Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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« Je… eh bien… euh… salut, Henry — désolé, mais je… eh bien… je n’ai pas le droit d’en parler, tu vois ? S’il te plaît, n’encombre pas le chemin…

— C’est Naomi ? j’ai dit. C’est elle ? »

J’avais du verre pilé dans la bouche. Silvestri, lui, a donné l’impression d’avoir reçu un coup de poing sur le pif. Il m’a fixé un quart de seconde de trop sous sa visière dégoulinante.

« Je n’ai pas le droit d’en parler, je suis désolé », a-t-il dit, avec une contrition sincère.

Sa voix était triste, je le sentais bien. Très triste même. Ici, comme je l’ai dit, tout le monde se connaît. J’ai compris qu’il m’avait sciemment ignoré quand je m’étais présenté à lui — parce qu’il redoutait mes questions et les réponses qu’il devrait apporter. J’ai eu l’impression que j’allais devenir dingue. J’ai repoussé une, deux, trois personnes en jouant des coudes, le long du ruban plastifié. Du coin de l’œil, je surveillais Silvestri qui me suivait des yeux. Quand il s’est détourné pour s’occuper de quelqu’un d’autre — un problème à la fois, comme ils doivent dire dans la police —, je me suis plié en deux et je me suis glissé sous le ruban. Cette fois, le mouvement ne lui a pas échappé. « Hé, Henry ! Où tu vas ? REVIENS ! » Je me suis élancé avant qu’il ait pu m’arrêter — « Stop ! » —, j’ai foncé tête baissée, épaules en avant, comme un joueur de football, le long de la piste, zigzaguant entre les joueurs adverses qui venaient à ma rencontre et essayaient de m’intercepter, dévalant la sente à toutes jambes, puis orientant subitement ma course vers les bois ; et j’ai entendu de plus en plus de cris derrière moi, les cris de la meute lancée à mes trousses. Au-dessus de ma tête, la pluie produisait un bruit très doux, presque apaisant, sur les feuillages de plus en plus denses et dégouttant d’eau pure. L’humidité faisait briller la forêt — chaque cime, chaque branche, chaque feuille, chaque épine — d’un éclat soyeux malgré le manque de clarté. Ce n’était pas une forêt ordinaire : c’était une forêt ombrophile . Les arbres géants, qui pouvaient atteindre jusqu’à cinquante mètres de haut à certains endroits, privaient le royaume d’en bas de lumière. Sous ce dais, tout était ombre, silence. Dans cet océan vert, vie et mort, croissance et décomposition étaient indissociables. De jeunes fougères alertes jaillissaient des troncs morts, des arbrisseaux sains et vigoureux poussaient sur les carcasses d’arbres décapités par les tempêtes. Cette sensation de paix qui m’a envahi un instant dans ma course n’a pas duré : elle a été brisée par le fracas du torrent bouillonnant et rapide qui est apparu devant moi, longeant les cloisons en bois de l’échelle à saumons.

Je traçais toujours, entrant jusqu’aux genoux dans les fougères, glissant sur les rochers recouverts de mousse, dérapant sur le sol détrempé et spongieux, m’écorchant les mollets sur les branches pointues qui dépassaient des troncs couchés. Mes baskets s’étaient remplies d’eau, mon visage couvert de sueur était fouetté par des branches de sapin gorgées de pluie qui sentaient la résine. J’ai aperçu quelqu’un qui me fonçait dessus sur ma droite, venu de la piste, et je l’ai évité de justesse avant de sauter par-dessus l’un des bassins de l’échelle à saumons, dévalant la pente à travers la forêt en direction de la plage, vers les silhouettes en combinaisons blanches que je voyais là-bas, entre les arbres, et une voix a hurlé : « Mais arrêtez-le, bon Dieu ! » J’ai enfin émergé du couvert des arbres, et mes semelles se sont enfoncées dans le sable meuble et collant. Il y avait une forme allongée plus loin, au bord de l’eau. Les vagues s’affaissaient près du rivage. J’étais sur le point de réussir, je n’étais qu’à quelques mètres, lorsqu’un barrage de gens s’est formé devant moi. J’ai foncé dans le tas avec un cri désespéré de rage et de douleur, parvenant presque à franchir l’obstacle — puis des bras et des mains se sont refermés, m’emprisonnant comme une cage de chair, mais j’étais assez près pour…

voir

… cette chose…

De petits crabes allaient et venaient tout autour, des goélands battaient des ailes au large, attendant qu’on leur rende leur repas. Elle était étendue entre deux trous d’eau, dans lesquels j’ai aperçu des laitues de mer, des astéries écarlates et un oursin géant. J’ai reconnu ses boucles brunes répandues comme des algues sur le sable criblé de petits cratères par l’averse, le dessin d’une épaule et ses… scarifications. Mais le reste … Le reste était une image tout droit sortie de mes films préférés, dans la lumière crue des halogènes portatifs disposés comme si on tournait une scène. Au centre de leurs faisceaux convergents — qui rendaient par contraste le reste de la plage obscure —, son visage luisait, couvert d’hématomes et tuméfié, ses yeux… ses yeux avaient sans doute déjà été dégustés comme des morceaux de choix par les goélands qui s’impatientaient au large, car il n’en restait que deux orbites vides, sa bouche s’était affaissée sur elle-même. La pluie lavait son corps, criblait les flaques d’eau et fumait au contact des halogènes ; la lumière de ceux-ci faisait briller ses cuisses ruisselantes, scarifiées en de multiples endroits.

Elle n’était pas totalement nue, cela dit.

En vérité, elle était habillée d’un filet de pêche comme d’un grossier accessoire de mode. J’ai senti le sang quitter mon visage, la salive a giclé dans ma bouche. Mon front s’est couvert d’un voile de sueur et mes jambes se sont emplies de coton. Entre les mailles du filet, ses petits seins étaient offerts à la vue de tous ces gens — de même que son sexe…

Soudain, le vent a tourné et j’ai senti son odeur : une odeur de cadavre. J’ai dit : Non, ce n’est pas possible, non…

Oh, Seigneur, non, non, non

Je me suis débattu. J’ai tenté de repousser les bras qui m’étreignaient et qui me tiraient en arrière. Mais ils n’allaient pas me lâcher, cette fois. Brusquement, à travers le brouillard de mes larmes, j’ai noté un détail qui a fait sauter les dernières digues. Un mouvement furtif ; quelque chose de jaune et de visqueux, long comme un doigt, a tranquillement glissé hors de sa bouche ouverte.

Banana slug — « limace-banane »… Je me suis souvenu alors de ce que Brisker nous avait appris en cours de biologie : que les limaces-bananes ont vingt-sept mille dents minuscules sur la langue et que leur bave est si épaisse qu’elles pourraient se déplacer sur le tranchant d’un couteau sans se couper.

Et là, tandis que les flics, les techniciens de scène de crime ou Dieu sait qui m’emportaient, je me suis vomi dessus.

6.

Deux mois plus tôt

La rangée de boîtes aux lettres — une dizaine en tout — se dressait au bout du chemin, sous le soleil écrasant du Kansas, dans les Flint Hills, comté de Chase, quasiment au centre géographique des États-Unis.

Le Dodge Ram bringuebalant s’arrêta en plein midi. Il n’y avait pas un souffle de vent, pas le plus petit nuage dans le ciel uniformément bleu, comme solidifié. Le Kansas pouvait connaître de terribles orages et des tornades destructrices en été mais, très souvent, dans cette partie de l’État, le ciel était vide ; les masses d’air qui passaient au-dessus de la région sans s’arrêter — tout comme les voyageurs — s’étaient déchargées de leur humidité dans les montagnes de l’Ouest avant de filer vers l’Est.

La femme repoussa la portière qui grinça, sortit un mouchoir et souleva la visière de sa casquette pour éponger son front en sueur. Elle portait un short orange et un corsage bleu sans manches ; elle mit pied à terre et regarda autour d’elle le paysage brûlé.

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