Bernard Minier - Une putain d’histoire

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Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

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Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

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« Je vous ai entendues plusieurs fois le prononcer… »

Ses yeux m’ont fouaillé froidement, cliniquement, comme les doigts habiles d’un chirurgien cardiaque dans une poitrine ouverte, décelant aussitôt le mensonge éhonté, flagrant.

« Nous n’avons jamais prononcé ce nom-là dans cette maison », a-t-elle assené et, cette fois, sa voix n’avait plus rien d’amical.

Mes épaules se sont affaissées.

« Je t’ai entendue le dire dans ce diner , le Shirley’s, cet après-midi… »

J’ai détourné le regard, gêné. J’ai aperçu le reflet de sa stupeur dans le grand miroir au-dessus de la cheminée. France demeurait en retrait, mais je voyais l’inquiétude grandir sur ses traits, dans la clarté des petites lampes à abat-jour réparties aux quatre coins du séjour.

« Tu as quoi… ? »

Liv a secoué la tête d’un air incrédule.

« Tu m’as… suivie ? »

À quoi bon répondre ? Il était évident que je l’avais fait.

« Tu as surpris ma conversation au téléphone, c’est ça ? »

Cette fois, j’ai opiné.

J’ai vu un masque de dureté et d’inflexibilité remplacer toute autre expression sur son visage, ses yeux devenir noirs.

« Tu m’as espionnée… tu m’as suivie… »

Elle n’en croyait pas ses oreilles — moi non plus, d’une certaine façon : je n’en revenais pas de ce que la mort de Naomi m’avait amené à faire en l’espace de quelques jours. Je me suis rendu compte que, si je n’avais jamais poussé plus avant les questions concernant mes origines, c’était en grande partie parce que Liv y avait coupé court chaque fois — et qu’elle était la personne qui m’impressionnait, me paralysait le plus au monde. Ma mère adoptive — ce souverain absolu…

Et puis, il s’est passé quelque chose — un sursaut d’orgueil, la certitude que c’était maintenant ou jamais, que j’étais dans mon bon droit —, et j’ai redressé la tête.

« Qui est-ce ? ai-je répété. Tu as dit que tu croyais qu’ils nous avaient retrouvés, au téléphone. De qui tu parlais ? C’est pour ça que je n’ai pas le droit de mettre ma photo sur Facebook ? Ni sur Internet ? Pour éviter qu’on nous retrouve ? Réponds ! »

Elle allait faire comme d’habitude — m’envoyer verbalement dans les cordes — quand la main de France s’est posée sur son bras, aussi légère qu’une plume. Maman Liv s’est tournée vers elle ; France est alors intervenue en langue des signes, avec précipitation, comme lorsque les mots se pressent sur vos lèvres.

Je crois qu’il est temps de lui dire , ai-je compris. Je crois qu’Henry a le droit de savoir. Il a seize ans, Liv. Il faut lui dire ce qu’il se passe. Nous n’avons pas le droit de le garder plus longtemps dans l’ignoranceIl est temps de lui dire… Il est temps

Liv a tourné vers moi son œil inflexible. Au fil des ans, j’avais appris à déchiffrer ses humeurs, à comprendre les mécanismes à l’œuvre en elle. Liv n’aimait pas les nuances ; elle aimait le blanc et le noir. Comprendre, passer l’éponge, pardonner n’était pas dans sa nature — sa nature fondamentale était l’inflexibilité. Juger , voilà ce qu’elle savait faire. Séparer les bons des méchants, les amis des ennemis… Comme dans le fameux adage : avec moi ou contre moi . Avec Liv, il fallait choisir son camp. Et, en cas d’erreur, vous n’aviez pas droit à une seconde chance.

Chaque foyer a ses règles tacites. Chaque famille est un pays et un gouvernement à lui tout seul, où règnent des lois qui n’ont pas cours dans la maison d’à côté, des dizaines de petites conventions et d’habitudes qui, à l’abri des regards, assurent son unité. Nul doute que la nôtre n’était pas une démocratie. Et soudain, la pensée a fusé en moi, claire, limpide, tranchante, à ma grande surprise.

Je la hais, je la déteste. Elle n’est même pas ma mère…

Cette évidence m’a coupé le souffle ; pendant quelques secondes, j’ai fixé Liv et je me suis rendu compte que je n’avais plus peur d’elle. Maman France m’a fait un sourire. L’indulgence était aussi vaste chez elle qu’elle était absente chez Liv, aussi vaste que l’océan dehors. Je suis persuadé que France aurait pu me pardonner à peu près n’importe quoi — même le meurtre de Naomi, si j’avais été coupable. Elle a croisé les mains à plat sur son cœur et a désigné du menton Liv et elle.

Nous t’aimons.

Puis elle a placé sa main droite en coupe derrière son oreille.

Écoute .

« Assieds-toi, Henry », a ordonné Liv en me montrant le canapé.

Je me suis assis.

« Je désapprouve vigoureusement ce que tu viens de faire, a-t-elle dit d’une voix sévère et cassante, et j’ai de nouveau eu envie de rentrer sous terre. Tu m’as déçue, extrêmement déçue … Tu changes depuis quelque temps, Henry — et je n’aime pas ces changements…

— Je grandis, ai-je tenté de riposter d’une voix pas vraiment assurée.

— Tu te comportes comme un imbécile, oui ! a-t-elle tonné, et la foudre s’est abattue sur moi. Ne me refais jamais un coup pareil, tu entends ? Jamais… »

J’ai baissé la tête.

« Mais France a raison : il est temps pour toi de savoir… »

Si j’avais été un peu plus lucide, j’aurais mieux perçu l’ironie du truc : elles m’avaient caché la vérité pendant des années et c’est moi qui me sentais coupable. Elle s’est approchée de la baie vitrée et a regardé la terrasse, éclairée par de petites lanternes qui jetaient des flaques jaunes sur le plancher de cèdre, en me tournant le dos.

« Tu le sais, tu es un enfant adopté », a-t-elle commencé.

Grant Augustine — ainsi, c’était le nom de mon père.

J’étais sûr de n’avoir jamais entendu ce nom-là auparavant. Mais c’était surtout celui de Michelle qui revenait sans cesse dans son récit — Michelle leur meilleure amie, Michelle qui habitait la maison à côté de la leur à Los Angeles et qui vivait seule avec son bébé, Michelle qui était une femme absolument ravissante, spirituelle et gaie, et pourtant il y avait une blessure en elle qui refusait de se refermer. En quelques mois, Michelle était devenue comme une sœur pour elles — j’ai surpris un regard de Liv en direction de France : peut-être un peu plus qu’une sœur, en fin de compte.

« On était tout le temps fourrées les unes chez les autres, notre maison était sa maison et inversement — on avait même ménagé un passage dans la palissade entre les deux cours. Ça a été une période merveilleuse, vraiment… »

Elle a marqué une pause et j’ai vu sa nuque s’incliner en arrière.

« Et puis, du jour au lendemain, on a vu la santé de Michelle se détériorer, a dit Liv. Un jour, je constate qu’elle a maigri considérablement, l’autre, qu’elle a laissé des cheveux en grande quantité dans la poubelle de notre salle de bains… elle est tout le temps fatiguée… elle se traîne, son regard s’est terni, elle…

— C’était ma mère, n’est-ce pas ? » ai-je coupé.

Elle a acquiescé.

« Oui… Tes parents ne sont pas morts dans un accident de voiture, Henry. Mais j’y viens. On se doutait de ce qui se passait et elle a fini par nous inviter à boire un verre un soir pour nous l’annoncer : “J’ai un cancer.” Comme ça. Une saloperie ultra-rapide. Elle en avait pour quelques mois seulement. On était effondrées. Tu dois bien comprendre qu’on adorait Michelle. Elle était vraiment comme une sœur pour nous, même si on ne la connaissait que depuis un an à peine. Mais, à ce moment-là, nous avions déjà décidé de déménager, a-t-elle ajouté en baissant la voix. (Elle a lancé un coup d’œil à mon autre maman.) France… eh bien, elle avait… reçu une offre qu’il était impossible de refuser, pour un poste à responsabilité à Baltimore… Une ouverture pour sa carrière, tu vois. Elle ne pouvait pas laisser passer cette chance… On allait quitter la Californie… »

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