Bernard Minier - Nuit

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Nuit: краткое содержание, описание и аннотация

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Nuit de tempête en mer du Nord.
Secoué par des vents violents, l’hélicoptère dépose
sur la plate-forme pétrolière. L’inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d’une technicienne de la base
.
Un homme manque à l’appel. En fouillant sa cabine, Kirsten découvre une série de photos. Quelques jours plus tard, elle est dans le bureau de
.
L’absent s’appelle
, le tueur retors et insaisissable que le policier poursuit depuis des années. Étrangement, sur plusieurs clichés, Martin Servaz apparaît. Suivi, épié.
Kirsten lui tend alors une autre photo. Celle d’un enfant.
Au dos, juste un prénom : Pour Kirsten et Martin, c’est le début d’un voyage terrifiant. Avec, au bout de la nuit, le plus redoutable des ennemis.

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— Suis-moi.

Il l’avait suivi. À travers la maison silencieuse : le couloir, l’escalier, la salle commune inondée de lumière, celle de l’aube, dont les rayons entraient à flots par les fenêtres sans rideaux côté est. Il avait jeté un regard à la pendule. Cinq heures du matin ! Il avait terriblement sommeil. Et une seule envie : se recoucher, se rendormir. Il ne lui faudrait pas trois secondes pour replonger. Mais il avait suivi son papa dehors parce qu’il n’aurait jamais osé lui désobéir. En ce temps-là, on ne désobéissait pas. Et parce qu’il l’aimait aussi. Plus que tout au monde. À part — peut-être — maman.

Dehors, le soleil basculait au-dessus de la colline, à cinq cents mètres de là. L’été. Tout était absolument immobile. Même les blés mûrs. Pas un frisson non plus dans les feuilles dentelées des chênes. Il avait cligné des yeux en fixant les rayons du soleil qui inondaient la campagne alentour. Le calme du matin éclatait de chants d’oiseaux.

— Qu’est-ce qu’il y a ? avait-il demandé.

— Ça, avait répondu son papa en embrassant le paysage d’un geste ample.

Il n’avait pas compris.

— Papa ?

— Quoi, fiston ?

— Où je dois regarder ?

Son père avait souri.

— Partout, fils.

Il avait ébouriffé ses cheveux.

— Je voulais juste que tu voies ça, une fois dans ta vie : le soleil qui se lève, l’aube, le matin…

Il avait perçu l’émotion dans la voix de son papa.

— Ma vie ne fait que commencer, papa.

Son père l’avait regardé en souriant, avait posé sa grande main sur son épaule.

— J’ai un petit garçon très intelligent, avait-il dit. Mais quelquefois il faut oublier son intelligence et laisser parler ses sens, son cœur.

Il était trop jeune pour comprendre alors, mais aujourd’hui il savait. Puis quelque chose s’était passé : une biche avait surgi en bas de la colline. Silencieuse, précautionneuse, lente. Telle une apparition. Mais une apparition magnifique, fragile, noble. Elle avait émergé des bois à découvert, cou tendu, prudente. Le petit Martin n’avait jamais rien vu d’aussi beau. C’était comme si la nature tout entière retenait son souffle. Comme si quelque chose allait survenir, qui briserait cette magie en mille morceaux. Servaz s’en souvenait : il avait le cœur qui battait comme un tambour.

Et, de fait, quelque chose s’était passé. Un claquement sec. Il n’avait pas compris tout de suite ce que c’était. Mais il avait vu la biche se figer puis tomber.

— Papa, qu’est-ce qui se passe ?

— Rentrons, avait dit son père d’une voix pleine de colère.

— Papa ? C’était quoi ce bruit ?

— Rien. Viens.

C’était le premier coup de feu qu’il entendait, mais pas le dernier.

— Elle est morte, c’est ça ? Ils l’ont tuée.

— Tu pleures, fils ? Allez, viens. Ne pleure pas. Viens. C’est fini. C’est fini.

Il avait voulu courir vers la biche, mais son père l’avait retenu par le bras. Il avait alors vu des hommes sortir des bois, leurs fusils en bandoulière, en bas de la colline, et il avait senti la rage l’envahir.

— Papa, avait-il hurlé. Est-ce qu’ils ont le droit de faire ça ? Ils ont le droit ?

— Oui. Ils ont le droit. Viens, Martin. Rentrons.

Il s’ébroua, planté au beau milieu de la rue. Remarqua le regard de Kirsten qui venait vers lui. Et Hirtmann, se demanda-t-il, qu’enseigne-t-il à son fils ? Ou au mien ?

Elle retint sa respiration, eut le sentiment du temps suspendu. Des secondes qui s’écoulent bien plus lentement que d’ordinaire. Les cris des enfants perçant l’air froid comme des éclats de verre, l’école qui semblait le seul lieu vivant dans ce village mort. Rien ne bougeait autour d’eux — à part cette petite cour et ce préau, et une voiture, très loin en bas, dans la vallée, grosse comme une fourmi sur la route rectiligne, dont le bruit leur parvenait à peine.

Servaz lui-même était changé en statue de sel. Elle remonta la pente jusqu’à lui.

— Il est là, dit-elle.

Il ne dit rien. Il suivait des yeux les évolutions de Gustav à travers la cour et elle devina toutes les émotions qui le traversaient. Silencieux et statique, à part son regard mobile, qui ne lâchait pas l’enfant, et son écharpe de laine, qui dansait dans le vent. Elle laissa passer quelques instants, observant elle-même le garçon. Il était plus petit et plus menu que les autres. Ses joues rouges comme des pommes d’api à cause du froid. Chaudement emmitouflé dans une doudoune bleue et un cache-nez coquelicot. En cet instant, il avait l’air plein de joie de vivre. Rien de l’enfant maladif qu’on leur avait décrit, à part sa petite taille. Rien non plus d’un enfant solitaire : il se joignait avec enthousiasme aux jeux collectifs. Elle resta un moment à l’observer, attendant que Martin réagisse. Mais Kirsten était d’une nature trop impatiente pour attendre longtemps.

— Qu’est-ce qu’on fait ? finit-elle par dire.

Il regarda autour de lui.

— On y va ? insista-t-elle. On pourrait parler au type, là-bas.

— Non.

C’était un « non » définitif. De nouveau, il regarda autour de lui.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— On ne peut pas rester là. On va se faire repérer.

— Par qui ?

— Par ceux qui sont chargés de veiller sur Gustav, pardi.

— Il n’y a personne.

— Pour le moment.

— Alors qu’est-ce qu’on fait ?

Il désigna la rue par laquelle ils étaient arrivés.

— C’est une impasse, le seul accès à l’école. Ceux qui viennent chercher Gustav doivent forcément passer par là. Soit ils habitent le village et ils viennent à pied, soit ils se garent sur la place.

Il rebroussa chemin, remontant la pente sur les pavés glissants.

— On va les attendre. Mais si on reste dans la voiture (il montra la fenêtre dont le rideau avait bougé), il ne faudra pas une heure pour que tout le village soit averti de notre présence.

Ils débouchèrent sur la place. Servaz désigna la mairie, dont la façade occupait le centre côté est.

— Ça ferait un bon point d’observation.

— Elle est fermée.

Il regarda sa montre.

— Plus maintenant.

Le maire était un petit homme trapu aux yeux rapprochés et à la mâchoire épaisse, avec une fine moustache brune comme un lacet de chaussure sous des narines évasées et poilues. C’était visiblement un adepte de la loi et de l’ordre, car il avait accueilli leur requête avec enthousiasme.

— Là, qu’en pensez-vous ? leur demanda-t-il en leur montrant les fenêtres d’une salle au deuxième étage.

À en juger par la longue table en bois ciré et le nombre des chaises, c’était manifestement ici que se réunissait le conseil municipal. La petite salle sentait l’encaustique. Contre le mur opposé aux fenêtres se dressait un grand meuble de rangement derrière les vitres duquel luisaient les reliures de registres municipaux qui avaient l’air aussi anciens que le meuble lui-même. Ses boutons étaient en verre taillé et des arabesques de feuilles et de motifs incrustées dans son bois sombre. Servaz se fit la réflexion que ce village devait être plein de meubles semblables, lourds, démodés, passés entre les mains calleuses d’ébénistes aujourd’hui morts, mais qui furent fiers de leur travail, loin du mobilier en kit des grandes villes. Les fenêtres étaient pourvues de rideaux de cretonne poussiéreux et elles plongeaient sur la place, l’entrée de l’impasse menant à l’école était parfaitement visible.

— C’est parfait. Merci.

— Ne me remerciez pas. En ces temps troublés, chacun doit faire son devoir de citoyen. Nous devons nous entraider, nous protéger les uns les autres. Vous faites ce que vous pouvez, mais aujourd’hui chacun doit se sentir concerné par la sécurité de tous. Nous sommes en guerre

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