Fred Vargas - Un lieu incertain

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Un lieu incertain: краткое содержание, описание и аннотация

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Le commissaire Adamsberg pensait que ces trois jours à Londres se résumeraient à ce colloque de flics auquel on l'avait convié. Il se trompait. Dix-huit chaussures sont retrouvées soigneusement alignées en face des portes du cimetière de Highgate. À l’intérieur, dix-huit pieds coupés. Une question demeure : à qui appartiennent-ils ? De retour en France, un terrible massacre ébranle la banlieue parisienne et fait travailler les méninges d’Adamsberg. Il ne se doutait pas que ces deux affaires l’emmèneraient si loin…
FRED VARGAS, archéologue de métier, a créé le
genre littéraire à part entière, où la narration est empreinte d’humour, de liberté, et de poésie. Ses romans ont fait l'objet d’adaptations cinématographiques et télévisuelles et son œuvre est désormais traduite dans plus de trente pays. Un lieu incertain nous plonge avec maestria dans une enquête aussi haletante que tortueuse. […] Ce qui est formidable avec Fred Vargas, c'est qu'elle nous entraîne sur des sables mouvants avec un talent et une imagination inégalables. […] Et élève le polar au rang du grand art. ELLE Un conte policier, une fantaisie littéraire d’une singulière liberté. Un pied de nez à la mort, dont l’auteur a décidément le secret.
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— Eh bien montez-la dans votre chambre.

XXIII

Les marches du vieil escalier étaient froides, en tomettes et en bois, et Adamsberg ne s’en souciait pas. Il était six heures quinze du matin et il les descendait paisiblement comme chaque jour, ayant tout oublié de ses acouphènes, de Kisilova et du monde, comme si le sommeil le rendait à un état natif, absurde et analphabète, orientant ses pensées naissantes vers le boire, le manger, le laver. Il s’arrêta sur l’avant-dernière marche en découvrant dans sa cuisine un homme de dos, calé dans le carré de soleil matinal, enlacé dans la fumée d’une cigarette. Un homme de carrure mince, les cheveux bruns bouclant sur les épaules, jeune sans doute, portant un tee-shirt noir et neuf, orné du dessin blanc d’une cage thoracique dont les côtes gouttaient de sang.

Il ne connaissait pas cette silhouette et les alarmes se déclenchèrent dans son cerveau vide. L’homme avait des bras vigoureux et l’attendait avec une idée bien déterminée. Et il était vêtu, au lieu que lui était nu dans l’escalier, sans projet et sans arme. Cette arme, celle que Danglard lui avait recommandé de monter dans sa chambre, gisait sur la table à portée de main de l’inconnu. Si Adamsberg pouvait tourner sans bruit vers la gauche, il pourrait récupérer ses vêtements dans la salle de bains et le P 38 toujours calé entre la chasse d’eau et le mur.

— Va ramasser tes frusques, connard, dit l’homme sans se retourner. Et ne cherche pas ton pétard, c’est moi qui l’ai.

Une voix assez légère et qui gouaillait, qui gouaillait trop, signalant ostensiblement le danger. Le type souleva l’arrière de son tee-shirt et exhiba la crosse du P 38 glissé dans son jean, calé contre son dos à peau brune.

Pas d’issue par la salle de bains, aucune vers le bureau. L’homme bloquait l’accès à la porte extérieure. Adamsberg enfila ses habits, démonta la lame de son rasoir qu’il enfonça dans sa poche. Quoi d’autre ? La grosse pince à ongles dans l’autre poche. C’était dérisoire, le gars avait les deux flingues. Et s’il ne se trompait pas, il se trouvait en face du Zerquetscher. Ces cheveux épais, ce cou un peu court. En ce jour de juin s’achevait la route. Il n’avait pas suivi les conseils anxieux de Danglard et, à présent, l’aube était là, emplie du corps du Zerquetscher qui saillait sous son maillot répugnant. Juste ce matin-là alors que la lumière au-dehors découpait joliment chaque brin d’herbe, chaque écorce des troncs, avec une précision exaltante et commune. Hier aussi, la lumière avait fait cela. Mais il le voyait mieux ce matin.

Adamsberg n’était pas craintif, par défaut d’émotivité ou par manque d’anticipation, ou la faute à ses bras ouverts aux aléas de la vie. Il entra dans la cuisine, contourna la table. Comment était-ce possible qu’en cet instant il soit capable de penser au café, à l’envie qu’il éprouvait d’en faire et d’en boire ?

Le Zerquetscher. Si jeune, bon sang, fut sa première pensée. Si jeune mais avec un visage marqué, en creux et en angles, osseux et de travers. Si jeune mais les traits altérés par le choix d’une issue définitive. Il couvrait sa colère par un sourire railleur, tout simplement vantard, tout simplement celui d’un gosse qui crâne. Qui crâne avec la mort aussi, dans un combat hautain qui lui faisait le teint livide, l’expression cruelle et stupide. La mort ostensiblement exhibée sur son tee-shirt, thorax imprimé côté face. Sous le sternum, une inscription plagiait le style des dictionnaires : Mort. 1. Achèvement de la vie, marqué par l’extinction du souffle et le pourrissement des chairs. 2. Être mort : être fini, n’être rien. Ce type était déjà mort et emportait les autres avec lui.

— Je fais le café, dit Adamsberg.

— Joue pas le mariole, répondit le jeune homme en tirant sur sa cigarette, posant son autre main sur l’arme. Dis pas que tu sais pas qui je suis.

— Bien sûr que je le sais. Tu es le Zerquetscher.

— Le quoi ?

— L’Écraseur. Le meurtrier le plus acharné du siècle qui commence.

L’homme sourit, satisfait.

— Je veux un café, dit Adamsberg. Que tu me flingues maintenant ou après, quelle différence ? Tu as les armes, tu bloques la porte.

— Ouais, dit l’homme en rapprochant le revolver du bord de la table. Tu m’amuses.

Adamsberg plaça le filtre en papier dans le porte-filtre, le remplit en comptant trois cuillers de poudre bombées, mesura deux bols d’eau qu’il versa dans la casserole. Il fallait bien faire quelque chose.

— T’as pas de machine pour le café ?

— Il est meilleur comme ça. Tu as déjeuné ? Comme tu veux, ajouta Adamsberg dans le silence. Moi, de toute façon, je mange.

— Tu manges si je veux.

— Si je ne mange pas, je ne peux pas comprendre ce que tu dis. Je suppose que tu es venu pour dire quelque chose.

— Tu fais le fier, hein ? dit le type, pendant que l’odeur de café emplissait la cuisine.

— Non. Je prépare mon dernier petit déjeuner. Ça te dérange ?

— Ouais.

— Ben tire.

Adamsberg posa deux bols sur la table, du sucre, du pain, du beurre, de la confiture et du lait. Il n’avait pas la moindre envie de crever sous les balles de ce type lugubre et figé, comme aurait dit Josselin. Ni de le connaître. Mais parler et faire parler, on apprenait cela avant de savoir tirer. « La parole, disait l’instructeur, est la plus mortelle des balles, si vous savez la loger en pleine tête. » Il ajoutait que c’était difficile de trouver le centre de la tête avec des mots, et que si l’on passait à côté, l’ennemi tirait aussitôt.

Adamsberg versait le café dans les deux bols, poussait le sucre et le pain vers l’adversaire, dont les yeux demeuraient immobiles, calés sous la barre de ses sourcils bruns.

— Dis-moi au moins ce que tu en penses, dit Adamsberg. Il paraît que tu sais cuisiner.

— Comment tu le sais ?

— Par Weill, au rez-de-chaussée. C’est un ami. Il t’aime bien, toi, le Zerquetscher. Moi, je dis Zerketch. Sans offense.

— Je sais ce que tu trafiques, connard. T’essaies de me faire causer, raconter ma vie et toutes ces foutaises, en bon vieux flicard que tu es. Après tu m’embrouilles et tu me brûles les couilles.

— Je m’en fous, de ta vie.

— Ah ouais ?

— Ouais, dit Adamsberg avec sincérité, et il le regretta.

— Je crois bien que t’as tort, dit le jeune homme en serrant les dents.

— Sûrement. Mais je suis comme ça. Je me fous de tout.

— De moi aussi ?

— De toi aussi.

— Alors qu’est-ce qui t’intéresse, connard ?

— Rien. J’ai dû rater un départ, à un moment ou à un autre. Tu vois cette ampoule au plafond ?

— Essaie pas de me faire lever la tête.

— Des mois qu’elle ne marche pas. Je ne l’ai pas changée, je me débrouille dans l’ombre.

— C’est bien ce que je pensais de toi. T’es un bon à rien et une ordure.

— Pour être une ordure, il faut vouloir quelque chose, non ?

— Ouais, admit le jeune homme après un instant.

— Et moi je ne veux rien. Pour le reste, je suis d’accord avec toi.

— Et t’es un lâche. Tu me rappelles un vieux type, un faiseur, un flambeur qui se croit au-dessus de tout.

— Tant pis.

— Il était dans un bar un soir. Six types lui sont tombés dessus. Tu sais ce qu’il a fait ?

— Non.

— Il s’est couché par terre comme une mauviette. Et il a dit : « Allez-y, les gars. » Alors les gars, ils lui disaient de se remettre debout. Mais le vieux restait par terre, les doigts croisés sur son ventre comme une foutue gonzesse. Alors les gars, ils ont dit : « Merde, relève-toi, on te paie un verre. » Et le vieux, tu sais ce qu’il a dit ?

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