— Ne subsiste plus que le mystère Torcheton, fait plaisamment le président.
Il regarde sa montre.
— Et vous n'avez plus que trois minutes pour me l'expliquer car j'attends le ministre des Affaires étrangères espagnol.
Achille lève le doigt.
— Si j'osais, monsieur le président…
— Un instant, monsieur le directeur. Pas au moment où cela devient palpitant !
— C'est que…
Mais le chef suprême (de volaille, compte tenu de notre présence), ne l'écoute déjà plus.
— Alors, mon cher commissaire ?
— Monsieur le président, savez-vous où cette canaille de Bonblanc avait caché les microprocesseurs destinés à payer les meurtres ?
— A sa banque ?
— Que non pas.
— Eh bien, dites-moi tout de suite la cachette, car dans deux minutes, l'huissier va m'annoncer mon visiteur ibérique.
— Il les avait confiés à Edmée.
— L'imbécile heureux !
— Laquelle les avait mis en lieu sûr… chez son grand-père, à Beauvais.
— Par exemple !
— Les gens de Bruxelles, qui n'étaient plus payés depuis un certain temps, ont demandé des comptes à Bonblanc. Ce dernier, pris de frayeur, les a adressés à Edmée, laquelle a été contrainte d'avouer que la marchandise se trouvait à Beauvais, chez l'aïeul. Un émissaire s'est alors rendu chez le bonhomme, travesti en hôtesse.
— Mais le vieillard coriace, pour assurer le salut de sa petite-fille, n'a pas voulu parler ? termine mon génial vis-à-vis.
— Bravo !
A cet instant, le dirlo bondit du canapé.
— Monsieur le président ! fait-il. Je suis confus, navré, mais vous produisez sur ma personne un effet si déterminant que… heu.
Il ferme les yeux.
— Y a-t-il des toilettes à l'Élysée, monsieur le président ? implore-t-il en un raccourci épique.
Le bon monarque républicain retrouve son sourire enjoué et féroce qui a causé tant d'infarctus et qui en causera encore beaucoup au cours des trois septennats qui lui restent à accomplir.
— La chose n'est pas impossible, déclare-t-il. Moi, de par ma charge, je suis au-dessus de ce problème, n'est-ce pas, mais demandez à l'huissier, dans l'antichambre, peut-être pourra-t-il vous informer.
Chilou sort, marchant menu, sur les talons comme qui dirait.
Le président le suit du regard.
— Voyez-vous, mon cher San-Antonio, murmure-t-il, je vous confierais volontiers son poste, mais ce serait une folie vis-à-vis de l'État car, des chefs, on en trouve à la pelle, tandis que les garçons de votre trempe sont rarissimes.
— Merci, monsieur le président. M'est-il permis de vous faire un cadeau, pour vous exprimer ma gratitude ?
— Hélas, San-Antonio, je ne puis…
Je sors une enveloppe capitonnée de ma poche.
— Prenez tout de même, monsieur le président, vous en ferez ce que bon vous semblera.
— Qu'est-ce ?
— Les microprocesseurs tant et tant recherchés par les uns et les autres. Je suis allé les récupérer cette nuit à Beauvais, chez une dame Amélie Lesbain à qui je les avais confiés sans le savoir. Je n'ai pas le temps de vous expliquer…
Effectivement, on frappe. L'huissier entre et claironne :
— Son Excellence, monsieur le ministre des Affaires étrangères de la République espagnole.
— Vous, vous êtes mon ministre des Affaires étranges, conclut plaisamment le président.
Et il me donne l'accolade, tout comme si je venais de gagner la Coupe de France de football.
Et maintenant, il faut que j'aille « décevoir » M meMathias !
FIN
J'ai promis de plus écrire le mot « merde » dans mes œuvres, pas les abaisser, mais là j'ai pas pu me contenir ! (Note pour la Direction du F.N.)
San-Antonio n'hésite jamais devant l'originalité d'une comparaison.
Ne jamais négliger la culture des jeunes, même au sein d'un ouvrage de divertissement.
Il est probable que le professeur Bérurier veut parler ici des trompes de Fallope.
Faut-il que ce diable de San-Antonio soit un familier du parler de Bérurier pour qu'il puisse en percevoir l'orthographe à la seule intonation !
L'une des raisons qui me fait apprécier Jérémie, c'est cette culture qui lui sourd par tous les porcs de l'appeau.
San-A.
Paraîtrait qu'on dit « des vandales ». Pour plus de sécurité. je te prie de rectifier et de lire au lieu « Note que les vandaux m'ont facilité l'exploration ». « Note que le vandale et ses compagnons m'ont facilité l'exploration ». Merci.
Fameuse école de la région lyonnaise où sont formés les valeureux commissaires fleurant de notre police.
S.-A.
Ce titre de dernier chapitre est codé. Pour le déchiffrer, il n'est que de le tire dans une glace.
MATHIAS, Directeur du Laboratoire de Police Technique
[10] Quel con, ce Mathias ; dans un miroir ça ne change rien ! C'est à l'envers qu'il faut le lire !
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Quel con, ce Mathias ; dans un miroir ça ne change rien ! C'est à l'envers qu'il faut le lire !