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Маргерит Дюрас: Le Marin de Gibraltar

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Маргерит Дюрас Le Marin de Gibraltar

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction. De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Je ne m'ennuyais plus. Je creusais infatigablement dans cette femme, et de son existence de fourmi, haletante et fragile, je tirais des tonnes de découvertes. De l'or, à mes yeux éblouis.

Une fois, un peu honteux de tant de richesses, il m'arriva de lutter. Elle arrivait à la cafétéria. De me dire que ce n'était pas si grave, que sa robe lui allait bien, qu'avec son petit Guide Bleu, bravant la chaleur, elle en aurait attendri beaucoup, qu'elle aurait quand même convenu à bien d'autres, et qu'il n'y avait pas de raisons bien graves pour qu'elle ne me convienne pas. Mais elle approcha de la table et me dit bonjour. Alors son optimisme éclata encore une fois comme un fruit mûr. Je pus aussi peu me soustraire à le voir, qu'à voir, remontés des profondeurs de l'Arno, les poissons éclatés de chaleur. Je retournai encore une fois avec eux, ces poissons que la chaleur avait tués.

Les heures les plus fécondes étaient celles de la nuit, lorsque nous étions couchés. Je ne pouvais plus faire la part de la chaleur de la ville et celle de sa chaleur à elle. Je n'étais plus capable, en face d'elle, de faire la part de rien, de me dire que toute autre qu'elle, dans un lit, par ces nuits-là, aurait été également insupportable. Non, j'étais sûr qu'il existait des êtres dont le corps endormi aurait exhalé une chaleur supportable, fraternelle. La sienne, à mes yeux, la trahissait, dénonçait son optimisme d'éclatante et obscène façon. Ces nuits furent admirables en imaginations transportantes. Elles sont parmi les plus belles de ma vie. Je dormais mal. Je me réveillais constamment dans des sursauts — sa présence, croyais-je, à elle seule, me réveillait — et je la regardais longuement, dans la pénombre, dormir de son injustifiable sommeil. Puis quand je n'en pouvais plus de regarder cet adorable spectacle, je m'allongeais de nouveau. C'est alors que chaque nuit, un même fleuve m'apparaissait. Il était grand. Il était glacé, vierge de toute trace de femme. Je l'appelais doucement la Magra. Ce nom à lui seul me rafraîchissait le cœur. Nous étions seuls tous les deux, lui, ce chauffeur, et moi. Il n'y avait personne dans le paysage que nous deux. Elle, elle avait totalement disparu de ma vie. Nous nous promenions le long du fleuve. Il avait tout son temps. C'était un long samedi. Le ciel était couvert. De temps en temps nous plongions, munis de nos lunettes sous-marines, pas dans la mer, dans ce fleuve, et nous nagions côte à côte dans un univers inconnu, d'une verte et sombre phosphorescence, parmi les herbes et les poissons. Puis nous ressortions. Puis, encore, nous plongions. Nous ne nous parlions pas, nous ne nous disions rien, aucun besoin ne s'en faisait sentir. Pendant trois nuits, ce samedi se prolongea. Interminable. Inépuisable. Le désir que j'avais d'être près de lui, sur les berges du fleuve ou dans le fleuve, était tel qu'il éteignait tout autre désir. Je ne pensais pas une seule fois à une femme. Je n'en aurais imaginé aucune près de moi dans ce fleuve.

Mais le jour venu, le fleuve disparaissait de ma vie. Sa présence à elle me sautait à la gorge. Je n'avais aucun loisir de rien imaginer pour mon propre compte.

Cela cessa assez vite, avant la fin de la canicule. Un certain après-midi, brutalement.

Elle m'avait demandé de l'accompagner au musée Saint-Marc, chose qu'elle n'avait pas faite depuis mon arrivée — depuis ma nouvelle passion pour elle, j'étais gentil. J'acceptai. Elle m'occupait tant que loin d'elle j'étais en quelque sorte sans objet. Et un musée de Florence me parut être un de ces lieux du monde, avec les stades de gymnastique, où j'allais pouvoir le mieux l'épier, la surprendre en flagrant délit d'optimisme. J'acceptai donc avec empressement. Nous y allâmes. Ce jour fut le plus chaud de la canicule. Le goudron des rues était en bouillie. On se déplaçait comme dans le sirop des cauchemars. Les tempes battaient, les poumons brûlaient. Il mourut beaucoup de poissons. Ce fut ce jour-là que le chimpanzé creva. Ravie, elle, elle marchait — un peu devant moi — comme si elle m'eût guidé et pour entretenir mon élan. Salope, me disais-je. Elle croyait avoir gagné, se retournait de temps en temps pour voir si je la suivais toujours. Et moi j'allais vers, croyais-je, mes plus grandes audaces, je ne me précisais pas lesquelles. Tout pouvait arriver. Tout va pouvoir enfin arriver, me disais-je. Je me laisserai faire. J'y étais décidé. Et alors ? Je ne savais pas. J'étais inspiré, hanté par mille projets d'une indétermination sacrée. Mais si vagues, si nombreux qu'ils aient été, ils ne m'en apparaissaient pas moins grands, au contraire, ils ne m'apparaissaient si grands que parce qu'ils étaient précisément si nombreux, si vagues. Mais salope, mais salope, me répétais-je. La tête haute, je marchais vers le musée. Et à la voir, à travers les rigoles de sueur qui m'obscurcissaient la vue, me devancer si gentiment, je connus la joie de vivre, la joie d'aller vivre.

Nous arrivâmes au musée.

Il ne ressemblait pas à ceux que j'avais vus jusque-là. C'était une ancienne demeure faite pour l'été, à un étage, peinte en rose-gris, qui ne donnait pas sur la ville, mais sur un jardin intérieur, autour duquel courait une galerie ouverte, pavée de moellons rouges. Bien que je fusse ce jour-là au comble de ma passion, elle m'arrêta net dès que j'entrai. Je la trouvai très belle. Sa forme était simple, c'était celle d'un puits carré. En avais-je déjà vu d'aussi belle ? Non, je ne le crus pas. Elle l'était de façon particulière, on n'avait rien fait pour qu'elle le fût, elle l'était pour ainsi dire naturellement et pour la seule raison qu'à travers elle on devinait clairement pourquoi on l'avait construite. Pourquoi ? Parce qu'on avait de l'été une grande intelligence et peut-être même une grande expérience. Certains sans doute en auraient préféré d'autres, plus souriantes, plus ornées, et qui auraient donné sur des montagnes ou bien sur une mer au lieu de ne donner, comme elle, sur rien d'autre que sur elle-même pour ainsi dire. Mais ils auraient eu tort. Car de celle-ci, lorsqu'on sortait, on devait découvrir la ville comme au sortir d'aucune autre, comme au sortir de la mer, l'air chaud, dans l'éblouissement. Son ombre était si intense qu'on eût dit qu'un fleuve passait sous elle. Que la Magra passait sous son jardin. Lorsque j'entrai du plein soleil dans cette ombre, elle m'interdit.

— Mais viens donc, me dit Jacqueline.

Je la suivis. Elle demanda à un guide où se trouvait l'Annonciation. Pendant un congé de mon père, vers douze ans, j'avais eu une reproduction de l'ange de ce tableau accrochée au-dessus de mon lit. Deux mois en Bretagne. Et j'avais une vague envie de voir comment il était au naturel si on peut dire. On nous renseigna. Il se trouvait dans une pièce près de l'entrée. Nous y allâmes directement. Il était le seul tableau qu'il y eût dans la pièce. Une douzaine de touristes, debout, le regardaient en silence. Bien qu'il y eût trois bancs alignés face à lui, aucun touriste n'était assis. Après une toute petite hésitation, moi, je m'assis. Puis, Jacqueline, elle, s'assit à côté de moi. Je reconnus l'ange. J'en avais vu d'autres reproductions que celle de mes vacances en Bretagne, bien sûr, mais je ne me souvins bien que de celle-là. Je le reconnus, cet ange, aussi bien que si la veille encore je m'étais endormi à ses côtés.

— C'est beau, me dit Jacqueline à l'oreille.

Cette réflexion pourtant si attendue ne me fit pas l'effet que j'aurais cru. Elle ne m'en fit pour ainsi dire aucun. Je me reposais beaucoup, assis face au tableau. Depuis quatre nuits que je rêvais à ce fleuve, je n'avais presque pas dormi. Je m'aperçus brusquement de ma fatigue, elle était phénoménale. Mes mains posées sur mes genoux avaient le poids du plomb. Par la porte il entrait une lumière verte, peinte, que renvoyait le gazon du jardin. Le tableau, les touristes et moi-même baignions dans la peinture. C'était très, très reposant.

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