Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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Les bagnoles démarraient devant nous quand j’ai attrapé mon téléphone pour appeler Johnny. « Qu’est-ce que tu fous ? » s’est enquis Charlie. Tandis que nous quittions notre file et montions à bord, guidés par les employés en gilets jaunes, la sonnerie a retenti et c’est Kayla qui a répondu.

« Henry ? »

Il y avait toujours dans sa voix étonnamment rauque et sensuelle, lorsqu’elle s’adressait à moi, comme une douceur suspecte, une invite implicite — et je n’avais pas oublié cette nuit où, ivre et défoncée, elle avait collé ses lèvres sur ma bouche et l’avait forcée avec sa langue alors que Naomi et Johnny étaient à quelques mètres à peine, dans l’obscurité des bois. Kayla était une très jolie fille, plus jolie sans doute pour les autres que Naomi elle-même. Aucun gars de l’île à part moi ne pouvait rester insensible à sa chevelure rousse, à ses sourcils sombres et épais qui se rejoignaient au-dessus de deux immenses yeux verts et à son corps agile à la taille étroite, parfaitement proportionné, et surtout doté de deux bons gros seins qui avaient poussé bien avant ceux de toutes les autres filles.

« Tu sais où est Naomi ? » ai-je demandé.

Malgré moi, ma voix a trahi mon angoisse.

« Non, je croyais que toi , tu le savais…

— Elle… t’a pas appelée ? »

Un silence.

« Non.

— Kayla, est-ce qu’elle t’a dit quelque chose… au sujet de nous deux ? »

Un silence.

« Henry… je suis désolée… elle m’a demandé de ne pas en parler.

— Putain, Kayla !

— Elle m’a fait promettre…

— Elle a un rencard, c’est ça ?

— Henry…

— C’est pour ça qu’elle est pas là ?

— Henry, s’il te plaît.

— Elle a… elle a quelqu’un d’autre ?

— J’en sais rien.

— Kayla, bordel !

— Écoute. J’ai promis…

— Est-ce qu’elle a quelqu’un d’autre ?

— Henry, je…

— Dis-moi juste ça, Kayla.

— Je sais pas… (Puis, après une hésitation :) Tout ce que je sais, c’est qu’elle voulait rompre… voilà. »

J’ai soudain eu l’impression que tout mon univers volait en éclats. Je suis resté prostré, les mains sur le volant, alors que Charlie était déjà dehors, sur le pont. J’ai regardé à travers le pare-brise les voitures entassées dans les coursives venteuses du ferry, mais je n’ai rien vu d’autre que des images de Naomi.

C’est au cours de l’été 2011 — le second le plus chaud de l’histoire des États-Unis, le plus chaud en soixante-quinze ans — qu’on l’a fait pour la première fois. Quarante-six des quarante-huit États furent touchés par des températures supérieures à la moyenne de juin à août. Les seules exceptions : l’Oregon et l’État de Washington. Cet été-là, Naomi n’avait jamais été aussi belle. Elle avait beaucoup nagé, avait fait de la voile du côté de Crescent Harbor et les exercices physiques avaient musclé et affiné sa silhouette, les jours de soleil avaient encore foncé sa peau déjà naturellement hâlée. Cet été-là également, Johnny et Kayla commençaient à sortir ensemble et ils étaient tout feu tout flamme ; ils ne rataient jamais une occasion de se mettre à l’écart. De son côté, Charlie aidait ses parents au Ken’s Store & Grille tous les après-midi. C’est ainsi que nous nous sommes souvent retrouvés seuls, Naomi et moi, pendant ces longs mois de juillet et d’août, quoique ayant dégoté tous les deux des jobs d’été à mi-temps. Nous rentrions souvent tard. Sa mère comme les miennes se montraient peu regardantes, dans la mesure où une partie de nos journées était occupée à travailler et où c’était l’été. Un vent de liberté soufflait pendant les vacances — et il contaminait même les parents. Il était dû à la douceur provisoire du climat, aux chansons qui fleurissaient sur les ondes, aux longues soirées trop arrosées, au monde lui-même — qui semblait observer une légère accalmie.

C’est arrivé deux jours avant le Labor Day et la fin des vacances.

Un soir où nous nous étions réfugiés sous les branches touffues d’un sapin, au fond de la plage déserte, à cause d’un gros orage. Il y avait un creux dans le remblai, entre les racines et les branches basses, où les kayakistes rangeaient leurs embarcations. Un endroit douillet et discret, presque invisible depuis la plage. Un trou de mousse sèche et de sable sous la voûte d’épines. Peut-être fut-ce dû à l’atmosphère de fin de vacances ? Au sentiment de nostalgie qu’elle instillait en nous ? Nous allions rentrer au lycée : un saut dans l’inconnu. C’est là que nous l’avons fait, à quelques mètres seulement des grappes de moules bleues, de balanes et d’étoiles de mer prisonnières des trous d’eau laissés par la marée. Je me souviens de la tiède pluie d’été dégoulinant sur son visage et sur ses seins quand elle a enlevé son maillot, de l’eau pure sur sa bouche, de mes frissons et de mon érection dans mon maillot trempé. Cet été-là, je lisais L’Ange exilé, Moins que zéro et Sexus .

J’avais quatorze ans.

Je suis descendu de la Ford et je me suis faufilé, hagard, entre les rangées de voitures pour suivre Charlie dans l’escalier. Parvenus en haut des marches, nous nous sommes dirigés vers notre table habituelle, celle qui se trouve loin du bar, de ses effluves de mauvais café et de consommé de palourdes (rien que l’aspect de ce dernier dissuaderait le plus affamé des voyageurs : quand l’employé le verse dans le grand récipient, on dirait du vomi récupéré parmi ceux qui ont eu le mal de mer la veille). En m’asseyant sur la banquette, j’ai lancé un regard furibond à Kayla qui a détourné le sien vers les fenêtres d’un air gêné.

Chacun a ensuite feint de se plonger dans ses activités du matin, Johnny et Kayla essayant d’effectuer à la hâte les révisions qu’ils n’avaient pas faites plus tôt, Charlie rattrapant son sommeil en retard, la tête enfouie dans ses bras croisés. Quant à moi, je ne pensais qu’à une chose.

Finalement, c’est Charlie qui a relevé la tête et a posé la question : « Vous ne trouvez pas bizarre qu’elle ne soit pas là ? » Tout le monde savait que la notion d’absentéisme était aussi étrangère à Naomi que celle d’humanité à un taliban. Naomi était une élève bien plus sérieuse que nous tous. Elle n’était pas de celles ou de ceux qui, selon le mot de Charlie, « lèchent le cul des profs tellement profond que, si l’un d’eux tirait la langue, on se demanderait à qui elle appartient », mais elle n’en avait pas moins les meilleures notes à peu près partout. Nous étions très différents — Naomi était enthousiaste, spontanée, loquace, démonstrative, elle s’investissait dans un tas d’activités au lycée, elle avait une âme de meneuse ; j’étais plus réservé, moins enclin à accorder ma confiance et assurément moins grégaire — mais, elle comme moi, nous accaparions les premières places au tableau d’honneur. Naomi aimait les grandes phrases et les grands mots, des mots sonores comme « révolution », « désobéissance civile », « résistance », « totalitarisme », « contre-pouvoirs » ; elle aimait refaire le monde en compagnie de Charlie, de Kayla et de quelques autres, toujours prêts à relever l’étendard de l’utopie tombé dans la poussière. Pour ma part, je les écoutais, j’émettais de temps à autre un hun-hun ou un oh ! prudent et je voyais en eux d’indécrottables dons Quichottes, des révolutionnaires de salon, dépourvus de tout sens des réalités — le genre qui, si on leur avait confié les rênes d’un pays, l’auraient mis à genoux en moins d’une semaine. « Si, a dit Kayla, je trouve ça très bizarre… Henry, vous vous êtes dit quoi, hier soir, sur le ferry ? »

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