Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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J’ai hésité.

« Elle m’a dit qu’elle voulait faire une pause…

— Et comment t’as réagi ?

— Je… je me suis un peu énervé.

— Énervé comment ?

— Quoi ? Enfin, Kayla, comment veux-tu que je m’énerve ! On s’est engueulés, c’est tout. Et puis elle s’est mise à chialer et elle est partie. »

J’ai omis de préciser que, l’espace d’un instant, elle avait failli passer par-dessus bord.

« Quelqu’un a eu de ses nouvelles depuis ? » a demandé Charlie.

Nous avons tous répondu négativement.

Abîmé dans mes pensées, j’ai tourné la tête — et je l’ai aperçu. Sa haute silhouette accoudée au bar.

L’homme du parking .

Cette fois, j’en étais certain : il nous observait. Il avait détourné le regard quand j’avais levé les yeux. Je l’ai observé à mon tour pendant un moment, tandis qu’il buvait son café. Il était grand : pas loin de deux mètres, avec un maintien d’ancien militaire ou d’ancien flic et des vêtements sombres. Sa tête, elle, était étroite et allongée au bout d’un long cou puissant. Même à cette distance, je pouvais deviner la carrure athlétique sous le manteau. Un professionnel — mais de quoi ?

Ridicule, je sais.

De la pure parano, voilà ce que c’était — sans doute à mettre sur le compte de la nervosité provoquée par le souvenir de la nuit dernière…

Je me sentais toujours aussi nauséeux. Je me suis levé et dirigé vers les toilettes. Debout devant la cuvette nauséabonde, j’ai frissonné sans pouvoir m’arrêter et j’ai eu envie de me cogner le crâne contre les cloisons, de hurler, de supplier, de donner des coups de poing. Bien sûr, je n’ai rien fait de tout ça. Je me suis contenté de pisser dans la cuvette et, en ressortant, j’ai avisé, à côté des lavabos, le réceptacle pour les seringues usagées — je me suis toujours demandé s’il était à l’usage des diabétiques ou des junkies.

Puis je me suis penché sur le lavabo pour me rincer les mains et j’ai scruté mon visage dans le miroir. Je ne m’aime pas . Je n’aime pas ma tronche, bien que je la sache au goût de pas mal de meufs du bahut. Je n’aime pas l’allure que j’ai. J’aurais voulu ressembler à Mickey Rourke dans Rusty James — avant ses opérations de chirurgie réparatrice — ou à Steve McQueen dans Bullitt . Au lieu de ça, je ressemble à une espèce de gendre idéal à la con… Et, ce jour-là, j’avais vraiment une sale tête. La tête de quelqu’un qui a la trouille.

De quelqu’un qui a mal.

Naomi, oh non, Naomi, ne me fais pas ça, s’il te plaît, ne me fais pas ça .

Mes paupières étaient tendues et gonflées comme si j’avais pleuré — ce qui n’était pas le cas.

En ressortant des toilettes, j’ai manqué lui rentrer dedans.

Le grand type en noir.

Il se tenait debout devant la porte. Immobile. Il avait l’air de regarder la pointe de ses chaussures. « Excusez-moi », j’ai dit — car sa haute silhouette me barrait le passage.

Il a levé les yeux vers moi. J’ai éprouvé un choc. Ses yeux marron brillaient d’une curiosité déplacée dans la pénombre. Les néons étaient éteints à l’intérieur du ferry et la cabine plongée dans l’ombre en ce jour gris où le brouillard — toujours aussi épais — collait aux hublots, si bien que son visage était à contre-jour. Il me dépassait d’une bonne tête : on aurait dit un totem ou une statue de l’île de Pâques. L’espace d’une seconde, il m’a dévisagé.

Un regard d’une intensité inouïe, presque hypnotique.

Il m’a souri.

Disons plutôt que ses lèvres minces ont esquissé une grimace qui évoquait vaguement un sourire. Puis ce sourire évanescent s’est figé comme une sauce au fond d’un plat.

En cet instant précis, j’ai su — d’une certitude absolue — qu’il n’était pas là par hasard.

4.

Pencey High School

La première heure — algèbre — m’a paru longue, la seconde — biologie marine —, interminable. Chaque minute me donnait l’impression de couler à travers un filtre. J’avais enfreint le règlement de l’école — qui interdit dans son enceinte non seulement les téléphones portables, mais aussi les tablettes, les iPod et tout gadget autre que les ordinateurs mis à la disposition des élèves par l’établissement avec le concours de Bill et Melinda Gates — et mon téléphone était allumé au fond de ma poche. Mais il restait désespérément silencieux. Je n’entendais rien de ce que disait Sam Brisker — que les élèves ont surnommé le Poulpe et qui, d’habitude, arrive à me passionner, même pendant la première heure où je dors à moitié, avec ses anecdotes sur les orques, les saumons, les crabes, les anémones de mer, les baleines, les nudibranches et toutes les incroyables créatures qui peuplent les eaux du Pacifique Nord et qui prouvent qu’à côté de dame Nature, J.R.R. Tolkien avait une imagination chétive. Le Poulpe est un type barbu avec des lunettes rondes — une vraie caricature d’océanographe —, et il a un solide sens de l’humour et aussi le sens du spectacle. Une fois, il s’est pointé en classe avec un gros poulpe dans un réservoir. Il lui fallait un cobaye pour son expérience et, bien entendu, il a choisi Shane. C’est à croire que Brisker a un sixième sens. Shane est un dur — mais il a une sainte horreur des créatures marines, à commencer par les poulpes.

Pas question pour autant de passer pour un dégonflé devant toute la classe. Shane a pris son courage à deux mains et s’est crânement approché du bureau de Brisker et de l’aquarium, en évitant soigneusement de regarder le poulpe de quatre-vingt-dix centimètres qui se trouvait à l’intérieur.

« Le poulpe est un animal remarquablement intelligent, a commencé Brisker. En fait, après le dauphin et la baleine, c’est l’habitant le plus malin de tout l’océan… »

Le fait d’apprendre que ce truc gluant à huit pattes était en plus intelligent n’a pas dû rassurer Shane, à mon avis. Brisker a attrapé un hareng dans un seau et le lui a tendu en le tenant par la queue. « Tiens, donne-le-lui. » J’ai vu la grimace de Cuzick. Il est devenu subitement couleur de lait caillé ; il a saisi le hareng comme s’il manipulait du plutonium radioactif et il a tendu le bras vers l’aquarium. Je ne sais pas si vous avez déjà vu de près une bouche de poulpe, ce n’est pas une bouche, en vérité : c’est une sorte de bec de perroquet capable de broyer une moule. Le bec en question a englouti le hareng. « Merde », a expiré Shane d’une voix blanche. « Maintenant, pose ta main sur le bord de l’aquarium », a dit Brisker. On aurait pu entendre une mouche voler, Shane a hésité pendant dix interminables secondes avant d’obtempérer. Un tentacule sinueux s’est alors aventuré par-dessus le bord du réservoir et il a entouré tendrement son poignet, tel le bracelet d’une montre, avec une infinie douceur. Shane est devenu vert. Brisker a fait les présentations : « Brad, voici Shane… Shane, je te présente Brad. Dis bonjour à Brad ; tu ne risques absolument rien… — M’sieeeeuuur… », a émis Shane le plus bas possible sur un ton suppliant que je ne lui avais encore jamais entendu. Brisker l’a examiné de ses petits yeux plissés derrière ses lunettes et il a hoché la tête. « On applaudit Shane, a-t-il lancé, et on applaudit aussi Brad ! Tu peux retourner à ta place… » Shane ne lui en a pas tenu rigueur : les mecs adorent Brisker, les filles le trouvent flippant , ou chelou , ou dégoûtant . D’ordinaire, le cours de biologie marine est un de mes préférés. Je l’aime pour la raison inverse de celle qui me fait aimer les films d’horreur. Chaque chose a une place dans le monde de Brisker, tout y est ordonné — le chaos du monde réel reste à l’extérieur de sa classe. Mais, ce jour-là, il aurait aussi bien pu m’annoncer qu’il s’était battu toute la nuit avec un grand requin blanc : rien ne m’atteignait. J’ai dû jeter une centaine de coups d’œil vers la porte — en espérant que Naomi allait apparaître et justifier son retard d’une manière ou d’une autre —, mais sa place est restée vide.

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