Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar

Здесь есть возможность читать онлайн «Маргерит Дюрас - Le Marin de Gibraltar» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1952, ISBN: 1952, Издательство: Gallimard, Жанр: Остросюжетные любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Marin de Gibraltar»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction.
De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

Le Marin de Gibraltar — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Marin de Gibraltar», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Il va faire moins chaud maintenant, dit-elle doucement, pourquoi ne pas rester à Florence ?

Je lui dis alors ce que je ne lui avais pas dit à la cafétéria.

— Il faut que j'aille à Rocca.

— Je ne comprends pas, dit-elle au bout d'un moment.

— Je ne sais pas encore très bien pourquoi, dis-je, mais quand on y sera je le saurai, je te le dirai.

— Tu es sûr que tu le sauras mieux quand on y sera ?

— Sûr, dis-je.

— Tu as toujours de drôles d'idées — elle essaya de sourire —, et moi, je te suis partout.

— Tu es gentille, dis-je.

Elle ne répondit pas. Elle n'insista pas. Elle resta à la fenêtre encore un petit moment puis, brusquement, comme si elle n'en pouvait plus de supporter ce spectacle, elle courut au lit. Je ne bougeai pas. Elle me demanda de venir la rejoindre.

— Viens te coucher, dit-elle.

Je ne répondis pas, je fis comme si je n'avais pas entendu. Depuis des jours et des jours je ne l'avais plus touchée. D'abord, parce que je ne l'aurais pas pu, ensuite parce que depuis le musée, je me savais moins fort que beaucoup et que j'avais décidé de réserver toutes mes forces pour les jours à venir.

— Mais viens donc te coucher, dit-elle.

— Je regarde la pluie.

— Tu vas la regarder longtemps ?

— J'ai envie de la regarder encore.

Elle ne me demanda plus rien. Elle avait commencé à souffrir. Une fraîcheur oubliée monta des profondeurs de la nuit et les hommes s'étonnèrent d'être capables, après en avoir tant désespéré, de s'en réjouir encore.

Je restai à la fenêtre longtemps. Je commençai à penser à elle, puis à la longue je repensai à Rocca. Au fleuve encore une fois, et à lui, encore une fois, le long du fleuve ou dans le fleuve, avec moi. Des bancs de poissons fuyaient comme des traits de lumière devant nous. Le temps était toujours couvert. Je comptai qu'on était jeudi. Il arriverait à Rocca samedi, dans deux jours. C'était long. S'il avait été à Florence on se serait promenés sous la pluie. Du côté de la gare il y avait des cafétérias qui restaient ouvertes toute la nuit. C'était le garçon de café de la cafétéria où je passais mes journées qui me l'avait dit. Je le lui avais demandé. On aurait bu, on aurait bavardé. Mais il n'était pas là, il fallait attendre samedi. Il fallait de la patience. Je restai longtemps à la fenêtre, le plus longtemps de toute ma vie à une fenêtre, à fumer, à penser à ce fleuve et à lui, et, pour la première fois, à ce que je pourrais bien faire une fois que j'aurai quitté l'État civil.

*

Ce n'était pas facile d'aller à Rocca. Il fallait d'abord aller à Sarzana et, de là, prendre un car. La première partie du voyage fut pénible. La canicule était passée, mais il faisait encore dans les trains une étouffante chaleur. Jacqueline eut une place assise une heure après le départ de Florence. Moi je restai à la portière durant tout le voyage. Elle ne vint pas me rejoindre une seule fois. Je crois même qu'elle ne regarda le paysage que rarement.

Nous arrivâmes à Sarzana à cinq heures de l'après-midi. Le car ne passait qu'à sept heures. Je me promenais dans la ville et Jacqueline m'accompagna toujours silencieuse. Dans les rues il n'y avait presque que des femmes. Tous les hommes travaillaient aux arsenaux de La Spezia et à l'heure où nous arrivâmes, ils n'étaient pas encore rentrés. C'était une petite ville aux rues étroites, sans arbres, aux maisons pauvres, grandes ouvertes, et groupées comme une seule et même demeure — se donnant l'une à l'autre l'ombre nécessaire. La vie y était difficile. Mais la mer était proche — on la sentait dans l'air — à quelques kilomètres, comme une réserve inépuisable de bonheur. On en fit le tour très vite, en une demi-heure. Après quoi je proposai à Jacqueline de boire quelque chose en attendant le car. Elle accepta. Je choisis une cafétéria sur la grande place, près de la station des cars et des tramways.

Nous y restâmes une heure à boire des cafés et de la bière, toujours silencieux. La place était inondée de soleil, pleine d'enfants.

Vers six heures et demie, les trams arrivèrent de La Spezia, chargés d'hommes. C'étaient des trams très vieux, rouillés par l'air marin. Les enfants s'arrêtèrent de jouer et les femmes sortirent des maisons pour les voir passer. Pendant une demi-heure, la place fut pleine d'appels, de salutations, de rires, et de l'énorme fracas des trams.

— Il nous reste quatre jours de vacances, dit alors Jacqueline.

Elle se plaignit du bruit des trams. Elle avait mal à la tête, et elle prit un cachet d'aspirine.

Le car arriva en même temps que le dernier tram. Il était lui aussi incroyablement vieux. Nous étions les seuls voyageurs de la station. Il suivit la route de La Spezia pendant quelques kilomètres puis, à la hauteur d'un fleuve, c'était la Magra, il tourna vers la mer. La route devint mauvaise, étroite, mal empierrée. Mais peu importait, elle longeait le fleuve. Il était grand et paisible ; sur sa rive droite il y avait toute une série de collines couronnées de villages fortifiés, et sur sa gauche la grande plaine de Rocca plantée d'oliviers.

Le voyage dura très longtemps. Le soleil se coucha peut-être une demi-heure après qu'on eut pris la direction de la mer et lorsqu'on arriva la nuit était tout à fait venue. Le car s'arrêta devant la trattoria qui donnait, je le savais déjà, sur le fleuve. Je restai à le regarder pendant un long moment, dans le noir. J'avais beaucoup pensé à lui depuis six jours et six nuits, vraiment beaucoup, plus que jamais je crois dans ma vie, à quelque chose, peut-être même jusque-là, à quelqu'un. Et, de plus, c'était ce terme-là que je m'étais donné pour parler à Jacqueline, pour attendre que parte son train, pour changer ma vie. En somme, depuis dix ans j'attendais d'être arrivé sur la rive de ce fleuve. Je fus aussi fatigué de le voir que si j'avais dû le gagner par un travail de titan.

Un vieil homme nous reçut. Il nous dit son nom : Eolo. Comme le vent ? demandai-je. Comme le vent, dit-il. Il parlait le français. Je lui dis que je venais de la part d'un jeune homme dont je ne savais pas le nom, un maçon qui travaillait à Pise, qui avait une camionnette verte, qui venait à Rocca en week-end tous les quinze jours, chez son oncle… Il chercha un peu, puis trouva tout à fait qui c'était. Il nous servit sous la tonnelle du jambon et des pâtes en s'excusant qu'il n'y ait rien d'autre. Tous les clients avaient dîné, dit-il, et en ce moment ils étaient en train de faire un tour soit vers la mer, soit au bord du fleuve. Presque tous attendaient l'heure du bal. Nous ne lui répondions pas. Il se tut. Pourtant pendant tout notre repas il resta là à nous regarder, un peu intrigué sans doute par notre air éreinté et notre silence. Immédiatement après le dîner, je lui demandai une chambre et une bouteille de bière. J'étais si fatigué, lui dis-je, que je préférais la boire au lit. Il comprit que nous voulions une chambre pour deux, je le laissai faire. On le suivit. La chambre était étroite, il n'y avait pas d'eau courante. Le lit avait une moustiquaire. Quand il fut redescendu, Jacqueline dit :

— Peut-être qu'on aurait quand même mieux fait de rester à Florence.

Le pensait-elle vraiment ou était-ce seulement pour m'inciter à lui dire ce que j'étais venu faire dans ce village perdu au bord de la mer ? Je ne sais pas, je ne voulus pas le savoir. Je lui dis que je trouvais qu'on avait bien fait de venir. Elle vit que j'étais très fatigué et qu'il m'était difficile, pénible même, de parler, elle me laissa tranquille. Je bus ma bière. Je me couchai sans même avoir le courage de me laver et je m'endormis presque aussitôt.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Marin de Gibraltar»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Marin de Gibraltar» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Marin de Gibraltar» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x