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Маргерит Дюрас: Le Marin de Gibraltar

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Маргерит Дюрас Le Marin de Gibraltar

Le Marin de Gibraltar: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme qui veut changer sa vie s'engage sur un bateau. Sur ce bateau il y a une femme qui court le monde à la recherche du marin de Gibraltar qu'elle a aimé et qui a disparu. L'amour naît entre l'homme qui veut changer sa vie et la femme qui cherche le marin de Gibraltar. Ensemble, ils vont rechercher avec scrupule ce marin disparu. S'ils le trouvent ce sera la fin de leur amour. Etrange contradiction. De Sète à Tanger, de Tanger à Abidjan, et d'Abidjan à Léopoldville, leur recherche se poursuit.

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En buvant un demi-litre de boisson par heure, assis dans ce café, avec ce garçon, il me semblait que la vie était encore supportable, je veux dire, digne encore d'être vécue. Le secret, c'était l'immobilité. Je ne me trouvais rien de commun avec les touristes. Eux, apparemment, n'avaient pas tellement besoin de boire. Mon désœuvrement aidant je les imaginais doués de tissus spéciaux, spongieux, qui auraient rappelé, si l'on veut, ceux des cactus — particularité qui à leur insu bien entendu avait déterminé leur vocation.

Je buvais, je lisais, je transpirais et de temps en temps je changeais de place. Je sortais de l'intérieur du café et j'allais sur la terrasse. Et puis ma foi, je regardais la rue. Le flot des touristes, remarquais-je, se ralentissait vers midi. Il reprenait vers cinq heures. Il y en avait énormément. Ils bravaient la canicule. Malgré leurs tissus spéciaux ils étaient des héros, les seuls de la ville, ceux du tourisme. Moi, j'étais la honte du tourisme. Je me déshonorais. Une fois, je le dis au garçon de café. « Je n'aurai rien vu de Florence. Je suis indigne. » Il me dit en souriant que c'était une question de tempérament, pas une question de volonté, qu'il y en avait qui pouvaient et d'autres qui ne pouvaient pas. Il était sûr de ce qu'il disait, il en avait vu des canicules. Il ajouta gentiment que mon cas était l'un des plus typiques qu'il avait jamais connu. Je fus si satisfait de cette réponse que, le soir même, je la répétai mot pour mot à Jacqueline.

Vers quatre heures de l'après-midi une arroseuse passait. Derrière elle, le macadam fumait, et mille odeurs s'élevaient de la rue. Je les humais. Elles étaient bonnes et apaisantes pour la conscience. Je me disais que j'y étais quand même, à Florence, d'une certaine façon.

Je ne rencontrais Jacqueline qu'aux repas. Je n'avais rien à lui dire. Elle, si. Forcément. Elle racontait ce qu'elle avait vu ou fait dans sa matinée, son après-midi. Elle ne me demandait plus de faire un effort, mais elle me vantait les merveilles de Florence, croyant plus habile cette manière-là de m'encourager à les voir. Sans répit, elle me les vantait. Elle parlait beaucoup, et toujours, de choses qui étaient si belles, mais si belles, vraiment, que je ne pouvais pas ne pas aller les voir, qu'il y allait je ne sais pas, de mon honneur, de ma culture, et même peut-être, de plus encore, de les voir ou pas. Je ne l'écoutais pas. Je la laissais parler autant qu'elle voulait. Je supportais assez de choses et d'elle, et de la vie. J'étais un homme précisément fatigué par la vie. Un de ces hommes dont le drame a été de n'avoir jamais trouvé de pessimisme à la mesure du leur. Ces hommes-là laissent parler les autres longtemps, mais il ne faut pas s'y fier tout à fait. Je la laissai parler pendant trois jours, deux fois par jour, à chaque repas. Puis, le troisième jour arriva.

Le troisième jour, au lieu d'aller au rendez-vous qu'elle m'avait fixé, à sept heures, à l'hôtel, je restai à la cafétéria. Je me dis que, si elle ne me trouvait pas à l'hôtel, elle viendrait me chercher à la cafétéria. D'habitude, de bonne ou de mauvaise grâce, j'étais toujours allé à ses rendez-vous. Ce jour-là, je n'en vis plus la nécessité. A sept heures et demie, comme prévu, elle arriva à la cafétéria.

— Quand même, me dit-elle gentiment, tu abuses.

Elle paraissait contente.

— Tu trouves que j'abuse ?

— Un peu, dit-elle gentiment.

Elle ne voulait pas poursuivre la conversation. Je remarquai qu'elle s'était fardée et qu'elle s'était changé de robe. Depuis neuf heures du matin, elle visitait Florence.

— Tu as été quelque part ? me demanda-t-elle.

— Non, dis-je, nulle part.

— On peut s'habituer à tout, dit-elle, même à la chaleur, il suffit de faire un petit effort…

Il y avait déjà trois ans qu'elle me demandait, chaque jour, de faire des petits efforts. Le temps passait vite.

— Tu as maigri, dis-je.

— Ça ne me fait pas de mal, dit-elle en souriant, ça reviendra vite.

— Tu devrais moins te fatiguer.

— Je ne peux pas m'en empêcher.

— Ce n'est pas vrai, dis-je.

Elle me regarda, étonnée, et elle rougit.

— Tu es de mauvaise humeur, dit-elle.

— J'ai tort. Pour une fois que tu es à Florence, c'est vrai qu'il faut en profiter.

— Et toi ? Pourquoi me dire ça ?

— Moi, je n'ai pas envie.

— Tu n'es vraiment pas comme les autres.

— Oh si, dis-je, mais je n'en ai pas envie.

— Tu ne vas pas dire que la ville ne te plaît pas ?

— Je n'ai pas d'avis.

Elle se tut un instant.

— Aujourd'hui, dit-elle, j'ai vu les Giotto.

— Ça m'est égal, dis-je.

Elle me regarda, s'étonna, puis décida de passer outre.

— Quand on pense, commença-t-elle, que c'est un type qui a vécu en 1300, avant, par exemple…

Elle parla de Giotto. Je la regardais parler. Elle parut satisfaite de ce regard et elle crut peut-être que je l'écoutais. Elle en était capable. Il y avait peut-être, je ne sais pas, des mois, que je ne l'avais pas regardée vraiment.

Nous partîmes de la cafétéria. Elle continua à parler de Giotto. Elle me donna le bras. Comme d'habitude. La rue se referma sur moi. Le petit café m'apparut soudain, océanique.

Pour la première fois depuis que je vivais avec cette femme, j'eus quoi ? honte, oui, de sentir son bras enlacé au mien.

La goutte d'eau qui fait déborder le vase existe. Même si on ne sait pas quel cheminement incroyablement compliqué, labyrinthique, cette goutte d'eau a fait pour arriver jusque dans le vase et le faire déborder, ce n'est pas une raison pour ne point y croire. Et non seulement y croire mais enfin, je le crois, quelquefois, se laisser déborder. Je me laissai déborder, tandis qu'elle parlait de Giotto.

Le lendemain, alors qu'il était entendu qu'on ne sortait pas ensemble, je lui dis que ce jour-là « non plus » je ne l'accompagnerais pas dans la ville. Elle s'étonna, mais, ne releva pas. Elle me laissa à l'hôtel. Je me levai tard, me baignai et allai immédiatement à la cafétéria. J'avais trouvé ce que j'allais faire. Je vais essayer de retrouver le chauffeur de la camionnette. Avec le garçon de café on parlait peu et toujours, soit de la canicule, soit des boissons les plus aptes à lui tenir tête. A la fin, même lui paraissait s'en apercevoir, c'était toujours un peu du pareil au même. Puis j'étais un peu fatigué de le voir s'agiter, courir d'une table à l'autre, sans arrêt. Après avoir espéré pendant deux jours qu'il trouverait un quart d'heure de répit pour boire une menthe à l'eau avec moi, je compris que c'était utopique. Alors je pensai au chauffeur de la camionnette. Après avoir bu deux cafés, je m'élançai une seconde fois dans la ville, vers la gare, pour retrouver le bar où on avait bu le vin blanc à l'arrivée. L'effort que je n'avais pas fait pour visiter la ville, je le fis pour lui, pour le retrouver, lui. J'eus si chaud que je pus croire à plusieurs moments qu'il y allait de ma vie de le faire. Pourtant je le fis jusqu'au bout. Je retrouvai le bar. Je m'expliquai, on me comprit et on me dit que malheureusement tous les ouvriers de la camionnette étaient repartis pour Pise, que c'était mercredi, qu'ils ne venaient que le samedi. En somme on me dit ce que je savais déjà. L'avais-je donc oublié ? Je ne crois pas. Non, j'avais voulu feindre de l'oublier, espérer l'impossible, narguer ce sort injuste dont je voulais croire qu'il m'était personnel. Je réussis. La nouvelle me désespéra. Je me retrouvais à la sortie du bar, convaincu qu'il n'y avait pas, dans tout Florence, quelqu'un avec qui, simplement, j'aurais pu bavarder en buvant une granita. Même lui, le chauffeur, n'était pas là. Il n'y avait dans tout Florence que des touristes et elle, Jacqueline. Les types dans mon genre, qui avaient du temps à perdre et qui répugnaient à s'agiter, je ne doutais pas qu'il en existât quelques-uns, mais où étaient-ils ? Et voulais-je vraiment les trouver ? Non. Non, ce que je voulais, c'était d'être seul avec elle dans toute la ville. Je le fus. Pendant cinq jours et cinq nuits.

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