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Маргерит Дюрас: Le Marin de Gibraltar

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Маргерит Дюрас Le Marin de Gibraltar

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction. De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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— L'État civil, fini.

C'était moi, on le devine, qui avais parlé. Je n'en sursautai pas moins. Jacqueline sursauta. Les touristes sursautèrent. Jacqueline se reprit très vite, plus vite que les touristes. La douleur disparut.

— Tu n'es vraiment pas un type comme les autres, dit-elle.

Bien que ce comportement ne me fût pas si coutumier, elle ne me posa aucune question. Mais elle me prit par le bras et elle m'entraîna hors de la pièce avec autant de précipitation que si l'Annonciation menaçait ma raison.

Je la suivis sans mal. Je le pouvais désormais. Car cette fois, j'en étais sûr, ça y était, je n'allais plus retourner à l'État civil. Elle, si, elle y retournerait. Les choses étaient claires. Puisque j'étais devenu honnête, subitement ou pas, on devient bien fou subitement, et que rester à l'État civil et avec elle — je ne dissociais pas les deux choses — était malhonnête, je ne pouvais plus rester ni à l'État civil ni avec elle. Non, je n'aurais traité personne de la sorte, vraiment personne, même pas elle. Alors en vertu de quelle aberration me serais-je si mal traité moi-même ?

Les tableaux défilaient. Je marchais avec précaution, comme un automate, dans la crainte de déranger la calme sécurité dans laquelle je baignais depuis mon gueulement et ma déclaration. C'est bien simple, je n'avais même plus chaud. Pour la première fois depuis bien longtemps, depuis, je crois bien, que j'avais échappé aux Allemands, j'éprouvais à l'égard de ma personne un certain respect. D'abord j'avais souffert et bien plus encore que je ne l'avais cru, puisque j'avais pleuré, comment en aurais-je douté ? Ensuite j'avais parlé non seulement sans préméditation mais sans m'en apercevoir ou presque. Alors comme je savais bien, et que je n'étais pas fou, et que les Annonciations, ce n'est pas si fréquent que ça, ces phénomènes étranges dont j'étais l'objet m'impressionnaient un peu sur moi-même. Lequel d'entre moi avait pu si bien, et à mon insu, se mêler de mes affaires personnelles ? Je dis si bien, car ça n'a l'air de rien de quitter un emploi stable, fût-il le dernier, celui de Rédacteur 2 eclasse, ministère des Colonies, eh bien, moi, je savais que — surtout après huit ans —, pour ce faire il fallait, ni plus ni moins, de l'héroïsme. J'avais essayé personnellement cent fois de le faire sans y parvenir jamais. Mais lequel d'entre moi, Bon Dieu ? Comme je ne trouvais pas, je me dis qu'il valait mieux essayer de bien obéir à ses injonctions que de perdre du temps à chercher à le reconnaître. Elles me convenaient, ses injonctions, et comment, c'était quand même celui d'entre moi que je connaissais le mieux qui ne retournerait plus à l'État civil.

Jacqueline ne s'aperçut pas, du moins je crois, que je ne regardais aucune fresque. Elle marchait devant moi et je la suivais toujours. Elle s'arrêtait devant chacune. « Regarde, disait-elle, en se tournant vers moi, regarde comme c'est beau. » De chacune elle disait qu'elle était belle, ou très belle, ou extraordinaire, ou formidable. Je les regardais. Quelquefois elle, Jacqueline. La veille encore, de l'entendre parler ainsi m'aurait fait fuir du musée. Je la regardais avec curiosité, parce que, une heure avant j'aurais bien aimé la tuer. Je n'avais plus du tout envie de le faire. Ce n'était pas à faire. Je lui trouvais de l'innocence d'avoir tout ignoré de mes mauvaises intentions. Ce qui était à faire, c'était de la redonner aux autres, optimistes ou non, comme un poisson, à la mer.

Dans les jours qui suivirent je me mis à penser à elle avec, on le devine, honnêteté. Je lui voulus du bien. Mais un bien très particulier qu'il m'était impossible de ne pas lui faire. Comme j'allais la quitter et que pendant quelque temps au moins elle allait douter d'elle, douter que le bonheur humain fût aussi simple à atteindre qu'elle l'avait cru jusque-là, il lui en resterait peut-être quelque chose pour plus tard. C'était tout ce que je pouvais faire pour elle.

Le lendemain de l'histoire du musée, je lui dis :

— Depuis qu'on est là, on n'a jamais visité la ville dans le même sens. Tu marches et moi je reste assis. Pour une fois on va faire la même chose. On va aller dans une cafétéria.

Je l'entraînai à ma cafétéria puis je lui parlai un peu. Il fallait perdre un peu de temps, lui expliquai-je, sous peine de perdre tout à fait celui qu'on avait gagné. C'était difficile à expliquer, mais ce n'en était pas moins vrai. Il était entendu que moi j'en perdais trop mais elle, elle n'en perdait pas assez. Je lui dis que je l'avais entraînée à la cafétéria pour lui dire ces choses-là, que je trouvais, ajoutai-je, très importantes. Comme nécessairement, d'ici une semaine, elle allait perdre du temps à pleurer, je me dis que ce lui serait peut-être une consolation si elle se souvenait de mon beau discours. Je vis à son regard, tout à coup intimidé, qu'elle ne croyait pas un mot de ce que je lui disais et qu'elle se demandait ce qui se passait. Mais peu m'importait, je faisais ce que je croyais devoir faire, avec honnêteté.

Le jour d'après, je l'entraînai une deuxième fois à la cafétéria.

Cette fois, je lui parlai de Rocca. Je lui dis que je ne pouvais pius supporter la chaleur de Florence, que le chauffeur de la camionnette m'avait parlé de Rocca, beaucoup parlé, et que j'avais décidé d'y aller. Si elle, elle ne voulait pas y aller, elle pouvait rester à Florence. C'était comme elle voulait. Pour moi la chose était décidée, je partais pour Rocca. Elle eut le même regard que la veille, interrogateur et peut-être même un peu alarmé. Il y avait bien un an que je ne lui avais pas parlé sur ce ton aimable et si longuement. Pourtant, si alarmée qu'elle fût, elle essaya de me détourner de mes projets. Il nous restait quatre jours de vacances, était-ce la peine de quitter Florence et de faire un voyage supplémentaire ? Je lui dis que oui, que je trouvais que c'était la peine. Pourquoi la mer ? continua-t-elle. La mer n'est-elle pas partout pareille ? En France nous la retrouverions bien. Je lui dis que ce n'était pas mon avis, la mer n'était pas partout pareille, que, encore une fois, elle pouvait rester à Florence si elle le voulait, que moi, j'allais voir cette mer-là. Elle ne me répondit pas. Je cessai de lui parler et notre vieux silence la rassura un peu. Ce ne fut que le soir, dans la chambre, qu'elle m'annonça qu'elle aussi, elle allait à Rocca. Elle me dit que ce n'était pas pour la mer qu'elle y allait, mais pour être avec moi. A mon tour, je ne lui répondis pas. Elle ne me gênerait pas, à Rocca, pensais-je. Au contraire même, je croyais qu'il me serait plus facile, une fois là, de lui annoncer mes projets. Elle irait se baigner dans la mer, en général c'est ce qu'on fait quand il y a la mer et moi, j'irais me baigner dans la Magra. S'il le fallait je resterais trois jours plongé dans la Magra et s'il le fallait, trois nuits, en attendant qu'elle prenne son train. Ça me paraissait plus indiqué d'attendre dans un fleuve que dans une chambre d'hôtel, sans doute à cause de la chaleur. Et puis chacun a ses idées sur la façon la plus efficace et la moins douloureuse de se séparer de quelqu'un. Moi c'était dans la Magra que je me voyais attendre le train. Je m'y voyais déjà, caché dans ses eaux douces, comme dans le plus sûr des blindages. Là seulement je me voyais courageux. Dans une chambre d'hôtel, non.

Lors de notre dernière nuit à Florence, la cinquième de la canicule, l'orage arriva. De neuf heures du soir à minuit un vent brûlant souffla sur la ville, le ciel fut lacéré d'éclairs. Le tonnerre fut assourdissant. Les rues étaient désertes. Les cafétérias fermèrent plus tôt que d'habitude. La pluie fut très longue à arriver. Certains en désespéraient, croyaient qu'elle n'arriverait que le lendemain. Mais elle arriva vers minuit, à une vitesse folle, de coursier. Je ne dormais pas, je l'attendais. Dès qu'elle fut là je me levai et j'allai à la fenêtre pour la voir. Des trombes d'eau déferlaient sur toute la Toscane et sur les poissons morts de chaleur. De l'autre côté de la rue puis un peu partout dans la ville, des fenêtres s'éclairèrent. Les gens se levaient pour voir la pluie. Jacqueline aussi se leva. Elle vint à côté de moi à la fenêtre. Mais elle ne me parla pas d'elle, de la pluie.

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