Jean-Christophe Grangé - Kaïken
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- Название:Kaïken
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2012
- Город:Paris
- ISBN:978-2226243034
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Quand le passé devient aussi tranchant qu’une lame nue,
Quand le Japon n’est plus un souvenir mais un cauchemar,
Alors, l’heure du kaïken a sonné.
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Monique, sa botte secrète. Animatrice depuis des temps immémoriaux, elle représentait son seul point de contact avec le passé. Il l’avait revue deux fois en trente ans. Elle s’était déplacée pour la cérémonie de sortie de sa promotion, à l’ENSOP, en 1993, avant qu’il parte pour le Japon. Une dizaine d’années plus tard, elle était venue le voir à la BRI à propos d’un gosse du collège interpellé pour vol qualifié et coups et blessures. Passan avait fait le nécessaire, au nom du bon vieux temps. Et c’était tout. Mais chaque année, pour la fête des Mères, il lui envoyait des fleurs.
Des pas dans l’escalier. Il leva la tête. Monique était du genre intemporel. Une Mamie Nova version baba cool — robe bariolée, pataugas, chignon gris — qui, jeune fille, ressemblait déjà à une étiquette de pot de confiture. Sa voix grave était posée comme une corde à vide, jouée pleinement, tranquillement, mais ses manières contrastaient avec ce timbre équilibré : saccadées, bourrues, presque brutales.
Passan offrit ses pivoines puis expliqua, en quelques mots, la raison de sa venue. Il ne voulait pas d’épanchements.
— C’est une visite de flic ? sourit-elle en humant les pétales.
Il lui rendit son sourire :
— Le nom te dit quelque chose ?
— Patrick, oui, bien sûr…
— Tu te souviens de lui ?
— Je me souviens de vous tous.
L’amalgame lui déplut mais Monique, c’était un peu Jésus : ils étaient tous ses enfants. Elle confia le bouquet à la secrétaire et le guida de nouveau vers le jardin. Ils s’assirent sur un banc, à l’ombre des feuilles agitées par le vent tiède. Un brouhaha s’élevait, de l’autre côté des bâtiments : sans doute la sortie des cours.
— Il a des ennuis ?
— Désolé, Monique. Même à toi, je ne peux rien dire.
Elle eut un nouveau sourire. Passan songea à un galet de rivière, poli par des crues glacées et des étés rayonnants. Elle sortit un paquet de tabac à rouler. Il se souvenait encore de son odeur de foin chauffé au soleil. Du Samson .
— Patrick est resté deux ans, démarra-t-elle, après avoir allumé sa clope. À partir de 1984, je crois. Il n’était pas heureux. Il ne s’intégrait pas.
— À cause de son anomalie ?
— Tu es au courant ?
— C’est mentionné dans son dossier, répondit-il évasivement.
Elle tira une ou deux taffes et reprit, le nez au vent :
— Il a été opéré alors qu’il était ici. Il a disparu environ deux mois.
— Quelle était la nature de l’opération ?
— On n’a jamais su. Les médecins de Necker étaient très discrets.
Passan imagina une castration à coups de bistouri, des ovaires arrachés avec des tenailles.
— Personne ne l’aidait pour sa toilette ?
— Il avait environ douze ans. Il ne voulait pas qu’on l’approche.
— Mais c’était bien un garçon ?
Monique eut un geste vague :
— Disons que c’était son sexe d’élevage.
— Son quoi ?
— Un mot horrible pour désigner l’option prise à sa naissance. Le choix des médecins, de l’état civil, des éducateurs. On doit suivre la ligne qui a été fixée.
— Mais tu dirais qu’il était naturellement de quel côté ?
— Un garçon, envers et contre tout. Il faisait beaucoup de sport. Toujours seul, dans son coin. Il suivait aussi un traitement à la testostérone. Ses muscles se développaient mais…
— Mais ?
— Il gardait une espèce de féminité, dans ses gestes, sa voix, ses manières. Les autres gamins se moquaient de lui, le traitaient de « pédale ».
— Comment était-il ? Je veux dire, au quotidien ?
— Farouche, agressif. Il nous a ravagé plusieurs fois le réfectoire. Ses crises étaient souvent dues à ses injections. Les autres s’acharnaient sur lui. Il n’avait aucun ami, aucun soutien. Ses meilleurs moments, c’était quand on l’oubliait.
— Vous ne pouviez rien faire ?
— On ne peut pas surveiller les enfants vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et il n’y a pas de répit pour un souffre-douleur.
— Tu te rappelles de persécutions précises ?
— J’ai été témoin un jour d’une scène… Ce n’est pas un bon souvenir.
— Vas-y. Je suis vacciné.
— Ils l’ont attrapé dans la cour puis lui ont baissé son pantalon et son slip. Ensuite, ils l’ont frappé. J’ai eu du mal à les arrêter.
Une « mise à l’air ». Un classique auquel il avait souvent assisté à l’école et qui restait, malgré toutes les horreurs qu’il avait croisées depuis, son pire souvenir. L’humiliation d’un enfant. La cruauté des autres. Cet acte « pour rire » confirmait ce qu’il avait toujours pensé : une blague, c’est le premier pas vers le crime.
— Ne t’en fais pas, fit-elle. Il a dû oublier. Les années servent à ça.
— Tu en es sûre ?
— En réalité, ça lui arrivait tout le temps.
Passan n’insista pas. Les mômes placés ne sont ni pires ni meilleurs que les autres, mais leur abandon, leur solitude, leur traumatisme accentuent leur cruauté. Comme s’ils commençaient déjà à se venger de la vie.
— Finalement, continua Monique, l’Aide sociale, en accord avec le juge, a opté pour un foyer dans le Sud. On était tous soulagés. Sur la fin, il était devenu carrément dangereux.
— C’est-à-dire ?
— Il avait réussi à voler un excavateur chez le dentiste. Un jour, il a tenté de crever l’œil d’un garçon. Une autre fois, il a essayé de mettre le feu au dortoir.
Le goût des flammes, déjà. Mais un peu faible pour l’accuser des quatre autodafés du 9–3…
— On voudrait que ce genre d’enfant soit attachant, poursuivit Mamie Nova en glissant son mégot éteint dans sa poche, qu’il soit une victime innocente face à l’acharnement de ses camarades. Mais Patrick était lui-même un démon. Il torturait les animaux dans notre poulailler. Il était le premier à s’en prendre aux plus faibles. Il y avait en lui… un mal insondable. Il ne s’intéressait à rien, ne faisait rien à l’école. C’était un bloc négatif, un déni.
Elle parut réfléchir puis murmura, pensive :
— Je me souviens juste d’un livre…
— Quel livre ?
Elle se leva brusquement, mains dans les poches.
— Je crois qu’on l’a toujours.
Elle disparut. Passan regarda sa montre : 17 h 30. Il ne devait pas traîner. Il consulta sa messagerie. Naoko avait appelé. Pour la cinquième fois de la journée. Elle voulait savoir si l’enquête avait progressé. S’il serait bien à l’heure ce soir et si des hommes étaient déjà postés rue Cluseret.
Crissement de graviers. Monique était de retour. Sans s’asseoir, elle lui tendit un livre qu’il reconnut aussitôt : 15 légendes de la mythologie éditées par Gautier-Languereau.
— Il le conservait toujours avec lui, commenta l’animatrice. Quand il a quitté le centre, il a voulu l’emporter mais le règlement est strict sur le matériel. Je le lui aurais bien donné mais j’étais en mission dans le nord de la France. Ensuite, il était trop tard pour le lui envoyer : les renseignements concernant les placements sont confidentiels.
Passan manipulait l’ouvrage avec précaution, appréciant le papier épais, les illustrations de Georges Pichard. Malgré le temps, les pages avaient la blancheur, la texture d’une hostie. Une jaquette illustrée représentait un athlète barbu qui semblait sortir des studios de Cinecitta, avec un navire en arrière-plan — sans doute Ulysse ou Jason…
Le flic avait la gorge bloquée. Un vrai nœud de marin. Lui aussi avait passé des après-midi entiers à dévorer cette collection. Il se revoyait, perché dans un arbre, grignotant des pastilles Vichy au fil des pages des 15 histoires fantastiques .
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