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Маргерит Дюрас: Le Marin de Gibraltar

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Маргерит Дюрас Le Marin de Gibraltar

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction. De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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Je perdis toute liberté. Elle occupa toutes mes pensées, hypothéqua mes jours, mes nuits. Un clou noir dans mon cœur.

J'étais le fils d'un fonctionnaire colonial, administrateur en chef, à Madagascar, d'une province grande comme la Dordogne et qui, chaque matin, passait en revue les membres de son personnel et qui, à défaut de fusils, leur inspectait les oreilles. Que l'hygiène exaltait ainsi que la grandeur française. Qui avait décrété La Marseillaise obligatoire à la rentrée des classes sur toute l'étendue de son territoire. Que mettaient en transes les tournées de vaccination mais qui, quand le boy fut si malade, l'envoya crever loin de lui. Qui recevait parfois l'ordre de recruter cinq cents hommes pour les grandes exploitations blanches, ah, les belles randonnées. Qui partait avec des hommes de troupe, des policiers pour cerner les villages et les chasser à coups de carabine. Qui, après qu'il les eut embarqués dans des wagons à bestiaux, à destination desdites exploitations, souvent à plus de mille kilomètres de là, rentrait fourbu, mais glorieux, et qui déclarait : « Ça a été dur. L'erreur, c'est de leur apprendre l'Histoire de France, la Révolution nous fait encore le plus grand tort. » Qui, cet imbécile, cet adjudant, administrait une province de quatre-vingt-dix mille âmes sur laquelle il disposait d'un pouvoir quasi dictatorial. Et qui avait été jusqu'à seize ans mon seul éducateur. Je savais donc bien ce qu'il en était de tenir quelqu'un sous une surveillance infatigable, de chaque seconde, de chaque cillement. Je savais bien ce que c'était de vivre dans l'espoir quotidien de sa mort — d'imaginer mon père tué net par une de ses recrues indigènes, avait été, vers quinze ans, mon rêve le plus délicieux, le seul qui rendît à la création un peu de sa fraîcheur originelle — et le vertige bien particulier que peut quelquefois vous donner la vue des couteaux à la table familiale — et de s'évanouir caché dans un buisson, à la vue d'un père qui passe en revue les oreilles de son personnel. Mais à Florence, pendant la canicule, je n'eus aucun souvenir de ces enfantillages.

Toute la journée, assis à la cafétéria, je me mis à penser à elle, elle avec qui j'étais enfermé dans la ville.

Je l'attendis des heures durant, comme un amoureux fou.

Sa seule vue me comblait, justifiait toutes mes attentes. Elle était non seulement l'objet de mon malheur mais son image parfaite, sa photographie. Son sourire, sa démarche, que dis-je, sa robe seule me faisait triompher de toutes mes incertitudes passées. J'y voyais clair, croyais-je.

Elle, elle n'avait jamais touché à une carabine, ni jamais passé en revue les oreilles de quiconque au monde, mais, peu m'importait, bien sûr. Elle prenait son petit déjeuner, trempait un croissant dans un café au lait, et ça me suffisait. Je lui criai d'arrêter. Elle s'arrêta, stupéfaite, je lui fis mes excuses et elle n'insista pas. Elle était petite et cela me suffisait. Elle portait une robe. Elle était une femme, cela me suffisait. Ses gestes les plus simples, ses paroles les plus anodines me bouleversaient. Et lorsqu'elle me disait passe-moi le sel s'il te plaît, j'étais ébloui par la vertigineuse signifiance de ces mots. Rien d'elle ne m'échappa, rien d'elle pendant ces cinq jours ne fut pour moi perdu. En somme le compte y fut. En cinq jours, je la regardais pour trois ans.

Je découvris beaucoup de choses. Qu'il n'y avait pas seulement qu'elle était ceci, femme, ou cela, vivante, ou encore qu'elle me convenait mal, non, qu'il y avait autre chose, c'est que c'était un être d'un genre particulier, le genre optimiste. Je me tenais sur ces gens d'intarissables discours : le propre des optimistes, c'est de vous exténuer. Ils jouissent en général d'une excellente santé, ils ne se découragent jamais, ils disposent d'une énergie considérable. Ils sont très friands de l'homme. Ils l'aiment, ils le trouvent grand, il est le principal objet de leurs préoccupations. On dit qu'en un temps très court certaines espèces de fourmis rouges, du Mexique je crois, dévorent les cadavres jusqu'à l'os. Elle a l'aspect charmant, des dents d'enfant Elle est ma fourmi depuis deux ans, elle a, pendant ce temps, lavé mon linge et s'est occupée de mes petites affaires très ponctuellement. De la fourmi aussi elle a la grâce fragile, on l'écraserait entre ses doigts comme rien. Elle a toujours été avec moi, vraiment, une fourmi exemplaire. Qui pourrait, à elle seule, vous faire renier l'optimisme une fois pour toutes, à elle seule, vous faire tenir ses pompes pour les plus lugubres, ses œuvres pour les plus mensongères de toutes, son oppression pour la plus affreuse de toutes, à elle seule, vous le faire renier dans ses pompes et dans ses œuvres jusqu'à votre dernier souffle. Je vis avec elle depuis deux ans.

Ce fut donc à Florence que je découvris qu'elle dépassait toutes mes espérances.

La source intarissable de — comment dire ? — ma nouvelle passion pour elle fut évidemment la chaleur. Elle disait : « Moi, j'aime la chaleur » ou bien : « Tout m'intéresse tellement que j'en oublie la chaleur. » Je découvris que ce n'était pas vrai, qu'il était impossible qu'un humain pût aimer cette chaleur-là, que c'était là le mensonge qu'elle avait toujours fait, le mensonge optimiste, que rien ne l'intéressait que parce qu'elle l'avait décidé et que parce qu'elle avait banni de sa vie ces libertés qui font l'humeur dangereusement changeante. Que si elle avait douté que la chaleur fût bonne, en effet, un jour ou l'autre elle aurait douté du reste, par exemple que ses espoirs sur moi fussent aussi fondés qu'elle le désirait. Qu'elle ne souffrait pas de douter de quoi que ce soit au monde hormis du doute qu'elle trouvait « criminel ». Si petits qu'ils aient été, qu'ils puissent paraître, je découvrais enfin, moi le champion du mensonge, que ses mensonges étaient très différents des miens.

— Même les poissons en crèvent, lui disais-je, de cette chaleur-là.

Elle riait. Je n'insistais évidemment jamais. Je découvris aussi qu'elle m'était restée toujours plus étrangère pendant le temps que nous avions vécu ensemble que par exemple les poissons franchement crevés de l'Arno qui empuantissaient avec sincérité l'air de la ville. Elle n'alla jamais les voir. Elle disait ne pas sentir leur splendide puanteur caniculaire. Alors moi je la humais comme bouquet de roses. Que même sur le temps qu'il faisait nous n'avions jamais été d'accord. Tous les temps ont leurs charmes, disait-elle, elle n'en préférait aucun et moi, j'avais toujours eu de certains temps une insurmontable horreur. Je découvris aussi que dans mon hostilité elle-même, elle avait toujours vu et qu'elle voyait encore, même à Florence, des raisons d'espérer. Nous ne sommes pas encore mariés, plaisantait-elle.

Je découvris un peu plus aussi, par exemple, qu'elle n'avait jamais eu pour les gens ni indulgence ni curiosité et que personne ne l'avait jamais troublée. Que j'étais dans son existence sa seule préférence en même temps que sa seule indulgence — l'humanité est bonne, disait-elle — qu'elle lui faisait une confiance entière, qu'elle disait être pour son plus grand bonheur mais que la détresse d'un seul homme, jamais, ne lui avait importé. Que ne lui avait jamais importé que le malheur de l'humanité. Que de celui-là, je m'en souvins, elle s'était toujours régalée à parler, qu'elle avait toujours eu une vision claire et inébranlable des remèdes à y apporter. Qu'aux crimes elle avait toujours préféré les fêtes de gymnastique, qu'elle avait toujours pris à l'amour un tendre plaisir et qu'il l'avait toujours laissée souriante, satisfaite, aussi inébranlable que les crimes. Qu'au ministère on l'aimait, que son humeur de rossignol lui avait valu une popularité sans cesse grandissante, qu'elle était de ces optimistes, on les connaît, camouflés, dont on dit qu'ils feraient le bonheur de n'importe qui, qu'ils ont du cœur, qu'ils sont compréhensifs, et que c'était surtout depuis son arrivée au bureau que ma détresse avait atteint sa plus grande ampleur. Parce que je n'avais rien de commun, décidément, avec le rossignol, le bel canto de la nature, et que j'étais le seul à savoir qu'elle ne ferait jamais le bonheur de personne.

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