Hugues Pagan - Tarif de groupe

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Tarif de groupe: краткое содержание, описание и аннотация

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Tarif de groupe, huitième roman de Pagan, déballe le linge sale de l'usine — la police en jargon interne. Le spectacle d'une poubelle de fast-food serait sans doute plus ragoûtant. Ce flic qui a le blues ne fait pas dans le sous-entendu. Son ex-inspecteur Chess les connaît à fond, ces types qui pratiquent les méthodes du grand banditisme, sous le masque de la vérité et de la justice. Des flics qui se goinfrent : 50 briques sur un plan de came. Le plus sinistre ripou de l'histoire a commandité le meurtre d'une prostituée. Pourquoi ? Pour rien. Parce qu'elle n'a jamais accepté de baiser avec lui. On l'a découverte morte et torturée de la pire façon. Affaire classée. Chess remue la boue. Au final, dans ce camp-là, le crime paie.
Sylvaine Pasquier,

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— Je ne suis pas fâchée contre toi. Peut-être un peu contre moi, de t’en avoir voulu si peu que ce soit, une fraction de seconde. Je connais l’ombre. Il faisait partie de ma demi-promotion, et c’était un camarade plutôt effacé, moins désagréable que bien d’autres. Tu as l’air triste, et je n’aime pas.

Elle a glissé la main sous ma chemise, a posé la paume sur mes côtes.

— Tu es gelé, chéri. (Elle s’est reprise aussitôt :) Ça te paraît naze, si je t’appelle chéri ?

— Pas le moins du monde. Notre vie est une courte parabole qui ne peut conduire à rien, notre existence n’a pas d’autre caractère que métaphorique. Ta main est brûlante. Il pleut partout, sur tous les mondes connus et inconnus. Complainte dans le noir. J’ai très envie de t’embrasser. Ce qui vient après est encore pire…

— Très triste. Je te préfère en rogne. Est-ce que tu crois que j’ai une chance quelconque de te garder ? Seulement un peu plus que jusqu’à demain ? Seigneur, ça ne fait que si peu de temps, et déjà quand tu pars c’est comme si on me coupait les deux jambes et les deux bras. J’ai été accro avec deux ou trois types par le passé, mais jamais à ce point… Qu’est-ce qu’il faut que je fasse, dis-moi ? Comment veux-tu que je m’habille, quel parfum veux-tu que je porte ? (Elle a détourné les yeux vers la rue, où le vent tordait les grands pans de pluie comme s’il tâchait de les essorer un à un. Elle a murmuré :) Mon Dieu, quel gâchis…

En rentrant chez elle, j’ai sondé mon répondeur. Je ne l’attendais pas : Armand m’avait laissé un message, aussi neutre et laconique que ceux que nous échangions à la radio lorsque nous redoutions que l’émission fût interceptée. En aussi peu de mots que possible, il me rapportait l’état de ses investigations, arrêté à une heure dix ce jour. Voiture logée — propriétaires ou détenteurs actuels non encore identifiés. Immatriculation relevée. Je la pris en note dans la paume au crayon à bille, écoutai le second message qui ne concernait pas l’affaire en cours et renvoyai la bande à zéro. Je me débarrassai de mon manteau et de ma veste, allumai une cigarette que j’éteignis aussitôt. Dinah m’observait avec attention depuis le seuil de la chambre. Elle avait tout retiré, sauf ses bas et ses chaussures à talons hauts. Elle a un peu avancé le genou, en s’appuyant de la hanche au chambranle. Elle m’a tendu la bouche de loin. Rien de vulgaire, dans tout cela, seulement le désir de bien faire.

Je me suis approché. À l’instant du contact, elle a eu un rire flou et rauque, et m’a planté ses ongles dans la joue jusqu’au sang.

Je me suis réveillé sur un air acidulé et plein d’entrain, et j’ai reconnu tout de suite Django Reinhardt. Le grand Django de Sweet Chorus et de Nagasaki. Sa virtuosité me confond, mais moins que le discret vibrato qui donne par instants à sa manière de jouer une discrète tendresse tremblée, d’une poignante émotion. L’ampli couvrait à peine le staccato rageur d’une perceuse à percussion qui attaquait le béton à l’étage au-dessus. Dinah est entrée avec un plateau.

— Debout les morts… (Elle a grimacé.) Le naze d’en haut a emménagé la même semaine que moi, il y aura deux ans en juin. Ça ne l’empêche pas de continuer à percer des trous, un dimanche matin sur deux et toujours entre dix et douze…

— H.L.M. Story. Ceux de la Ville de Paris n’échappent pas à la règle. La seule chose qui les différencie des autres, c’est seulement qu’ils sont plus difficiles à obtenir — lorsqu’on n’a pas de gros revenus, ni un gros coup de piston. Ou lorsqu’on n’est pas encarté.

J’ai arrangé les oreillers et me suis adossé au mur. Elle a posé le plateau entre nous et a souri :

— Je n’ai pas de gros revenus. Je ne suis pas encartée.

— Café du matin, chagrin…

Je me suis passé les mains sur la figure. Ma peau portait l’odeur de son corps. Je lui ai demandé quelque chose pour écrire. Le crayon à bille était en train de s’effacer dans ma main.

— Stylo et post-it dans le chevet. Sucre ou pas sucre ? Lait ?

— Ni sucre, ni lait.

J’ai ouvert le premier tiroir. Plaquettes de pilules anticonceptionnelles, deux boîtes de capotes Pharma-tex. Valium 10. Un recueil de mots fléchés au format de poche, dont presque toutes les pages étaient cornées. Stylo et post-it. J’ai recopié le numéro à la diable, appuyé sur un coude. J’ai écouté la chaîne et c’était bien Nagasaki, avec sa fabuleuse succession d’accords et de renversements que je n’avais jamais été fichu d’exécuter proprement avec ma main gauche intacte et que Django réussissait seulement à trois doigts. Où qu’il fût maintenant, je lui en saurais éternellement gré. Dinah m’a fixé par-dessus le haut de sa tasse :

— Menu du jour ?

— Toi.

— Tu n’as pas bien dormi. Tu as encore eu du monde ?

J’avais encore eu du monde, mais je ne me sentais pas l’obligation d’en parler. La pluie avait cédé le pas à un vent que je pressentais aigre et frais et le ciel était d’un bleu vitreux. J’ai pris deux tasses de café coup sur coup et fumé une cigarette. Mon dos me faisait souffrir très modérément, par comparaison aux semaines d’avant. Mes fantômes avaient été moins terrifiants que de coutume. À détailler Dinah, il me venait peu à peu l’idée que peut-être le jour finirait par se lever, un jour.

Elle a enlevé le plateau, l’a posé sur la moquette et est venue se coucher contre moi. Elle avait un corps parfait. Jeune et parfait. Beaucoup de fraîcheur et de compacité. Dommage que ce matin-là comme la veille au soir, sa bouche fût encore amère comme celle d’une chanteuse de fado. Elle a murmuré contre moi :

— J’ai vu ce que j’ai vu…

— Tu as vu ce que tu as bien voulu voir.

— Je suis bien forcée d’y croire.

— Personne ne t’y oblige…

— Rien que de la boue. Je ne vois pas pourquoi ce Charley aurait monté une cabane…

— Pas assez malin pour ça. Pas de vrai intérêt. Son monde ignore toute forme de gratuité.

— Même avec toi ?

— Même avec moi. Il fait beau et clair, chérie. La nuit est derrière. Celle de devant aura bien le temps de venir. Je comprends ce que tu ressens. Je me fous que Bingo et son acolyte enfouillent dix patates, ou cent fois plus. Ils en trouveront bien l’usage… Le pire de mes espoirs reposait sur les voiles rouges d’un ketch, appuyées sur les grands alizés qu’on prend du nord-est, un vieux ketch à la coque noire, gréé en marconi… Non pas que j’étais dupe, mais je me le passais pour adoucir le temps… La famille de ma mère était faite de Fils du Vent, et celle du côté de mon père de guerriers ataviques, dont on retrouve la trace dans des cartulaires ariégeois du treizième. Pour ce qui me concerne, ni l’une ni l’autre n’a gagné…

— Des voiles rouges dans le soleil couchant… Je me doutais de quelque chose dans ce goût… Qu’est-ce qui empêche ? Le fric ?

J’ai levé mon avant-bras gauche. Il n’était maintenant pas plus épais que le sien et sans doute guère beaucoup plus fort. J’ai bougé le poignet dont elle a fait le tour avec ses doigts sans difficulté.

— Ça oui, et aussi le fait que je ne suis plus très sûr de pouvoir conduire proprement un navire… J’emporterai ce regret avec moi. Ce regret et toute la mer des Antilles par la même occasion. Il m’aura tout de même aidé à faire la traversée. Lester Young et Lady Day aussi…

Sa main faisait comme une pince-étau autour de mon bras. Elle n’avait pas l’intention de me lâcher. J’ai cherché de l’autre main mes cigarettes sur le chevet, mes cigarettes et mon briquet. Je lui ai dit :

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