Fred Vargas - L'Homme aux cercles bleus

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L'Homme aux cercles bleus: краткое содержание, описание и аннотация

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« Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? » Ça amuse les Parisiens. Depuis quatre mois, cette phrase accompagne les cercles qui surgissent à la nuit, tracés en bleu sur les trottoirs de la ville. Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui théorisent.
Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles et leur contenu hétéroclite « suintent » la cruauté. Il le sait, il le sent : bientôt, de l’anodin saugrenu on passera au tragique. « Commencez ce livre, vous ne pourrez plus vous l’arracher des mains. Quant à savoir dans quel rayon le classer, peu importe. Vargas est unique en son genre. »
Claire Julliard — Le Nouvel Observateur « Pour un bon rompol, Fred Vargas a trois règles : d’abord ne pas ennuyer le lecteur, secondo le tenir, et tertio ne pas le trahir. »
Cosmopolitan

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FRED VARGAS

L’homme aux cercles bleus

Mathilde sortit son agenda et nota : « Le type qui est assis à ma gauche se fout de ma gueule. »

Elle but une gorgée de bière et jeta un nouveau coup d’œil à son voisin, un type immense qui pianotait sur la table depuis dix minutes.

Elle ajouta sur son agenda : « Il s’est assis trop près de moi, comme si l’on se connaissait alors que je ne l’ai jamais vu. Certaine que je ne l’ai jamais vu. On ne peut pas raconter grand-chose d’autre sur ce type qui a des lunettes noires. Je suis à la terrasse du Café Saint-Jacques et j’ai commandé un demi-pression. Je le bois. Je me concentre bien sur cette bière. Je ne vois rien de mieux à faire. »

Le voisin de Mathilde continuait à pianoter.

— Il se passe quelque chose ? demanda-t-elle.

Mathilde avait la voix grave et très ébréchée. L’homme jugea que c’était une femme, et qu’elle fumait autant qu’elle le pouvait.

— Rien. Pourquoi ? demanda l’homme.

— Je crois que ça m’énerve de vous voir tambouriner sur la table. Tout me crispe aujourd’hui.

Mathilde termina sa bière. C’était fade, typique d’un dimanche. Mathilde avait l’impression de souffrir plus que d’autres de ce mal assez commun qu’elle appelait le mal du septième jour.

— Vous avez environ cinquante ans, je suppose ? demanda l’homme, sans s’écarter d’elle.

— Possible, dit Mathilde.

Elle fut contrariée. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire à ce type ? À l’instant, elle venait de s’apercevoir que le filet d’eau de la fontaine d’en face, dévié par le vent, mouillait le bras d’un ange sculpté en contrebas, et ça, c’était peut-être des instants d’éternité. Au fond, ce type était en train de lui gâcher le seul instant d’éternité de son septième jour.

Et puis d’ordinaire, on lui donnait dix ans de moins. Elle le lui dit.

— Et alors ? dit l’homme. Je ne sais pas estimer à l’ordinaire des autres. Mais je suppose que vous êtes plutôt belle, ou je me trompe ?

— Il y a quelque chose qui cloche sur mon visage ? Vous n’avez pas l’air très fixé, dit Mathilde.

— Si, dit l’homme, je suppose que vous êtes plutôt belle, mais je ne peux pas le jurer.

— Faites donc comme vous voulez, dit Mathilde. En tous les cas, vous, vous êtes beau, et je peux le jurer si ça peut vous être utile. En réalité, c’est toujours utile. Et puis je vais vous laisser. Au fond, je suis trop crispée aujourd’hui pour avoir envie de parler à des types dans votre genre.

— Je ne suis pas détendu non plus. J’allais voir un appartement à louer et c’était déjà pris. Et vous ?

— J’ai laissé filer quelqu’un à qui je tenais.

— Une amie ?

— Non, une femme que je suivais dans le métro. J’avais pris pas mal de notes et d’un seul coup, je l’ai perdue. Vous voyez ça un peu ?

— Non. Je ne vois rien.

— Vous n’essayez pas, voilà le fond de la chose.

— C’est évident que je n’essaie pas.

— Vous êtes pénible comme homme.

— Oui, je suis pénible. Et en plus je suis aveugle.

— Bon Dieu, dit Mathilde, je suis désolée.

L’homme se tourna vers elle avec un sourire assez mauvais.

— Pourquoi désolée ? dit-il. Tout de même, ce n’est pas votre faute.

Mathilde se dit qu’elle devrait s’arrêter de parler. Mais elle savait aussi qu’elle n’y arriverait pas.

— C’est la faute à quoi ? demanda-t-elle.

L’aveugle beau, comme Mathilde l’avait déjà nommé dans sa tête, se réinstalla de trois quarts dos.

— A une lionne que je disséquais pour comprendre le système de locomotion des félins. Qu’est-ce qu’on s’en fout du système de locomotion des félins ! Parfois je me disais, c’est formidable, et d’autres fois je pensais, bon sang, les lions, ça marche, ça recule, ça saute, et c’est tout ce qu’il y a à en savoir. Un jour, j’ai eu un coup de scalpel maladroit…

— Et tout a giclé.

— C’est vrai. Comment vous le savez ?

— Il y a eu un gars, celui qui a construit la colonnade du Louvre, qui a été tué comme ça, par un chameau pourri étalé sur une table. Mais c’était il y a longtemps et c’était un chameau. Ça fait pas mal de différences en fait.

— Mais le pourri reste le pourri. Le pourri a sauté dans mes yeux. J’ai été expédié dans le noir. Fini, plus moyen de regarder. Merde.

— C’était une saloperie de lionne. J’ai connu un animal comme ça. Ça fait combien de temps ?

— Ça fait onze ans. Si ça se trouve elle rigole bien à l’heure qu’il est, la lionne. Enfin, moi aussi je rigole parfois maintenant. Mais sur le coup, non. Un mois plus tard, je suis retourné au laboratoire et j’ai tout saccagé, j’ai étalé du pourri partout, je voulais que le pourri aille dans les yeux de tout le monde et j’ai foutu en l’air tout le travail de l’équipe sur la locomotion des félins. Bien entendu, je n’en ai pas retiré de satisfaction. J’ai été déçu.

— Quelle couleur ils avaient, vos yeux ?

— Noirs comme des martinets, noirs comme les faucilles du ciel.

— Et maintenant ils sont comment ?

— Personne n’a osé me les décrire. Noirs, rouges et blancs, je crois. Les gens s’étranglent quand ils les voient. J’imagine que le spectacle est abominable. Je ne retire plus jamais mes lunettes.

— Moi je veux bien les voir, dit Mathilde, si vous voulez vraiment savoir comment ils sont. L’abominable, ça ne m’embarrasse pas.

— On dit ça. Et après on pleure.

— Un jour en plongée, un requin m’a mordu la jambe.

— D’accord, ça ne doit pas être beau.

— Qu’est-ce que vous regrettez le plus de ne plus voir ?

— Vos questions m’assassinent. On ne va pas parler des lions et des requins et des sales bestioles toute la journée.

— Non, sans doute pas.

— Je regrette des filles. C’est très banal.

— Les filles sont parties après la lionne ?

— Faut croire. Vous ne m’avez pas dit pourquoi vous suiviez cette femme ?

— Pour rien. Je suis des quantités de gens, vous savez. C’est plus fort que moi.

— Votre amant est parti après le requin ?

— Parti, et d’autres sont venus.

— Vous êtes une femme singulière.

— Pourquoi dites-vous ça ? dit Mathilde.

— À cause de votre voix.

— Qu’est-ce que vous entendez, vous, dans les voix ?

— Allons, je ne peux pas vous le dire ! Que me resterait-il, bon Dieu ? Il faut bien laisser quelque chose à l’aveugle, madame, dit l’homme avec un sourire.

Il se leva pour partir. Il n’avait même pas bu son verre.

— Attendez. Comment vous appelle-t-on ? dit Mathilde.

L’homme hésita.

— Charles Reyer, dit-il.

— Merci. Je m’appelle Mathilde.

L’aveugle beau dit que c’était un nom assez chic, que la reine Mathilde avait régné en Angleterre au XII esiècle, et il partit, en se guidant du doigt le long du mur. Mathilde se foutait du XII esiècle et elle vida le verre de l’aveugle en fronçant les sourcils.

Longtemps, pendant des semaines, au cours de ses excursions en trottoirs, Mathilde chercha en même temps l’aveugle beau du bord de ses regards. Elle ne le trouvait pas. Elle lui donnait trente-cinq ans.

*

On l’avait nommé commissaire à Paris, dans le 5 earrondissement. À pied, il avançait vers son nouveau bureau, pour la douzième journée.

Heureusement, c’était Paris.

C’était la seule ville du pays qu’il pouvait aimer. Il avait cru longtemps que l’endroit où il vivait lui était indifférent, indifférent comme la nourriture qu’il mangeait, indifférent comme les meubles qui l’entouraient, indifférent comme lui étaient les habits qu’il portait, donnés, hérités, trouvés on ne sait où.

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