Adrien Goetz - Webcam

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Gossec, pionnier de l’art conceptuel, est un mythe vivant. Marié à un top model, il orchestre depuis son château la canonisation médiatique de son centième anniversaire. Alors qu’il rédige ses mémoires, son fils est assassiné. Une chasse à l’homme s’engage dans le monde des galeries, des collectionneurs et des journalistes, jusque sur les rivages les plus secrets de la Méditerranée. Mais la vraie partie se joue sur le web…
Adrien Goetz est maître de conférences en histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne. Après un premier roman remarqué,
dont le héros était un créateur contemporain imaginaire, il a fait revivre trois flamboyantes figures d’artistes du XIX
 siècle dans
et fait paraître deux autres romans :
(2004) et
(2006).
« Webcam est un premier roman dense et ludique. Qui jette un regard acerbe sur les multiples miroirs de notre société. »
Elle

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Ils ont eu l’idée d’être un peu plus nombreux. Une annonce sur un site spécial. Ils ont péché Virgile. Je crois que j’aurais fait comme lui, si on m’avait proposé ces petits jeux scéniques en groupe vers 1925–1930, j’aurais dit oui tout de suite. C’est trop drôle. Et je pense que j’aurais été capable de bien tenir ma partie — cela nécessite de bons acteurs amateurs, il ne faut pas se couper, il ne faut pas rire, et continuer à suivre la logique de son personnage. L’homosexuel n’est pas censé être tout de suite excité par les deux lesbiennes, ou du moins pas trop, le réparateur de télévision doit repartir à l’horaire prévu, la baby-sitter vierge ne doit pas commencer un strip-tease de professionnelle, etc. Tous les noms sont changés, on doit être un autre à chaque fois. Parme ferme les yeux.

Virgile, la première fois, a réussi à les surprendre et s’est imposé comme le meneur de jeu. Il les a invités à la maison, tous les trois, sans les connaître. Ici, le ton du récit du jeune Pablo me semble faux. Les deux autres se taisent et je me demande s’il n’invente pas. Est-ce vraiment ainsi qu’ils ont rencontré mon fils ?

Virgile les a reçus dans sa chambre. Ils ont vu le lit et Parme a été déçue. Déjà ? Tout de suite ? Virgile leur a proposé de travailler avec lui à la réalisation d’un film.

« Mais il ne vous connaissait pas ?

— Nous avions correspondu pendant assez de temps. En quelques minutes, nous avons vérifié que nous ressemblions à nos images, à ce que les autres en tout cas attendaient de nous. Virgile aimait jouer. Il nous a demandé de l’aider à tourner un petit film.

— Dans sa chambre ?

— Non, mais chez lui, au grenier, là où il est mort.

— Je comprends. Sur le fond de ma chambre peinte, une enfant qu’on viole, qu’on découpe et enfin qu’on égorge.

— Vous êtes au courant ?

— Merci, je l’ai vu, c’est chez moi que ça se passe. C’est à ma femme qu’on l’a envoyé. Vous avez truqué ?

— Rassurez-vous, on n’a même pas tué un lapin pour que ça saigne. On procède par incrustations d’images prises ailleurs, dans un film d’horreur taïwanais en l’occurrence. Du bon travail, mais qui n’était pas destiné à tromper un professionnel. Il voulait faire une farce. Il était content d’avoir trouvé les clefs de la chambre du grenier.

— Une farce idiote. À ma femme, sa jeune belle-mère. Il vous l’a dit ?

— Non (c’est Parme qui répond, avec vivacité, je sens bien qu’elle admire Nahoum, une admiration de lycéenne qui découpe des affiches dans les magazines).

— Vous aviez peint le décor tous les trois ?

— Non, Virgile nous l’a montré très vite. Il nous a dit que vous aviez peint chez vous une sorte d’esquisse de votre chambre qui est si célèbre. Que ça datait de cette époque. Vous aviez vendu un exemplaire et gardé celui qui est chez vous.

— Faux. Même si je finis par douter moi-même. Peu importe. Et après ? Vous avez mis longtemps à faire ce film ?

— Une semaine, pendant laquelle nous n’avons même pas fait l’amour. Nous nous sommes lancés dans la confection de petits projets. »

Après, ils se sont beaucoup revus, au point de partir quelques jours ensemble, à Londres. À mes frais. Il leur avait promis un voyage à New York. Le jeu serait de se retrouver là-bas, comme si c’était par hasard et comme si on ne se connaissait pas. Quelque chose s’est noué entre ces quatre paumés qui m’échappe un peu. Je pense qu’ils ne sont pas assez doués pour tout inventer. Leur imagination se limite à leurs petits jeux. Pour se lancer dans un trafic de tableaux, je ne sais pas s’ils ont la carrure. Pour tuer non plus, pour pousser les jeux jusqu’au meurtre, comme Virgile sans doute a poussé mon tableau secret — comment l’avait-il vu ? — jusqu’au sang.

Parme, que j’avais crue transparente, me raconte qu’elle est passionnée d’Internet, avec autant de flamme que mon Étienne, depuis huit ans, ce qui fait d’elle une pionnière qui peut apporter un témoignage sur les temps héroïques. J’ai appris beaucoup la nuit dernière, je l’étonne. Elle se laisse aller. Elle raconte. À côté des petits jeux de ses amis, comme elle est aussi une jeune fille sentimentale qui rêve de Fabrice del Dongo, elle vit une autre histoire, plus vraie, mais sous un autre nom d’emprunt, encore plus glamour sans aucun doute — je ne leur demande pas leurs surnoms, même si cela m’amuserait assez, je sens que là serait la vraie indiscrétion. Elle est amoureuse depuis un an. Un garçon du web. Ils s’écrivent la nuit. Elle ne l’a jamais vu. Il l’aime aussi. Ils ont célébré leur mariage et elle lui est fidèle, sur la toile où ils se sont rencontrés et où ils habitent tous deux. Si c’était Étienne ? Ce serait trop drôle. Une chance sur plusieurs millions. À part ça, elle couchaille à gauche et à droite. Elle scénarise. Virgile ?

Virgile a voulu terrifier Nahoum. Je ne crois pas complètement à cette version. Il manque des épisodes ou des personnages, des motifs, des rebondissements. Mais eux sont prêts à foncer tête baissée dans n’importe quelle idiotie. J’hésite à me lancer. Je ne leur expliquerai pas directement ce que je veux faire avec Internet (les idées d’Étienne cette nuit). Je vais laisser la police faire son travail. Ce sera mon scénario. Je vais aller voir mon petit commissaire, lui dire que nous avons affaire à trois exhibitionnistes branchés et que si l’un d’eux a tué, il n’attend que l’occasion spectaculaire pour le dire. Si tout le monde les voit se battre, se culpabiliser, se disculper, s’accuser, se vendre, se trahir, s’innocenter, le vrai coupable, s’il est ailleurs, ne manquera pas de se trahir. Il se sentira à l’abri. Hors de cet espace, hors du temps, impossible à punir. Hors de ma dernière œuvre et piaffant pour y entrer.

Je ne suis qu’à moitié convaincu. Je crois que l’idée est bonne, mais je ne suis pas assez maître du sujet pour convaincre la police. Faut-il présenter l’affaire comme un coup des enquêteurs, une méthode nouvelle qui fera date dans les annales de la PJ ? Pour que cette histoire soit celle dont tout le monde parlera. La vanité des flics vaut bien celle des artistes. Je veux que ma dernière œuvre, ma prochaine œuvre, soit vue de la planète entière, je veux l’offrir au monde, je veux qu’elle soit en images et en récit, et que ce récit tienne à moi, à ma douleur, à mon amour, à ma torture, à cette violence qui m’a été faite ; je veux que cette œuvre soit le deuil que je ne peux pas faire tant il est immense et nouveau, pour moi, qui suis si vieux ; je veux que cette œuvre me force à partager mon angoisse avec le monde. Je n’aime pas l’Internet où l’on se déguise, où chacun joue un jeu de rôles.

Je dis à Parme que son soupirant, son « mari » internaute est peut-être en réalité une mère de famille de San Diego. Elle sourit : « Et moi, qui vous dis que je me sois fait aimer pour ce que je suis ? » La garce. Elle m’écoute, et les deux autres n’osent pas poser de questions. J’ai trouvé la manière de créer une œuvre unique, celle qui conclura ma vie. Eux doivent accepter d’y participer, devenir acteurs et créateurs avec moi. Pablo prend la parole, il ne voit pas très bien à quoi je veux en venir. Je parle de l’Internet où l’on se montre, où l’on donne, où l’on exhibe. Pablo dit que ce sont des idées qui auraient plu à Virgile, qu’il eût été fier de son père, à qui il reprochait de ne plus créer grand-chose, rien de moderne en tout cas. Je les écoute. Je pense à mon fils. S’ils osent dire cela, c’est qu’ils m’ont accepté et que, coupables ou innocents, je les tiens.

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