Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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C’était quand elle se réveillait que le cauchemar reprenait. Elle pensait à ses enfants. Au singe écorché dans le réfrigérateur. À la menace qui pesait sur sa maison, son foyer…
9 heures. Dans une demi-heure, sa première réunion débutait. Elle s’observa dans le miroir de la salle de bains. Son maquillage était nerveux, acéré, comme une écriture fiévreuse. Les financiers s’en contenteraient : vu les chiffres qu’elle allait leur servir, ce serait le cadet de leurs soucis.
Elle ignora l’ascenseur et dévala l’escalier de service, faisant claquer ses talons. Toute la nuit, le soupçon sur Passan était revenu en leitmotiv. Parfois, l’idée lui paraissait absurde. D’autres fois, elle se disait qu’on ne connaît jamais personne en profondeur . Elle se remémorait les signes qui démontraient que son mari, au fil des années, avait progressivement basculé dans la violence, le déséquilibre, voire la folie. Ses accès de colère. Son amour pour ses enfants, qui ne fonctionnait que par à-coups, par excès. Ses engueulades avec elle, où ses griefs s’écoulaient comme du pus — on aurait dit qu’il vidait une plaie profonde. Ses ricanements sardoniques, inexplicables, lorsqu’il regardait la télévision. Ses sorties ordurières au téléphone avec ses collègues…
Dans ces moments-là, la réalité la rattrapait : elle vivait avec un homme qui avait tué d’autres hommes. Ces mains qui portaient ses enfants, la caressaient avaient aussi brisé des os, appuyé sur la détente, frayé avec la mort et le vice…
Même sa passion pour le Japon avait viré à l’obsession mortifère. Il ne parlait que de seppuku, de règles d’honneur qui légitimaient la destruction, le suicide. Toutes ces conneries qu’elle avait fuies à toutes jambes — notamment parce qu’elles lui rappelaient son père.
Mais tout cela suffisait-il pour faire de lui un cinglé déterminé à la terrifier ? Non. D’ailleurs, elle était sûre que cette affaire avait à voir avec une de ses enquêtes. Qu’il connaissait le vrai coupable. Une sombre histoire de vengeance, quelque chose de ce genre, dont il refusait de parler.
La circulation était fluide sur l’avenue Charles-de-Gaulle. Elle se faufila jusqu’au boulevard circulaire. Un autre problème se greffait à cette sinistre matinée. La veille, en fin d’après-midi, elle avait vu son avocat, un dénommé Michel Rhim. Elle lui avait raconté l’épisode du singe écorché. Pire encore : elle s’était laissée aller à évoquer ses soupçons au sujet d’Olivier. Rhim avait exulté. Il avait parlé d’expertise psychiatrique, d’enquête sociale… Il avait promis une victoire totale : garde exclusive des enfants, prestation compensatoire, pension alimentaire… Naoko lui avait expliqué qu’elle ne voulait rien de tout ça mais l’autre était lancé. Elle lui avait fait jurer de ne prendre aucune initiative sans la prévenir.
Dans le parking, elle coupa le moteur et croisa les bras sur le volant. La journée commençait à peine et elle était déjà épuisée. Son activité dans cette tour colossale… L’angoisse liée à l’intrus dans la villa… Le combat avec Passan… Tout cela lui paraissait insurmontable. Elle se redressa et fut traversée par une révélation.
Rentrer à Tokyo. Définitivement .
En douze ans, c’était la première fois qu’elle y pensait.
Tout de suite, elle rejeta l’hypothèse. Sa vie était ici. Sa famille. Sa maison. Sa carrière. Un tel départ serait une fuite. Face à l’agresseur. À son divorce. À Passan. C’était aussi une question d’orgueil. Quand on s’exile, ce n’est pas pour rentrer sans boulot, sans mari, avec deux gosses sur les bras. De toute façon, elle ne pouvait plus faire machine arrière — revenir aux codes, règles et obligations de son pays après avoir connu la liberté européenne.
Les Japonais ont une métaphore pour décrire le phénomène : ils se comparent aux bonsaïs, à la fois soutenus et entravés par de minuscules tuteurs. Libérez-les dans la nature et ils se déploient aussitôt. Impossible de les replacer dans leur pot.
Elle traversa résolument le parking désert. Elle devait assumer son destin, ici, maintenant. Même s’il s’agissait d’un naufrage annoncé. Devant l’ascenseur, elle sonda encore plus loin son âme et toucha la strate la plus dangereuse. Au fond, tout au fond d’elle-même, elle acceptait cette chute. À quoi s’attendait-elle ?
Elle avait menti. Elle avait dissimulé des secrets. Son existence n’était qu’un château de cartes, qui devait, fatalement, s’effondrer un jour.
Les portes chromées s’ouvrirent. Elle plongea dans la cabine, le regard perdu.
42
— Qu’en penses-tu ?
— On dirait bien des marques de prises de sang.
— Combien ?
— Difficile à dire. Ce type de traces s’atténuent rapidement. Tout ce que je peux te confirmer, c’est que les dernières datent de vingt-quatre heures tout au plus. D’après Zacchary, deux litres ont coulé dans ta douche. Si on imagine une moyenne de deux cents millilitres à chaque fois, ça fait pas mal de prélèvements…
Passan réfléchit. Cela signifiait que les derniers avaient été effectués durant la nuit du singe. Cela signifiait que l’intrus allait et venait chez lui à sa guise, depuis plusieurs semaines. Cela signifiait une préméditation terrifiante.
Dès 7 heures, il avait tiré du lit Stéphane Rudel. Le médecin légiste était arrivé juste avant le départ pour l’école : il avait examiné les enfants, sans un mot, puis avait attendu, café en main, le retour de Passan pour livrer son diagnostic. Ils étaient maintenant attablés dans la cuisine, une nouvelle tournée d’arabica était en route.
— La piqûre aurait dû les réveiller, non ? reprit Passan.
— Pas nécessairement. On a peut-être utilisé un gel anesthésiant.
Le flic attrapa la verseuse et remplit les chopes :
— Et sur leur état de santé général ?
— Tout va bien. Ils sont en pleine forme.
— Les prélèvements ne les ont pas affaiblis ?
— Non. La plupart des éléments constitutifs du sang se régénèrent rapidement.
— Il n’y a pas de risque d’infection ?
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Si les prises de sang ont été effectuées sans asepsie.
— On peut lancer une analyse si tu veux, mais il faudrait un nouveau…
— Pas la peine : c’est déjà fait.
Isabelle Zacchary avait initié toutes les analyses possibles. En vérité, il ne pensait pas que le visiteur en ait profité pour injecter un produit quelconque aux enfants ou qu’il ait pratiqué ses interventions dans de mauvaises conditions. Tout dans cette affaire trahissait un pro, obsessionnel, organisé. D’autre part, on en était encore au stade des avertissements.
Cette nouvelle attaque avait totalement changé sa position : plus question de céder à une impulsion, de menacer Guillard ni de tout casser dans son garage. Les évènements de cette nuit démontraient l’habileté de l’adversaire, et sa puissance d’action. La guerre était déclarée — et ce n’était pas le moment d’agir inconsidérément.
— Pour une prise de sang, il faut une expérience médicale ?
— Pas du tout. C’est à la portée de la première infirmière venue.
Guillard revint dans le tableau. Monique Lamy, l’éducatrice de Jules-Guesde, avait parlé d’un traitement de testostérone dès l’adolescence. Depuis ce temps, il avait dû subir des centaines d’injections. Sans doute se les faisait-il tout seul. Un spécialiste des piqûres…
— Tu peux me dire ce qui se passe au juste ? demanda enfin Rudel.
— J’aimerais bien le savoir.
Le légiste se leva, se rechaussa dans le vestibule et disparut, à la manière d’un médecin de campagne dans un film de John Ford. Sur le seuil, Passan lui promit des explications dès qu’il en saurait plus. L’autre hocha la tête : promesse de flic .
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