’un bonnet, un tee-shirt, un jean et une veste de treillis, uniformément noirs, il observait la terrasse située à quelque cent cinquante mètres, à travers ses jumelles à vision nocturne. La faible luminosité résiduelle, amplifiée plusieurs milliers de fois, baignait le décor d’un halo vert qui lui donnait l’impression d’être en opération en Afghanistan. En réalité, il n’était entouré que de façades aveugles, de cours d’immeubles et de jardinets, à peu près aussi menaçants que des stands au Salon de l’horticulture.
Il s’était pourtant placé en position de tir, le doigt sur la détente. Encore une attitude pour se rassurer. Il avait puisé dans son arsenal personnel pour s’armer de nouveau — on lui avait confisqué son calibre. Glock 17 à la ceinture, Sig SP 2022 à la cheville, couteau Eickhorn, glissé cette fois dans son dos. Il n’avait emporté aucun téléphone, ni GPS, ni ordinateur balistique, rien de détectable par des moyens techniques modernes.
Il avait décidé de considérer Guillard comme un ennemi au sens guerrier du terme, équipé, averti, dangereux — et beaucoup plus intelligent que la moyenne.
23 h 30. Rien à signaler sur la terrasse. Calme plat à l’intérieur. La proie était pourtant là, aussi éveillée qu’un nuisible aux aguets. Il savait d’instinct que cette nuit serait le théâtre d’une opération.
Après la troublante entrevue avec Naoko, il avait directement fait dîner les enfants, sans même évoquer la leçon de piano. Il les avait couchés, les confiant à Fifi, en poste dans le salon, face aux moniteurs installés sur la table basse. Les caméras tournaient. Les micros tournaient. Les flics, dehors, tournaient…
La villa était devenue une forteresse inviolable. Du moins il l’espérait.
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