Bernard Minier - Une putain d’histoire

Здесь есть возможность читать онлайн «Bernard Minier - Une putain d’histoire» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: XO Éditions, Жанр: Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Une putain d’histoire: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Une putain d’histoire»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une île boisée au large de Seattle…
« Au commencement est la
.
La
de se noyer.
La
des autres,
ceux qui me détestent,
ceux qui veulent ma peau Autant vous le dire tout de suite :
Ce n’est pas une histoire banale. Ça non.
c’est une putain d’histoire.
Ouais,
… »

Une putain d’histoire — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Une putain d’histoire», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le Shirley’s se trouvait tout près de l’Interstate 5, dans une zone commerciale de Mount Vernon comprenant, entre autres, un Best Western, un DQ, un Burger King, une station de lavage Kwik-N-Kleen et une station-service Shell. Il n’y avait pas beaucoup d’endroits où se planquer, aussi ai-je choisi le parc de stationnement du Burger King, suffisamment à distance pour ne pas attirer l’attention, mais avec une vue imprenable sur l’entrée.

Le ciel avait pris une teinte verdâtre des plus curieuse et la lumière entre les masses nuageuses semblait colorée par un de ces filtres qu’on utilise sur Instagram. J’ai respiré un bon coup et je suis descendu. Puis j’ai marché jusqu’au carrefour, à une centaine de mètres de là. J’ai franchi la quatre-voies à hauteur du DQ et me suis dirigé vers le Shirley’s à travers le terre-plein.

La façade de bardeaux peinte en bleu layette avait connu des jours meilleurs. Il n’y avait pas beaucoup de voitures garées devant, ce qui ne faisait guère mes affaires. J’ai poussé la porte vitrée. À l’intérieur, un long comptoir en aluminium qui courait face à l’entrée, deux employées coiffées de petits chapeaux en papier, une vingtaine de tables et des box sur la droite, avec des banquettes en similicuir. Trois clients : un couple près d’une fenêtre et un homme seul assis dans l’un des box. L’unique avantage stratégique : d’épais rideaux masquaient en partie les fenêtres tout comme la porte d’entrée, et une pénombre discrète enveloppait les lieux, percée par de petites lampes. J’ai reconnu la musique — forte — qui sortait des minibaffles : Alice in Chains.

« Bonjour, a dit l’une des employées.

— Je reviens… »

Je suis retourné à ma voiture. Il était temps car, en traversant le passage-piétons, j’ai vu approcher la Volvo de Liv sur la bretelle de l’Interstate. Je me suis planqué quand elle est passée devant moi, a tourné au carrefour et s’est engagée sur le parking du Shirley’s.

J’ai jeté un coup d’œil et vu Liv descendre de la Volvo. Elle a disparu à l’intérieur du restaurant.

C’était maintenant que les choses se compliquaient. Rentrer là-dedans revenait à prendre un foutu risque. J’imaginais la tête de Liv si elle me voyait là. Elle en conclurait naturellement que non seulement je l’avais espionnée au téléphone mais aussi que je l’avais suivie jusque-là avec l’intention de l’épier à nouveau. Croyez-moi, il y a peu d’épreuves que j’ai moins envie d’affronter qu’un savon de Liv Myers, ma mère adoptive. Liv mesure peut-être un mètre cinquante-huit, mais elle aurait fait merveille comme procureur dans un tribunal — ou dans un talk-show. Ses colères ont quelque chose de jupitérien, et tous ceux qui les ont essuyées évitent de s’y exposer à nouveau dans la mesure du possible. Je ne lui ai jamais donné personnellement l’occasion de sortir de ses gonds, mais je l’ai déjà vue s’en prendre à d’autres — je revois un garagiste indélicat et me rappelle une remarque sexiste et homophobe de la part d’un ivrogne d’East Harbor pendant la fête nationale — et, à mon humble avis, ils s’en souviennent encore.

Je n’osais imaginer sa réaction. Je n’avais même pas envie d’y penser. Quelle que soit la raison ou la peur, il faudra la dépasser , a déclaré le coach Anthony Robbins. Ben voyons, le genre de truc plus facile à dire qu’à faire… Je me rendais compte que mon obéissance avait toujours procédé d’une seule source : la peur qu’elle m’inspirait. Planté au carrefour, j’ai réfléchi un moment. À part le couple, il n’y avait qu’un seul homme dans le bar. Je l’avais à peine entraperçu mais il m’avait donné l’impression d’avoir dans la quarantaine, les cheveux grisonnants et, surtout, il était assis dans un box face à l’entrée . Ce qui signifiait que Liv allait forcément s’asseoir dos à celle-ci si c’était bien lui qu’elle venait voir.

Qui d’autre ?

J’ai attendu cinq minutes et aucun véhicule n’est venu se garer près de la Volvo. J’étais sûr et certain de n’avoir jamais vu cet homme de ma vie ; par conséquent, sauf si Liv lui avait un jour montré une photo de moi, il n’y avait aucune chance pour qu’il me reconnaisse. Près de moi, au-dessus de la chaussée, les feux passaient du rouge au vert, du vert au rouge, et le flot de véhicules s’interrompait puis repartait comme une marée filmée en accéléré.

J’ai pensé au box libre juste à côté, séparé de celui où l’homme était assis par une cloison. Mais que se passerait-il si Liv tournait la tête au moment où j’entrais et où l’employée disait « bonjour », ou bien si elle reconnaissait ma voix quand la serveuse viendrait prendre ma commande ? Ou encore si elle partait la première et passait devant ma table ? Trop de risques…

Et puis, un petit miracle s’est produit. En l’espace de cinq minutes, plusieurs pick-up ont déboulé en même temps de la bretelle d’autoroute et une douzaine de types qui avaient l’air d’ouvriers ou de bûcherons en sont descendus pour entrer au Shirley’s en devisant bruyamment — je pouvais suivre leurs conversations de là où j’étais. Ensuite, ça a été le tour d’un monstrueux Peterbilt de trente-sept tonnes suivi d’un autre mastodonte grondant et ferraillant dont la plate-forme était chargée d’une montagne de troncs et dont les freins à air ont émis des soupirs véhéments quand il s’est immobilisé sur le parking — après quoi les chauffeurs ont emboîté le pas aux ouvriers.

L’heure de pointe apparemment : j’étais juste arrivé un tout petit peu trop tôt.

J’ai pris ma décision.

J’ai traversé la route et le parking et je suis entré dans la salle trente secondes après les routiers. Les deux employées n’étaient plus derrière leur comptoir mais occupées à faire le service. J’ai jeté un coup d’œil vers le box et mon cœur a fait un petit saut : Liv était bien là, assise face au type. Le box voisin était libre … Les camionneurs comme les ouvriers s’étaient répandus dans la salle. J’ai foncé tête baissée. Je me suis laissé tomber sur la banquette la plus proche, à quelques centimètres seulement de ma mère, lui tournant le dos comme elle me tournait le sien.

Entre la musique et les conversations, le brouhaha était assourdissant, l’obligeant à élever la voix. Le revers de la médaille étant que, à cause de ce même bruit, je ne percevais que des bribes.

« … inquiète… faire si grand… gustine… nos traces… ? a-t-elle dit.

— … es sûre… ? a dit l’homme.

— … France a vu… plusieurs fois sur… fer… moi… rues d’East… l’air d’un… FBI ou… sûre que… Henry qu’il cherche… »

Est-ce que j’avais vraiment entendu Henry ? Avait-elle dit : « Je suis sûre que c’est Henry qu’il cherche » ? Ou bien mon esprit déformait-il ses propos et les réarrangeait-il en fonction de mes propres fantasmes ?

« Bonjour, vous avez choisi votre commande ? » a soudain demandé la serveuse à côté de moi.

J’ai regardé le menu, pris de court.

J’ai mimé la langue des signes puis montré son calepin et son stylo. Elle me les a tendus.

J’ai écrit :

Hamburger, Coca Zero

« Très bien. Quel assaisonnement ? »

Même manège…

« Très bien. Ce sera tout ? »

J’ai hoché la tête, lui ai fait un joli sourire. Elle est repartie. J’ai de nouveau prêté l’oreille.

« … ry a quel âge ? » demandait l’homme.

(Ou peut-être était-ce mon esprit qui le demandait.)

« Seize…

— … naissan… ?

— 1997. »

(Cette date entendue très précisément — l’année de ma naissance — mais qui sait de quels tours l’esprit est capable, hein ?)

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Une putain d’histoire»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Une putain d’histoire» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Une putain d’histoire»

Обсуждение, отзывы о книге «Une putain d’histoire» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x