Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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En elle-même, la cérémonie n’avait rien de bien spectaculaire. Ils m’ont précédé sur le sentier à travers la forêt, vers la rivière, ce jour-là. Puis, une fois sur la rive, ils m’ont bandé les yeux.

« Déshabille-toi, ont-ils dit tous en chœur.

— Quoi ?

— Déshabille-toi, a répété doucement Naomi.

— N’aie pas peur, Henry, a dit Kayla. On n’est pas en train de se moquer de toi.

— Personne n’est en train de filmer, a dit Charlie. Tu as ma parole. »

J’ai obtempéré.

« Le slip aussi. »

J’ai hésité, puis je l’ai retiré. Mes mains tremblaient.

« Entre dans la flotte. »

J’ai fait ce qu’ils me demandaient. En trébuchant et en glissant maladroitement sur les galets trop lisses et inégaux dans le fond, l’eau glacée s’enroulant autour de mes mollets. Le duvet de mes bras et de mes jambes s’est hérissé comme de la limaille sur un aimant. Je me sentais vulnérable, ridicule. Personne ne m’avait vu nu depuis des années, même pas Liv et France. J’ai senti mon pénis se recroqueviller de froid et de honte.

« Avance encore. »

J’ai atteint un endroit où il y avait très peu de courant, un endroit où l’eau stagnante était bien moins froide, presque chaude, en fait. Les rayons du soleil caressaient ma nuque et mon dos. Le courant tiède glissait sur ma peau, j’avais de l’eau jusqu’au nombril.

Quelqu’un a retiré le bandeau. Ils étaient nus aussi. En cercle autour de moi.

Ils se sont approchés, chacun leur tour.

Mon semblable, mon frère, a dit Johnny en m’étreignant.

Mon semblable, mon frère, a dit Charlie en m’étreignant.

Mon semblable, mon frère, a dit Kayla en m’étreignant.

Mon semblable, mon frère, a dit Naomi en m’étreignant.

Chacune de ces étreintes était pure et innocente, évidemment.

C’est pourtant ce jour-là que je suis tombé amoureux d’elle. En la voyant nue dans cette eau claire, au cœur de l’été, au cœur de cette forêt. En sentant sa peau satinée et douce contre la mienne, rafraîchie par l’eau de la rivière mais réchauffée par les rayons du soleil, tandis que ses cheveux trempés ruisselaient sur mon épaule et que son palpitant battait contre ma poitrine, léger comme un oiseau, la pointe de ses seins comme deux bourgeons. En la voyant nager, puis tordre et essorer ses cheveux noirs en torsades dégoulinantes, son regard sombre, améthyste et lumineux rivé au mien.

« Te voilà des nôtres, a dit Johnny en ressortant de la flotte et en se séchant. Tu viens d’être baptisé. »

Même Charlie, qui, d’ordinaire, ne se prive pas de déconner sur les bigots d’East Harbor, n’a fait aucune vanne, ce jour-là. Je ne l’avais jamais vu aussi sérieux. Il m’a souri. Et — de la même façon que je suis tombé amoureux de Naomi — j’ai senti que notre amitié avait pris le pas sur le groupe lui-même.

Si bizarre que cela puisse paraître, c’est à l’occasion d’un enterrement que nous avons commencé à devenir potes, Charlie, Johnny et moi. Auparavant, nous nous étions déjà croisés en ville, sur la plage et au collège, mais j’étais un étranger à leurs yeux : un mec venu sur le tard du continent, élevé par deux mères lesbiennes — autant dire une créature à mi-chemin entre un garçon et un alien…

Tout a changé le jour de l’enterrement de Jared Larkin, ou plutôt au cours du repas qui a suivi, chez les Larkin. Jared avait douze ans, comme nous. Il s’est suicidé.

Lui non plus, je ne le connaissais pas vraiment. Il était dans notre classe, mais il n’avait rien de remarquable qui aurait pu attirer l’attention : élève moyen, timide, frêle, un physique passe-partout — les filles l’ignoraient. Il jouait de la trompette dans l’orchestre du lycée. Il n’était jamais de ceux qu’on choisissait quand il s’agissait de former les équipes en sport — plutôt l’inverse, il faisait partie de ceux qui attendent encore qu’on les choisisse quand le banc est presque vide, et qui font grimacer les arrogants leaders de l’équipe en soupirant : « Oh non, m’sieur, pas lui ! C’est pas juste : on a déjà Fink dans notre équipe ! » Le soir, il rentrait directement chez lui sans parler à personne.

On l’a appris plus tard, Jared était dépressif. Quand j’ai demandé, en ce temps-là, à maman Liv ce que cela signifiait, elle m’a répondu : « C’est une maladie de l’esprit, Henry, une maladie de l’âme — elle t’enlève le goût des choses, le goût de vivre… » Je me rappelle avoir demandé si c’était contagieux. Il avait déjà fait une tentative : son père l’avait aperçu à temps, paraît-il, immobile au bout de leur ponton, dans le clair de lune, comme hypnotisé par l’immensité de l’océan qui scintillait devant lui, puis il avait plongé, les bras serrés le long du corps. Son père avait couru et plongé à son tour. Il l’avait sauvé in extremis, cette fois-là. Une terreur absolue devait l’envelopper — la certitude que le combat était perdu d’avance. Imaginez : avoir un fils, un petit garçon, le chérir et ne pas savoir comment le protéger des ombres qui rôdent autour de lui…

La deuxième tentative a été la bonne.

À en croire Bree Westhersby, sa seule amie, il est resté étendu sur son lit, il a attendu que ses parents roupillent profondément, et puis il est passé par la fenêtre et il a marché tranquillement jusqu’au bout du ponton. Mais qu’est-ce qu’elle en sait ? Si ça se trouve, il ne s’est même pas arrêté, il est allé droit au but et plouf !

Je me demande si, dans les tréfonds de son être, il ne percevait pas plus clairement que nous notre monde, s’il n’en appréhendait pas mieux que nous la vanité et la cruauté, s’il n’avait pas compris avant tous les autres que par notre égoïsme nous sommes condamnés…

Au cours du repas qui suivit la cérémonie au cimetière, toute la classe de Jared était présente et, à un moment donné, j’en ai eu assez : les plus jeunes avaient l’air déguisés pour quelque spectacle de l’école, avec leurs cravates noires trop serrées ; les adultes ne trouvaient rien à dire — un garçon qui s’est donné la mort à douze ans ; Liv et France étaient parmi les rares personnes à entourer les parents. J’ai eu besoin de respirer un peu, alors je suis sorti de la maison et j’en ai fait lentement le tour. Croyez-le si vous voulez, mais c’était quasiment le premier jour du printemps et on n’avait jamais vu un printemps pareil, aussi plein de fleurs, une brise aussi parfumée, un ciel aussi pur. La nature renaissait — elle avait survécu à l’hiver — et je me suis demandé si Larkin n’aurait pas survécu lui aussi si seulement il avait tenu bon quelques jours de plus. C’est idiot, je sais, mais j’avais douze ans. J’ai suivi l’allée latérale, entre le mur de bardeaux peint en jaune et la haute palissade en bois. Une tondeuse bourdonnait de l’autre côté. Je me suis immobilisé quand j’ai vu la balançoire inerte, que probablement plus personne n’utiliserait et qui ne tarderait pas à rouiller, et surtout le vélo et le ballon de basket délaissés, abandonnés contre un tronc d’arbre — le vélo et le ballon de Jared … Je les ai fixés un moment, bouleversé, les yeux recouverts d’une pellicule de larmes, puis j’ai continué. Je suis parvenu à l’angle de la maison, là où l’ombre d’un grand tilleul s’étalait sur le mur jaune, et je me suis arrêté quand j’ai entendu les voix à l’arrière :

« Ce pauvre Jared, a dit la première, et il m’a semblé reconnaître un garçon de ma classe.

— Si on avait pu savoir ce qu’il avait dans la tête, a dit une autre et, cette fois, j’ai reconnu la voix nasillarde de Charles Scolnick, qui était dans ma classe cette année-là.

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