Fred Vargas - Coule La Seine

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Publiées séparément à des périodes différentes, ces trois nouvelles rassemblées en un volume mettent en scène le commissaire Adamsberg confronté aux sans-abri, aux « clodos ». Elles ont été légèrement remaniées, mais Fred Vargas a tenu à leur garder leur forme et leur substance originales.
Les dessins de Baudoin sont inédits et ont été réalisés spécifiquement pour cette édition.

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— La petite bricole, dit-il, fonde le grand truc du truc.

— C’est cela, dit Charles.

On arrêta Germain Rochelle — c’est-à-dire Guy Verdillon — à l’aube. Il craqua à onze heures dix, sous l’œil attentif de Charles Sancourt qui, les mains accrochées aux barreaux, toujours en chemise et caleçon, avait obtenu le droit tacite d’assister à l’interrogatoire.

Mobile du meurtre d’Annie Rochelle ? Engueulade, fric et chantage, mais Verdillon ne voulut jamais l’admettre. L’homme s’en tint farouchement à une seule version : il avait basculé sa complice dans la flotte parce qu’elle l’emmerdait. Danglard trouva l’argument faible. Non, dit Adamsberg. Pour une nuit de Noël, cela n’avait rien de surprenant.

Noël, la nuit primitive.

Vers une heure, Charles quitta le commissariat, le col net et les fesses trempées.

— On a oublié de lui rendre son cintre, dit Adamsberg.

Il le décrocha de la patère et rattrapa d’un pas vaguement pressé l’homme au plastron blanc qui s’engageait dans la rue.

— Ce n’est pas son cintre, objecta Danglard, pour la forme.

Il savait très bien ce qu’Adamsberg lui répondrait. Il répondrait : « Mais si, c’est son cintre. » Contrarier Adamsberg, c’était son boulot. Un petit boulot, sans doute. Mais le petit truc du dérisoire fonde le grand truc du truc. Une histoire comme ça. Et cette histoire, Danglard la savait depuis longtemps.

CINQ FRANCS PIÈCE

C’était fini, il n’en vendrait plus une seule ce soir. Trop froid, trop tard, les rues s’étaient vidées, il était presque vingt-trois heures à la place Maubert. L’homme obliqua sur sa droite, poussant devant lui son chariot, bras tendus. Ces foutus chariots de supermarché n’étaient pas des instruments de précision. Il fallait toute la force des poignets et une sacrée connaissance de l’engin pour le maintenir dans le droit chemin. C’était buté comme un âne, ça roulait de travers, ça résistait. Il fallait lui parler, l’engueuler, le bousculer, mais, comme l’âne, ça permettait de trimballer une bonne quantité de marchandises. Buté, mais loyal. Il avait appelé son caddie Martin, par déférence pour tout le boulot qu’avaient abattu les ânes d’antan.

L’homme gara son chariot auprès d’un poteau et l’attacha avec une chaîne, à laquelle il avait accroché une grosse cloche. Gare au fils de fumier qui voudrait lui piquer son chargement d’éponges pendant son sommeil, il trouverait à qui parler. Des éponges, s’il en avait vendu cinq dans la journée, c’était le bout du monde. Ça lui faisait vingt-cinq francs, plus les six francs de reste d’hier. Il sortit son duvet d’un sac suspendu sous le ventre du caddie, se coucha sur la bouche de métro et s’enroula bien serré. Impossible d’aller se réchauffer dans le métro, il aurait fallu abandonner le chariot en surface. C’est comme ça, quand on a un animal, cela demande des sacrifices. Jamais il n’aurait laissé Martin seul dehors. L’homme se demanda si son arrière-grand-père, quand il allait de ville en ville avec son âne, était obligé de coucher près de sa bête dans les champs de chardons. De toute façon, c’était égal, parce qu’il n’avait pas eu d’arrière-grand-père, ni quoi que ce soit de ce genre, de ce genre familial. Mais ça n’empêche pas d’y penser. Et quand il y pensait, il imaginait un vieux type avec un âne, qui s’appelait Martin. Que transportait l’âne ? Des harengs salés peut-être, ou des draps d’Elbeuf, ou des peaux de mouton.

Lui, il en avait trimballé des trucs à vendre. Tellement de trucs qu’il avait tué à la tâche trois chariots sous lui. Cet âne-ci était le quatrième d’une longue lignée. C’était le premier qui portait des éponges. Quand il avait découvert cette mine d’éponges à l’abandon dans un hangar de Charenton, il s’était cru sauvé. 9 732 éponges végétales, il les avait comptées, il était calé pour les chiffres, c’était de naissance. Multiplié par cinq francs. On ne pouvait pas monter le prix, parce que les éponges n’avaient pas bonne allure. Egale 48 660 francs, un mirage, une rivière.

Mais depuis quatre mois qu’il transvasait ses éponges depuis le hangar de Charenton jusqu’à Paris et qu’il poussait Martin dans toutes les rues de la capitale, il en avait vendu exactement 512. Personne n’en voulait, personne ne s’arrêtait, personne ne regardait ses éponges, ni son chariot, ni lui. À ce rythme, il lui faudrait 2 150,3 jours pour écluser le hangar, soit six années virgule dix-sept à traîner son âne et sa carcasse. Les chiffres, ça avait toujours été son truc. Mais ses éponges, tout le monde s’en foutait, à part cinq personnes par jour. Ça ne fait pas beaucoup, cinq personnes, merde, sur deux millions de Parisiens.

Serré dans son duvet, couché en chien de fusil, l’homme calculait le pourcentage de Parisiens acheteurs d’éponges. Il regarda un taxi s’arrêter à sa hauteur, une femme en sortir, les jambes très fines, puis son manteau, en fourrure blanche. Certainement pas une femme à entrer dans le pourcentage. Peut-être ne savait-elle même pas ce que pouvait bien être une éponge, comment ça se gonflait, comment ça se pressait. Elle le contourna sans le voir, traversa, longea le trottoir opposé, composa un code à l’entrée d’un immeuble. Une voiture grise passa doucement, l’éclaira dans le rayon de ses phares, freina près d’elle. Le conducteur descendit, la femme se retourna. Le vendeur d’éponges fronça les sourcils, en alerte. Il savait reconnaître les types qui s’en prennent aux femmes et ce ne serait pas la première ni la dernière fois qu’il en bousillerait un. À force de diriger des chariots lourds et rétifs, il s’était fait des poings de débardeur. Il y eut trois coups de feu et la femme s’écroula à terre. Le tueur se rencogna dans la voiture, embraya et disparut.

Le vendeur d’éponges s’était écrasé aussi plat que possible sur la bouche de métro. Un vieux tas de fringues abandonnées dans le froid, c’était tout ce que l’assassin avait vu de lui, s’il l’avait seulement vu. Et pour une fois, cette atroce transparence qui échoit aux sans-grade lui avait sauvé la peau. Il se tortilla en tremblant hors du sac de couchage, le roula en boule et l’enfourna dans le sac plastique, sous le ventre du caddie. Il s’approcha de la femme, se pencha vers elle dans l’obscurité. Du sang souillait le manteau de fourrure, on aurait dit un jeune phoque sur la banquise. Il s’agenouilla, ramassa le sac à main et l’ouvrit rapidement. Des lumières s’allumaient aux fenêtres, trois, puis quatre. Il jeta le sac à terre et courut à son caddie. Les flics allaient rappliquer, c’était une question de minutes, les gars étaient des rapides. Fébrilement, il fouilla dans ses poches à la recherche de la clef de son antivol. Pas dans le pantalon, pas dans la veste. Il fouilla encore. Courir ? Abandonner Martin ? Est-ce qu’on faisait un truc pareil à un compagnon aussi fidèle et dur à la tâche qu’avait été ce chariot ? Il retourna ses huit poches, tâta sa chemise. Les flics, bon sang, les flics et leurs questions. D’où venaient les éponges ? D’où venait le chariot ? D’où venait l’homme ? De rage, il tira sur le caddie pour tenter de l’arracher au poteau métallique, et la cloche résonna dans la nuit, stupide et gaie. Et très vite, une sirène et des pas de course, et puis des voix brèves, l’efficace et maudite énergie de la flicaille. L’homme se pencha sur son chariot, enfonça ses bras au cœur des éponges et les larmes lui montèrent aux yeux.

Dans la demi-heure qui suivit, toute une masse de flicaille lui était tombée dessus. D’un côté il était un type important, le seul témoin de la tuerie, et on le ménageait, on le questionnait, on lui demandait son nom. D’un autre il n’était qu’un vieux tas de fringues récalcitrant et on le secouait, on le menaçait. Et pire, on entendait l’embarquer au commissariat, seul, et lui s’accrochait de toutes ses forces au caddie en criant que si on n’emportait pas le chariot, il ne dirait pas un mot de ce qu’il avait vu, plutôt crever. Il y avait à présent dans la rue des projecteurs, des voitures à gyrophares, des photographes, une civière, du matériel partout, des murmures inquiets, des téléphones.

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