Hugues Pagan - Boulevard des allongés

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Boulevard des allongés: краткое содержание, описание и аннотация

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Bénin en apparence, l'inspecteur Katz possède du félidé homonyme une détente sournoise et implacable. À pattes veloutées, il tourne autour de grands truands qui, après avoir volé un tas de bijoux, se le disputent sans pitié. Katz attend son heure pour lancer ses griffes. Mais dans la police, Katz est parrainé — et surveillé — par son frère aîné, le commissaire principal Lantier, un vieux matou pelé mais sagace…
«Hugues Pagan se livre ici à une démystification de la police à papa, non point burlesque comme dans les
mais saumâtre et quelque peu nihiliste, du style dans une société pourrie, pourquoi les flics ne le seraient-ils pas.»
Michel Lebrun,

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La femme posa le menton sur le dos de ses mains, accoudée à la nappe.

Elle remarqua avec douceur:

— La virtuosité au tir ne signifie rien. Aucune virtuosité ne signifie quoi que ce soit, pas même celle d’un chirurgien: nous sommes des mécaniciens. Katz n’aurait raisonnablement pas dû s’en sortir quand on l’a trouvé…

— Il s’en est sorti…

— Qu’en savez-vous? Seulement des mécaniciens, commissaire! Ne l’oubliez pas. Le reste… (Elle tapota la cendre de sa cigarette, eut un sourire amer qui la défigurait.) Katz pourrait signer avec ses doigts de pieds que ça ne changerait rien. Je ne suis pas psychiatre, Lantier, mais moi aussi j’ai étudié son dossier. Certainement avec autant de minutie et d’objectivité que mes confrères. J’ai rédigé un rapport. Rassurez-vous: pour moi, et puis je n’ai pas qualité…

Lantier la regarda durement:

— On vous aurait emmené un type, un autre, dans le même état, un civil, n’importe qui? Vous auriez fait la même chose, médicalement, mais est-ce que vous auriez repris le dossier? Si ça n’avait pas été ce pourri de flic, est-ce que vous vous seriez acharnée de la sorte, est-ce que vous seriez allée voir son patron pour qu’il le lourde?

Elle secoua doucement la tête. Elle était très belle et on la disait très compétente. Quarante-deux ans, célibataire, pas de liaison connue, un peu de coke de temps en temps, jamais en service. Habitait un quatre pièces moderne dans le treizième, en rapport avec ses revenus. Se déplaçait généralement à bord d’un véhicule Renault 5, dont elle ne prenait pas grand soin. Aimait Modigliani, le free jazz et, très modérément, les fleurs coupées. Buvait peu.

Elle fit non de la tête. Lantier observa ses ongles pourpre.

— Docteur, plaida Lantier, Katz a eu plus que son compte. Il était armé, et pourtant, il n’a pas fait usage de son arme, ce que j’aurais fait à sa place. Je ne crois pas qu’on ait pu le surprendre. Ils lui ont cassé à peu près tout ce qu’ils pouvaient lui casser à coups de tuyau de plomb…

— Pourquoi? coupa la femme.

— Il était sur un coup.

— Vous ne pouvez pas m’en parler, bien sûr.

Lantier sourit, il était capable de sourire.

— Personne ne sait jamais sur quel coup est Katz, avant qu’il vous ramène une ribambelle de tordus en cadènes, à la queue leu leu. Ça a toujours été un soliste. Très dur, très entier. Efficace. Vous pouvez envoyer votre rapport, la Chancellerie aime ça, en ce moment, les flics qui se tiennent pas à carreau. En vous débrouillant bien (Il la parcourut du regard.) et vous avez tout pour ça, vous pourrez vous payer la peau d’un pied-plat de flic. Ne comptez pas sur moi pour cirer la planche.

Il se leva. Il n’avait pas touché à l’armagnac, devant lui.

Il laissa un billet de cinq cents francs sur la table et sortit.

Le boulevard Saint-Germain était tiède, grouillant de monde.

Lantier avait très vaguement envie de dégueuler.

*

Il faisait vraiment tiède. Katz sortit du service, il avait fait expédier la victime à l’institut médico-légal, un black qui devait pas peser plus de quarante kilos, avec des fringues bon marché, et qui puait la misère, gabonais, camerounais, qui pouvait dire, avec rien qu’un ticket de métro en poche, et que personne viendrait jamais réclamer, il avait rempli les papiers, il y aurait autopsie ou non, ce qui ne changerait rien pour le refroidi, puisque aussi bien c’était pas ça qui le ramènerait de là où il était maintenant peinard, bien au frais, dans son tiroir où on en aurait bien mis deux pareils ensemble, il avait tiré son temps. C’était bien ça le fond des choses, le plan, au bout du compte: tirer son temps. On en faisait une maladie, mais c’était tout ce qu’il y a de plus simple: tirer son temps cahin-caha comme une putain de charrette trop lourde, mal arrimée, et qui craquait à tout bout de champ.

Katz marchait par les rues, le blouson ouvert. Une fille jeune en sandales chaloupait des hanches devant lui, une espèce de baluchon à l’épaule. Elle tourna vers lui un visage en cheveux où se lisait l’hésitation, mais pas de peur. Elle dit:

— Notre-Dame?

Elle remonta les cheveux sur son front.

— J’y vais, dit Katz.

— Notre-Dame? Notre-Dame?

Il lui fit signe et elle le suivit. Anglaise ou américaine. Conne comme une barrique à suivre le premier venu, comme ça, à une heure du matin. Leurs pas étaient étouffés. Elle rassembla les mots qu’elle trouva, en fit quelque chose de vaguement significatif, où se mélangeait une espèce de besoin de se faire comprendre, comme si ça pouvait faire avancer des choses qui n’avaient pas à avancer. Elle regarda les cheveux poivre et sel, le blouson, tout en continuant à se toucher les cheveux en parlant. Peut-être qu’elle en avait besoin, finalement, de parler. Elle sortit un paquet de Pall Mail de quelque part (poche de sa jupe vague, trop longue en crépon blanc, froissé), en tendit une et Katz la prit: dans certaines tribus, c’était comme ça qu’on faisait ami-ami. Il donna du feu.

— Vous? (Elle pointa l’index sur lui.) Vous, quoi?

— Rien, dit Katz.

No job?

No job…

Ils étaient arrivés. Le parvis était éclairé. La fille hésita, leva la tête, vit la rosace. Katz fit de même.

C’était un bouquin auquel il ne comprenait rien. Elle sentait le bois de santal, il y avait de la propreté dans sa manière de s’extasier. Les morts en ont aussi, des fois, au dernier moment, quand ils ont le temps de comprendre. Lorsqu’elle baissa le menton, regarda alentour, Katz avait disparu. Un type jouait doucement de la guitare, quelque part. Du blues…

Le blues à la nuit.

*

La porte était carmin, avec des motifs psychédéliques compliqués, polychromes, style fin vingtième acrylique. Lantier tapa du plat de la main, deux trois fois, une heure dix du matin, il ne dormait plus beaucoup, l’envie lui en était passée tout d’un coup, il ne se rappelait plus quand. Dans sa tête, il y avait Katz et la femme, ça faisait une sorte de bloc indistinct, une gêne. Il n’arrivait pas à mettre à plat, il ne savait pas pourquoi. Elle avait fait du beau travail. On la payait pour ça. Comme on le payait, lui… Comme on payait Katz. La minuterie claqua et s’éteignit et il ne fit pas un geste.

On ouvrit. Un homme mince et svelte, en training.

Lantier entra.

— Je vous dérange?

— Pas du tout… Passez dans le living.

On y avait déménagé pas mal de choses, il n’y restait que le magnétoscope et la télévision, une table sur tréteaux, une chaise, quelques poufs à même le parquet. Lantier s’approcha de la table couverte de papiers, d’esquisses, de pots de crayons et de marqueurs, tout un fouillis éclairé par une lampe de bureau de style Scandinave. Lantier saisit une esquisse au fusain, une fontaine dans le Midi, sans doute un bouquet d’eucalyptus au port solennel et éploré des arbres, une silhouette de femme enveloppée de voiles. Lantier ne se retourna pas:

— Elle est partie…

— Oui, dit l’homme depuis la porte.

Lantier reposa ce qu’il avait entre les doigts, d’autres fontaines, des visages, une reproduction du Caravage, une grille de mots fléchés. Une heure et demie du matin: l’inspecteur principal Rodriguez dessinait. Debout contre un gros poste stéréo, l’Eurosignal, à la poignée de fenêtre le .357 réglementaire, renversé dans un étui d’aisselle.

Lantier se retourna brusquement:

— Comment ça fait?

— Trop frais.

— Bien sûr, fit Lantier.

— Plus tard…

— Non, coupa Lantier. Et Katz?

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