Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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— Comment qu’on aurait pu ? a dit une voix de fille. Il ne parlait à personne.

— Personne ne faisait attention à lui, tu veux dire, a répliqué Charlie. C’est comme s’il existait pas… »

Il y a eu un silence, un peu de fumée de cigarette a flotté devant moi, dans l’air printanier tout pommelé d’ombre et de soleil, puis Charlie a repris la parole :

« Vous avez vu ? Pearson n’est même pas venu à l’enterrement…

— Il aime peut-être pas les enterrements, a dit la fille.

— C’t’enculé de Pearson, c’est vraiment qu’un gros con, ouais », a rétorqué Charlie.

Pearson était notre professeur de langues et j’étais bien d’accord avec Charlie : un esprit conservateur, pompeux, sectaire, qui m’avait conseillé un jour de lire autre chose que du Stephen King. Je savais que Pearson avait publié un livre ; il y en avait deux exemplaires à la bibliothèque du collège, probablement les deux seuls vendus par son éditeur. Ça s’intitulait : Peut-être les fantômes de cités disparues , et je suis sûr que c’était une citation d’un auteur quelconque, car ce genre d’individu est incapable de la moindre pensée originale.

« Un bâtard, je l’ai tout d’suite su, la première fois que j’l’ai vu, a approuvé la première voix.

— Qu’est-ce que vous pensez d’Henry Walker ? » a tout d’un coup demandé Charles Scolnick.

J’ai retenu mon souffle et mon cœur s’est mis à cogner violemment.

« Il a l’air cool, a dit la première voix.

Il est zarbi , ouais, a corrigé Charlie — et j’ai rougi jusqu’aux oreilles.

— Pourquoi ça ?

— Ce mec, a continué Charlie, il ne prend jamais la parole sauf quand les profs l’interrogent, mais il a chaque fois la bonne réponse, putain. Il a de super notes, mais il ne fait jamais de la lèche. Vous avez remarqué ? Ce que pensent les profs, il donne l’impression de s’en foutre.

— Ça, c’est la méga classe, a dit la première voix, et j’ai senti ma poitrine s’enfler de fierté.

— Moi, je le trouve sympa, a estimé la fille et mon cœur s’est mis à battre encore plus vite.

— On devrait lui parler, a dit Charlie, lui proposer de venir avec nous, juste une fois… pour voir… Qu’est-ce que vous en pensez ?

— C’est pas lui qu’a des mères gouines ? a voulu savoir la première voix.

— Pour quoi faire ? » a demandé la fille, perplexe.

Un silence.

« Larkin, a répondu Charlie tristement. Ce qui vient de se passer m’a fait réfléchir… Qu’est-ce qu’on en sait ? Peut-être que si Jared avait eu des amis comme nous, s’il avait été moins seul, s’il avait eu quelqu’un à qui parler, ça serait pas arrivé. (Une pause.) Non, sérieusement, je veux pas d’un autre suicide sur cette île de nazes.

— Invite-le à ton anniv’, c’est dans quinze jours, a proposé la fille. Tu verras bien… »

Je les ai entendus bouger et j’ai détalé en vitesse. Et c’est ainsi que j’ai reçu ma première invitation à une fête d’anniversaire en deux ans et demi.

« Tu aimes cette musique ? »

Elle coulait des baffles comme un fleuve de métal en fusion, un torrent brut et sauvage de voix éraillées et gouailleuses et de riffs de guitare.

« Carrément, j’ai dit, c’est quoi ?

— Nirvana. »

Il m’a tendu deux albums — pas des CD, encore moins du MP3, des vinyles … La première couverture représentait un bébé nageur essayant d’attraper un billet de banque flottant dans une piscine, la seconde, une statue de femme très gracieuse, avec des ailes comme un ange — sauf qu’on voyait ses os, ses veines et surtout ses intestins. J’ai trouvé ça hyper beau.

« J’ai des affiches de films d’horreur dans ma chambre », j’ai dit.

Nous étions assis dans un coin du canapé, près des baffles — il y avait moins de monde que je n’aurais cru à son anniversaire, mais quand même une demi-douzaine de garçons et seulement deux filles.

« Sur les murs ?

— Yep.

— Quels films ? »

J’en ai cité une bonne quinzaine. J’ai vu ses yeux s’allumer.

« Tant que ça ? Bordel ! Et elles sont grandes ?

— Il y en a d’autres… Comme ça, j’ai répondu en ouvrant les bras.

— Quels autres films ?

— Des vieux trucs : Dracula, Frankenstein, Hellraiser, Candyman

— Connais pas les deux derniers… mais ça m’a l’air vachement cool. Elles recouvrent les murs ? Partout ? Sans déc ? La vache !

— Et la porte aussi.

— Ouah ! Ça doit être carrément l’hallu ! Des affiches de Saw et de Hostel … je crois que ma mère me tuerait si j’accrochais ça dans ma chambre ! Tes… euh… tes mamans sont vraiment cool, tu sais ? Oh, ouais. Dis… je pourrais la voir ? Ta chambre, je veux dire. Pas ta mère… Ça te dérange pas ? J’aimerais vraiment voir ça.

— Pas de problème.

— Super. Si j’avais su qu’on avait un musée du film d’horreur à East Harbor, je t’aurais invité plus tôt ! »

Il a ri. Moi aussi. Ça a commencé comme ça.

« T’as des nouvelles de Naomi ? » a-t-il demandé dans la voiture.

J’ai fait un geste de dénégation.

« Moi non plus. »

Nous avons gardé le silence en descendant Main Street qui s’éveillait à peine, l’un comme l’autre taciturnes, puis, en approchant du port, j’ai tourné à droite dans la 1 re Rue pour rejoindre le parking des ferries.

Tous les matins, nous autres habitants de l’île observons le même rituel. Nous allons prendre notre place dans la file du ferry. Bien avant que sa silhouette ramassée de pitt-bull des mers se présente à l’entrée de la baie. Il ne peut contenir que cent quarante voitures et personne n’a envie d’attendre le suivant. Ceux qui habitent à côté laissent même leurs clés sur le volant et abandonnent momentanément leur véhicule pour aller terminer leur petit déjeuner.

Elle n’était pas là

Machinalement, j’ai noté simultanément plusieurs choses en arrivant sur le parking, les unes habituelles, les autres non :

1°) des collégiens descendaient du bus scolaire, leurs sacs en bandoulière, et se dirigeaient vers la passerelle pour piétons, en caquetant bruyamment — comme tous les matins.

2°) le père de Malcolm Barringer, ce poivrot, se préparait à faire la circulation avec son gilet jaune — comme tous les matins.

3°) un grand type aux cheveux gris vêtu de noir mettait une pièce dans l’une des boîtes à journaux devant le Blue Water Ice Cream Fish Bar (« Appelez et récupérez votre commande Blue Water, 425-347-9823 »), puis il est retourné vers sa Crown Victoria gris métallisé, le Seattle Times et l’ Islands’ Sounder à la main. Il ne s’agissait pas d’un habitué, mais ce n’en était pas moins la troisième fois cette semaine que je le voyais, à la même heure.

4°) Naomi n’était pas sur le parking.

En revanche, Kayla et Johnny étaient déjà sur place, dans le vieux pick-up GMC mangé de rouille de celui-ci, tandis que le ferry illuminé de partout vomissait un fleuve de phares blêmes venu du continent et que trois files de véhicules attendaient pour les remplacer. La plupart de leurs propriétaires les avaient abandonnés pour aller boire un café, mais ils revenaient à présent se mettre au volant, leur gobelet à la main, et faisaient tourner leur moteur. Le brouillard ne s’était pas levé, la nuit commençait tout juste à pâlir, c’est à peine si on devinait le profil des collines autour de la baie, leurs pentes couvertes de sapins.

Où était Naomi ?

Mon esprit s’est mis à battre la campagne. Elle avait un rencard secret avec Nate Harding, son prof d’art dramatique, la quarantaine, qui portait beau et qui — disait-on — s’était tapé presque toutes les meufs baisables passées par son cours. Elle était devenue la jeune maîtresse d’un homme marié — peut-être Matt Brooks, un pêcheur frimeur, coureur et bagarreur dont tout le monde ou presque sur l’île savait qu’il avait couché avec la femme du pharmacien, qu’on appelait ainsi quand bien même elle bossait aussi à la pharmacie et avait des diplômes supérieurs à ceux de son mari. Ou, pis encore, elle était avec cet enculé de Shane. Une image insoutenable m’a traversé l’esprit. Naomi embrassant Shanese serrant contre luiNaomi faisant l’amour avec Shane … L’été dernier, Shane était venu parler à Naomi pendant qu’on était à la plage. En maillot, il avait déjà un corps d’homme ; ses pectoraux, ses abdominaux et ses cuisses étaient ceux d’un homme, et j’avais cruellement conscience de ma maigreur à côté. Leurs hanches se frôlaient pendant qu’ils blaguaient et riaient, leurs orteils se recroquevillaient à cause du sable brûlant, et la jalousie m’avait presque poussé à commettre un geste stupide, comme le provoquer d’une manière ou d’une autre, ce qui aurait été suicidaire… Les images se sont succédé. Et, l’espace d’un instant, j’ai pris un plaisir paradoxal à la souffrance qu’elles me procuraient.

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